Mercredi soir, lors de sa pseudo interview, ce président trop bavard a annoncé la mise en place d’un couvre-feu dans les zones les plus touchées par l’épidémie. Pourtant, il y a eu des oublis dans son intervention. Et si une mesure aussi extrême était peut-être nécessaire, ne révèle-t-elle pas également les biais de ce pouvoir, liberticide à défaut d’être professionnel, et qui en oublie beaucoup ?
Se protéger lui, à défaut de protéger les Français
La quadrature du cercle n’est sans doute pas facile. Face à l’emballement du nombre de cas, bien plus limité pour les morts ou les patients en réanimations, le président souhaitait sans doute agir à nouveau pour ne pas pouvoir être accusé d’inaction, alors que les pays européens multiplient les initiatives. Macron préfère sans doute prendre le risque d’en faire trop, plutôt que de pouvoir être accusé de ne pas en faire assez. La communication semble davantage dicter ses choix que le bien commun, tant il semble naviguer à vue. Il s’est donc livré à un exercice de style délicat où il justifiait des mesures graves, admettant qu’il ne fait pas bon être jeune en 2020, tout en essayant de rassurer, en affirmant qu’il serait « disproportionné de reconfiner le pays » et que « nous n’avons pas perdu le contrôle ».
Mais au final, un couvre-feu est une forme, certes partielle, mais non moins réelle, de confinement. Comme au printemps, les Français paient de leur liberté les échecs du gouvernement. Alors, c’étaient les masques qui manquaient, y compris aux soldats en première ligne de cette guerre sanitaire. Comme l’a noté Anne-Sophie Lapix, cette rentrée a été marquée par les ratés sur les tests, le gouvernement lâchant la bride sur leur réalisation sans s’assurer qu’ils pourraient être traités en temps et en heure, ruinant la stratégie dite de « tester, tracer, isoler » ! Bien sûr, Macron a annoncé de nouveaux tests, sans mentionner qu’ils sont bien moins fiables, une nouvelle application, et un nouveau tryptique « tester, alerter, protéger », inspiré par la Grande-Bretagne, présentée en exemple pour son application.
Et de manière effarante, le système de santé et les soignants ont à peine été évoqués en trois quarts d’heure ! Alors que Boris Johnson a annoncé la mise en place de trois hôpitaux de campagne, Macron n’a pas un mot sur l’augmentation du nombre de lits de réanimation à12 000 au lieu de 5 000, annoncée en juillet et qui serait bien utile aujourd’hui. De même, il est révoltant que le président reste aussi vague sur les annonces à destination des restaurateurs, après le douloureux épisode du confinement. Même si le chômage partiel va aider, leur prêter de l’argent ne sera pas suffisant car cela implique un remboursement. Comme au printemps, le gouvernement aurait du mettre en place des discussions avec les bailleurs et les banques des restaurateurs, mais il ne semble toujours pas le faire... Le coût du couvre-feu devrait être partagé justement, comme celui du confinement auparavant.
Entre le fiasco des masques, des tests et de l’application, le manque de considération criant pour le système de santé, qui ne reçoit que quelques oboles conjoncturelles, ce qui a provoqué des grêves ce jeudi, et l’abandon des restaurateurs, un fleuron de notre pays, Macron ne semble avoir rien appris depuis le début de l’année. La seule chose qui lui reste, c’est la restriction de nos libertés.
Personnellement, et une fois n'est pas coutume, je suis d'accord avec BHL. Le monde entier semble devenu hypocondriaque. Et sous prétexte de mesures prophylactiques, on réduit gravement les libertés individuelles, tout ça pour une épidémie sans doute sérieuse, mais que je crois très surévaluée. Le plus dramatique, c'est que l'on n'a pas le sentiment que ces restrictions sont passagères : on est en train de nous habituer durablement, et peut-être définitivement, à vivre dans une société du « surveiller et punir ». Et pour justifier cette politique, on distille la peur avec des statistiques fumeuses dans lesquelles on mélange les cas graves peu nombreux et les cas de contamination sans gravité. Tout ça n'a aucun sens et de nombreux médecins et scientifiques le dénoncent. Par exemple, le port du masque à l'extérieur est inutile, et pourtant obligatoire dans une grande partie du pays. Les dégâts économiques de ces mesures sont considérables et indéniables, mais les gains en termes de santé publique restent à démontrer.
RépondreSupprimerLorsqu'un incendie démarre, il ne viendrait à l'idée de personne de dire "oh, ce n'est qu'une flammèche" ou "on s'en fout, il n'y a pas d'excès de mortalité par le feu dans les graphiques Insee". Non, l'alarme retentit, tout le monde se bouge le postérieur…
Supprimerhttps://threadreaderapp.com/thread/1316836435144646657.html?fbclid=IwAR14hnEguJoZlrba-y6_lK3UggKjDXZ98Htz94nT3phMEaD9ORQgCPbzw-Q
Anonyme 17 octobre 2020 à 09:50
SupprimerL'incendie en question ne démarre pas, il a commencé en mars dernier et il est plus sur sa fin que sur son commencement.
Ah si, ça remonte rapide et seules les mesures appropriées permettent de le contenir. C'est comme la casserole de lait sur le feu, avec une faible augmentation de la température tout déborde. Ce n'est que le début de l'exponentielle épidémiologique, c'est apparemment peu incliné au début et ensuite ça part en flèche avec des hôpitaux complètement saturés en très peu de temps.
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