Il est assez stupéfiant que cela ne soit pas davantage médiatisé, même si on peut penser que les vagues de faillite de la rentrée pourraient remettre le sujet sur le devant de la scène. Si ce n’est le chômage partiel, le gouvernement a complètement abandonné les commerçants qu’il a pourtant contraint de fermer, comme le montrent les premières décisions judiciaires qui leur sont défavorables…
Abandonnés à la loi de la jungle
Deux semaines plus tard, le chef Michel Saran a été débouté d’une demande d’indemnisation de ses pertes d’exploitation à son assureur. Ces deux cas démontrent bien que le pouvoir a complètement abandonné les commerçants. Bien sûr, l’aide du chômage partiel n’est pas négligeable, mais pour des commerçants qui ont été contraints de fermer boutique pendant de longs mois, et dont certains n’ont pas retrouvé leur niveau d’activité d’avant, cette aide ne compense qu’une part de leurs pertes. Comment penser qu’il serait juste que les bailleurs touchent l’intégralité de leurs loyers et les banquiers l’intégralité de leurs échéances de la part de commerçants dont certains n’ont pu gagner un centime ?
La question aurait du être traitée dès le début du confinement et mi-avril au plus tard, un cadre aurait du être donné, soit par une concertation entre commerçants et bailleurs et banquiers, soit par l’Etat, en absence d’accord. Bruno Le Maire a fait semblant d’agir, se contentant de donner des recommandations, et avec une concertation… qui n’a abouti à rien ! En dehors de tout cadre, si quelques bailleurs se sont montrés plutôt compréhensifs, la plupart du temps, ce sont les seuls rapports de force qui vont jouer : un bailleur qui ne craint pas un changement de locataire pourra être intransigeant. A contrario, un locataire qui pèse pourrait aussi imposer sa volonté à des bailleurs moins forts que lui…
Tout ceci était très tristement prévisible. Ce gouvernement ne se soucie que des intérêts des plus forts et méprise ces petits, qui ne sont rien ou pas grand chose. C’est pourquoi il laisse faire, ce qui profitera forcément aux plus forts. Il est malheureusement peu probable qu’il finisse par agir véritablement, même si la rentrée voit la multiplication de ces cas…
Les commerçants, les gérants de boîte de nuit, les restaurateurs, les hôteliers indépendants, certaines professions libérales etc..etc...Il y a toute une liste de professionnels qui vont prendre très cher. Idem pour les salariés. Pas que le gouvernement ne fait rien, le chômage partiel a tourné à plein régime et c'est tant mieux dans un grand nombre de cas. Mais après le confinement et le déconfinement, on n'est où ? Eh bien personnellement je crois qu'on constate que tout le monde ne va pas être logé à la même enseigne. Qu'on nous refile dès que possible et un peu n'importe comment "la responsabilité de gestion de la crise" c'est à dire qu'on nous tient le discours "tout le monde doit être responsable et doit se rendre compte" en même temps qu'on impose des règles dont certaines doivent être imposées. C'est le foutoir car l'Etat a perdu et continue à perdre de sa force, de son pouvoir et se voir devenir illégitime aux yeux de certains.
RépondreSupprimerVous parlez des commerçants déboutés alors que leur demande est justifiée et justifiable. Prenons le cas des salariés. je crois que sur un de vos articles récents, 2/3 personnes ont fait part de leur licenciement. Je voudrais revenir sur ce point. Car beaucoup d'entreprises préparent ou ont commencé ces licenciements. Souvent justifiés car la situation socio-économique de l'entreprise a été trop endommagée. Mais combien vont se servir de ce biais pour faire des charrettes ? Et surtout comment prouver ou obtenir gain de cause contre cette manoeuvre pour les salarié.es qui en sont victimes ?
Je fais partie de ces charrettes. Mon préavis se finit lundi 31 août, il a commencé le 1er juin. Après, je devrais m'inscrire à Pôle emploi. Je suis une femme qui a eu 49 ans ce mois-ci. Je vais être honnête j'ai retrouvé un travail il y a une semaine, je commencerai le mercredi 2 septembre. J'ai eu une chance d'enfer. Mais j'ai bien été virée suite à une planification de mon patron. Comment le prouver ? Impossible ! Tout est bien bouclé. Après 8 ans de boîte bye bye. Je vais quand même aller aux prudhommes car j'ai un problèmes sur une dizaine jours de congés et des heures supplémentaires.
