Il n’était pas le favori des primaires, ni de l’élection présidentielle en 2016, mais il a gagné. Il y a peu, l’issue de l’élection du 4 novembre semblait assez inéluctable, la crise sanitaire, gérée à la Trump, et la crise économique, affaiblissant son bilan, semblaient envoyer aux oubliettes ses chances d’un second mandat. Las, la tournure prise aujourd’hui rappelle beaucoup 2016…
Les élites contre le peuple, saison 2
Bref, avec ce bilan, sa gestion cahotique de la crise sanitaire, et la crise économique, Trump pourrait être en mauvaise posture. Les médias qui le détestaient et le détestent toujours, ont vanté le choix de Joe Biden par les Démocrates, puis de Kamala Harris comme vice-présidente. Mais ceux qui présentent la campagne comme perdante pour le président sortant ne manquent-ils pas un peu de recul, confondant ce qu’ils souhaitent avec une analyse plus circonstanciée des rapports de force actuels ? Ne pourraient-ils pas se tromper à nouveau, comme le soulignait Mathieu Bock-Côté dès la mi-août ? D’ailleurs, les analyses plus fines du Figaro, sur les dix Etats qui comptent, sont loin de permettre de conclure que le jeu est fait contrairement à ce que semblent indiquer les sondages nationaux.
La première complication sera l’organisation du vote par correspondance, accepté dans plusieurs Etats. La pandémie et les longues files d’attente provoquées par la réduction du nombre de bureaux de vote devraient fortement augmenter ce type de vote. Mais parce que ceux qui votent par correspondance sont plutôt démocrates, l’administration Trump le disqualifie, évoquant une fraude imaginaire, et refuse les budgets nécessaires pour que la Poste locale traite l’afflux de courrier. Certains imaginent des manœuvres pour empêcher le dépouillement de tous les bulletins. Bien évidement, toutes ces pratiques sont révoltantes, dignes d’un autocrate et indignes d’une démocratie. Nous pourrions aboutir à une situation où le résultat des urnes serait modifié par le dépouillement, plus lent, du vote par correspondance, ce qui fait craindre à beaucoup un scénario aussi pitoyable que l’élection de 2000.
Malheureusement, c’est tout le fonctionnement de la démocratie étatsunienne qui est vicié. Dans ce pays, le parti au pouvoir, républicain comme démocrate, en abuse souvent, jusqu’à découper les circonsciptions de manière caricaturalement partisane. En l’absence de réforme du mode de financement des campagnes, promue par John McCain, et refusée par Barack Obama, ce sont à nouveau des milliards qui seront dépensés, rendant les décideurs bien trop dépendants des budgets qui les font élire… L’argent coulera également pour permettre aux 750 000 anciens détenus de Floride privés récemment de droit de vote pour ne pas avoir réglé toutes leurs amendes et frais de justice, d’effacer leurs ardoises et leur permettre de voter le 3 novembre, sous l’impulsion de Michael Bloomberg.
Mais plus profondément, Trump conserve des atouts non négligeables, outre le fait que la carte électorale lui est favorable (il avait gagné en perdant le vote populaire en 2016). Joe Biden, s’il se positionne comme un centriste raisonnable et sympathique, est-il véritablement le bon candidat pour battre Trump ? Comme Clinton en 2016, il est le candidat des élites libérales du pays, qui détestent Trump. Mais, comme en 2016, le sens qu’indiquent ces élites pourrait bien pousser à nouveau une part importante des classes populaires à choisir Trump en réaction. Paradoxalement, Trump peut encore jouer la carte de l’anti-système alors qu’il est le sortant. En outre, les bourdes et absences de Biden offrent un contraste saisissant avec le vibrionnant Trump qui pourrait faire la différence lors des trois débats. Je persiste à penser qu’un Sanders ou une Warren auraient été bien plus dangereux pour Trump.
En outre, sur le fond, Trump ne sera pas nu. D’abord, avec un pic épidémique fin juillet, Trump pourrait dire qu’il a réussi, alors même que les pays européens affrontent un vif rebond. Et si les séquelles économiques sont toujours là, le rebond est fort, le taux de chômage étant retombé de 14 à 8%, ce qui peut nourrir son discours sur l’économie. Mieux, il pourra se créditer du plan de soutien du printemps, qui a donné du pouvoir d’achat aux plus modestes, contrairement aux plans d’Obama en 2009... Mais s’il y a un sujet où il peut prendre un avantage décisif dans une société si violente, c’est la sécurité. Il insiste depuis quelques semaines sur la complaisance des démocrates à l’égard de la violence et veut retourner les manifestations contre les violences policières visant les noirs à son avantage.
Bien sûr, les manières de Trump sont effarantes et son bilan très contrasté. Mais entre un opposant mou qui oublie les classes populaires, et des élites trop unanimement hostiles à son égard, il semble être dans une configuration qui rappelle étonnamment 2016. Il ne faudra probablement pas être si surpris s’il venait à gagner un second mandat le 3 novembre…
C'est parti pour une seconde vague de Cov, ce crétin de Trump a tout fait pour affaiblir le système de santé US, ça risque de lui coûter cher aux élections.
RépondreSupprimerTrump n'a jamais gagné d'argent, il a juste hérité de son père proxénète, argent qu'il a très mal géré tout en étant un escroc.
RépondreSupprimerhttps://www.nytimes.com/interactive/2020/09/27/us/donald-trump-taxes.html?smid=tw-nytimes&smtyp=cur
Tout ce qui peut affaiblir les USA est bon à prendre : vive Trump.
RépondreSupprimerIl n'y a pas besoin d'une analyse du Figaro par états. Il semble que si Trump gagnait les fiefs républicains plus la Floride et l'Ohio il serait réélu. Même il y a 3 mois ça ne semblait pas une mission impossible sur le papier. D'autant que pour la Floride le passé Obama de Bidden peut servir de repoussoir à une communauté cubaine très hostile au régime castriste. C'est le système des grands électeurs associé au vote en semaine : principe discutable mais pas contesté par les Démocrates sous Obama. Le bilan de Trump sera effectivement du souverainisme de façade mais pas forcément bien pire que celui d'un Obama plus fait de communication que d'action. C'est ce que ne voient pas les Démocrates, c'est qu'il n'est plus possible en 2020 de se contenter d'un bon communicateur: la figure du travailleur pauvre est trop présente dans la société surtout dans la classe moyenne; la garantie d'avoir pour son enfant la bonne université passe par des méthodes proches de la connivence ou du bakchich; les Etats Unis commencent à ressembler à la France des années 80 qui commençait à penser que les enfants vivraient moins bien que leurs parents et surtout la croyance, fondamentale dans un pays qui pense avoir dépassé la notion de classe sociale, que tout individu serait susceptible de s'arracher à condition, ses origines et de grimper très haut est morte dans le pays. Tout le talent de communicateur des JFK, Reagan, Bill Clinton et Obama n'y pourraient rien. D'où le fait que 2016 ait opposé une candidate de mélange de libéralisme économique et de défense de l'assistanat et un tribun populiste autoritaire prétendant restaurer l'âge d'or. Toute ressemblance avec l'Europe...
RépondreSupprimerJZ
Merci pour cette analyse.
SupprimerYPB
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