Comme en 2009, l’évolution des déficits et de la dette provoque une contre-offensive des idéologues dits néolibéraux. Après une première salve à la rentrée, menée par le Medef, l’institut Montaigne et l’ifrap, Agnès Verdier-Molinié sort un nouveau pensum alarmiste « La France peut-elle tenir encore longtemps » qui occulte bien des aspects du débat sur la dette pour défendre son agenda habituel.
Démonter une présentation superficielle et biaisée
Ce faisant, elle passe également sous silence la très forte baisse de la charge de la dette. En 2008, nous consacrions encore 3% du PIB (plus de 10% du budget de l’Etat) au paiement des intérêts de la dette. Nous sommes tombés à 1,2% en 2020 et, malgré l’envolée du montant nominal de la dette, le cap des 1% sera enfoncé très prochainement, du fait du niveau très bas des taux d’intérêt... Elle n’est pas la seule à biaiser sur la question, un éditorialiste des Echos faisant ainsi mine de s’inquièter d’une charge de 34 milliards, en oubliant de mentionner que cette charge a considérablement baissé depuis 12 ans, et qu’elle n’est pas un motif de crainte aujourd’hui. Dans le cadre actuel, si la dette et les déficits de la France ont très fortement progressé en 2020, il faut rappeler que d’autres pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon) affichent des déficits plus élevés que nous sans que cela pose problème...
En outre, il ne faut pas oublier que même en cas de remontée des taux, elle ne s’applique qu’aux nouveaux titres. Avec un peu plus de 8 ans de maturité moyenne, il y a donc une forte inertie de la charge de la dette, qui donne du temps aux gouvernements et aux banques centrales pour agir, comme nous avions pu le voir lors de la crise de la zone euro. Bref, parler de « faillite à éviter maintenant » est une grossière caricature. Bien sûr, la situation actuelle s’explique en bonne partie par la politique des banques centrales, entre taux au plancher et rachat massif d’actifs, dont des dettes publiques (plus de 20% au niveau de la zone euro). On peut ne pas être d’accord avec ce choix, mais cela explique en partie le niveau actuel des taux, et donc la facilité de placement des dettes publiques. Et la conjoncture actuelle, entre récession historique et inflation au plancher, plaide pour une poursuite de ces politiques.
Donc, au contraire des dires de l’ifrap, le contexte actuel nous donne du temps. Il n’y a pas d’urgence, même si cela n’exclut pas de remettre en questions certains choix. Pourquoi ne pas sabrer dans les niches fiscales, remettre en question certaines baisses d’impôt, ou faire la chasse à la désertion fiscale ? Bien sûr, certaines dépenses peuvent être remises en question, mais il y a aussi de vrais besoins qui devraient être financés : la crise sanitaire a fait apparaître les rangs trop clairsemés et mal reconnus de notre première ligne dans nombre de domaines (soignants, enseignants…etc), quand ceux des innombrables agences qui sont incapables d’organiser quoique ce soit, de l’approvisionnement de masques à la logistique des tests ou de la vaccination pourraient peut-être être dégarnis… L’excès de strates administratives semble nous paralyser et nous gagnerions à investir pour ceux qui sont sur le terrain.
Mais surtout, le cas du Japon infirme complètement les inquiétudes d’Agnès Molinier-Verdié. En effet, malgré une dette publique de l’ordre de 250% du PIB, le pays ne se pose absolument pas la question de son désendettement pour éviter une prétendue faillite. Au contraire, la révolution amenée par Shinzo Abe en 2012, a consisté à relancer l’économie par une augmentation de la dépense budgétaire pour sortir de la déflation dans laquelle le pays était enfermé. Et pour ne pas dépendre des marchés, le pays a largement augmenté son programme de monétisation de le dette publique, au point que la Banque du Japon détient aujourd’hui pour plus de 100% du PIB du pays de dette publique, plus de 40% du total ! Cela a permis de maintenir les taux au plancher, et représente une forme d’effacement officieux de la dette puisque le Japon se doit à lui-même les titres que détient sa banque centrale.
C’est la voie que la zone euro s’est trouvée contrainte de prendre, à petite échelle par rapport au Japon, depuis la crise de la zone euro, au point que plus de 20% des dettes publiques de la zone sont détenues par la BCE, ce qui a poussé 100 économistes, menés par Thomas Piketty, à réclamer son annulation pure et simple. L’idée a le grand mérite de la clarté : l’arrangement actuel devrait être repolitisé et débattu plutôt que laisser à l’appréciation fluctuante de banquiers centraux qui n’ont pas de comptes à rendre, Christine Lagarde ayant déjà répondu que l’idée était inenvisageable. Piketty en a débattu avec Dominique Seux sur France Inter vendredi. Même le journaliste des Echos a souligné que la dette roule et que la charge actuelle n’est pas élevée, tout en s’opposant par tous les moyens à l’économiste, fantasmant une inquiétude des épargnants, que les monétisations actuelles n’effraient pas.
Les débats actuels ont un grand mérite : ils révèlent à quel point l’action des banques centrales est critique dans le financement des Etats dans ces circonstances si exceptionnelles. Mais par ricochet, cela montre aussi que des décisions hautement politiques sont prises en dehors de tout cadre démocratique, ce qui n’est pas normal. L’effacement est une question légitime. Autant dire que cette idée n’a aucune chance de voir le jour dans la construction monstrueuse et dysfonctionnelle qu’est l’euro.
La politique monétaire est cruciale mais n'est pas débattue dans le cadre démocratique et l'on n'a pas de visibilité à long terme sur son devenir. En principe, cette politique expansive n'est pas censée durer, et pourtant dans la pratique on ne voit pas comment les banques centrales pourraient y mettre un terme. On devrait au moins se poser la question de sa pérennité et des problèmes qu'elle pose (bulles boursières et immobilières) et de ce qu'il faudrait faire pour y remédier, notamment en termes de réglementation.
RépondreSupprimerAlors certes la dette nipponne est détenue majoritairement par les résidents. Mais AVM oublie une chose : un chef d'entreprise privée n'est élu par personne, un chef de l'Etat est élu par ceux qui ont sa nationalité. Du coup vu qu'une élection approche on voit mal:
RépondreSupprimer-un démantèlement des services publics alors que ce qu'on fait Sarkozy et Hollande nous a rendus moins armés face au covid.
-une hausse des prélèvements obligatoires alors qu'un point limite a été atteint dans l'opinion.
Sinon OpenLux nous apprend que pas mal de Français ont une société domiciliée au Luxembourg. Et moi qui croyais qu'avec En marche tout le monde reviendrait au bercail.
JZ
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