Autre exemple : j'ai une cousine de 41 ans, atteinte d'une maladie chronique pas très corona-compatible. Elle a joué le jeu, elle s'est déclarée auprès de la médecine du travail Donc au déconfinement, mesures sanitaires spécifiques pour elle : plexiglas, désinfection approfondie du poste de travail, pas de contacts prolongés avec la clientèle, aménagements d'horaires etc...Bah...son entreprise a fait une 1ère charrette avec des CDI qui avaient entre 16 mois et 4 ans de boîte donc les plus récents, une bonne huitaine. La 9ème ? Ma cousine après 11 ans de boîte. Elle n'a pas été officiellement licenciée pour sa maladie, c'est parfaitement illégale. Un autre biais a été utilisé : licenciement économique. Elle ne pourra pas prouver qu'elle a été virée pour maladie surtout qu'une autre charrette se prépare avec des salarié.es avec des CDI de plus de 5 ans comme elle. Donc...
Sandrine
@Sandrine :
SupprimerLa (grave) mésaventure de votre cousine ne sera pas un cas isolé mais comme vous le dites bien pour prouver que vous avez été licencié.e car malade chronique bon courage !
Moi je suis atteinte d'une maladie chronique qui a été retenue sur la liste du décret relatif à la lutte contre le coronavirus. En pleine conscience et en discussion avec mon médecin traitant et le spécialiste qui me suit, je ne me suis pas déclarée en santé fragile. Pas d'arrêt maladie, pas d'autorisation d'absence etc...Je suis peut-être irresponsable comme j'ai pu entendre sur certaines ondes de radio. Des infirmières hystériques disant aux malades chroniques qu'ils/elles ne se rendent pas compte, sont irresponsables qu'on devrait les obliger à rester chez eux etc...mais si je m'arrête de travailler en invoquant cette raison, quelque part je me déclare et on me déclare partiellement inapte au travail. Or, ma maladie je la gère parfaitement bien et elle n'a aucune influence sur mon travail (je suis déclarante en douane). Alors oui on va dire : ce sont les autres que vous croisez, ce sont les lieux confinés, ce sont les déplacements etc...oui j'entends bien mais si je ne travaille plus ou si je suis mise d'office en arrêt maladie, je ne peux plus assurer la pérennité, la stabilité et la santé socio-économique de mon foyer. Je suis mère célibataire d'un garçon de 14 ans, je suis propriétaire de mon appartement que je rembourse chaque mois, j'épargne car mon fils voudrait faire un parcours arts appliqués après la 3ème pour faire une école d'architecture d'intérieure et cela coûte assez cher. Donc j'avais déjà de l'épargne, j'ai renforcé cette capacité en coupant dans certains budgets.
Quant aux risques coronavirus...je les connais, je respecte scrupuleusement les gestes barrières. Si je l'attrape finirais-je à l'hôpital, en soins intensifs voire en réanimation ? Je n'en sais strictement rien car mon médecin traitant et mon spécialiste eux-mêmes ne le savent pas. Ce qu'ils savent c'est que j'ai un risque plus élevé qu'une personne en bonne santé et ce risque pourra s'avérer très actif si j'attrape cette saloperie, ou non . ???????: comme les 2 m'ont dit ce nouveau virus est une vraie saloperie car c'est une loterie. On sait que des populations y réagissent très très mal mais sur qui cela tombe ???
Katia - Orly
@ Troll
RépondreSupprimerHors sujet et mensonger, votre commentaire est donc supprimé.
@ Sandrine
Merci pour votre témoignage. Malheureusement, les crises sont des chocs qui permettent aussi de nombreux abus. Bien sûr, beaucoup d'entreprises souffrent et peuvent être contraintes de licencier en dernier recours. Mais il est évident que le contexte permet aussi des licenciements beaucoup moins justifiés. Et tout cela sera payé par des millions de personnes en difficulté. Nous devons complètement changer de logiciel (et de dirigeants).