Ce n’est pas pour rien que 71% des Français ne font pas confiance au vaccin AstraZeneca. Outre les critiques récurrentes de l’exécutif, chaque nouveau cas de thrombose d’une personne ayant reçu ce vaccin semble faire la une des média. Pourtant, même sans être un professionnel de la santé, l’analyse d’un certain nombre de faits semble largement disqualifier cette psychose.
La vaccination augmente-t-elle le risque de thrombose ?
Et, comme le rapporte Doctissimo, par-delà les décès, l’institut de veille sanitaire estime à 120 000 par an les cas de thrombose et d’embolies pulmonaires. On peut donc estimer qu’il y a environ 45 000 cas par an, soit près de 40 000 personnes de 65 ans et plus affectées, 3 pour 1000 chaque année ! Statistiquement, avant et indépendamment de la vaccination, il doit donc y avoir 30 000 cas annuels de thromboses parmi tous ceux qui ont été vaccinés, pour des raisons autres que la vaccination. Et même s’il y avait des risques de thromboses provoquées par la vaccination, il semble assez délicat de statistiquement démêler ce qui serait dû à un vaccin du simple cours de la vie, tant l’incidence des thromboses est encore très limitée par rapport au risque pré-existant hors de toute vaccination.
Autre point assez troublant de mise en perspective : une étude publiée mi-avril sur la base des rapports de pharmacovigilance de l’OMS rapporte que sur les injections réalisées au 16 mars, 2161 évènements thrombotiques ont été rapportés, dont 1197 pour le vaccin Pfizer, 325 pour le Moderna et 639 pour le AstraZeneca. Ils rapportent 223 décès avec le vaccin Pfizer, 53 pour le Moderna et 82 pour le AstraZeneca. Alors, 393 millions de doses avaient été administrées dans le monde, soit un taux d’incident de 5,5 par million et un taux de mortalité de moins d’1 par million, à mettre en perspective avec le fait que les plus de 65 ans ont, en France, une chance sur mille de mourir d’une thrombose par an. De manière intéressante, on constate aussi que les vaccinés semblent avoir un taux de décès par événement plus faible qu’en moyenne, notamment pour AstraZeneca (1 sur 8 contre 1 sur 6).
Je n’ai pas réussi à identifier la répartition des doses alors administrées par laboratoires pour estimer les niveaux d’incident par vaccin. D’une part, AstraZeneca a été homologué dans davantage de pays, et avait plus de commandes, mais de l’autre, alors, plus de 100 millions de doses avaient été administrées aux Etats-Unis, sans AstraZeneca, et il semble que ce laboratoire soit le plus en retard dans les livraisons. Mais ce qui est frappant ici, et qui est insuffisamment rappelé par les médias, c’est que la pharmacovigilance de l’OMS rapporte 2 fois plus d’événement thrombotiques avec les vaccinés au Pfizer et 2,7 fois plus de décès ! Les chiffres du vaccin Moderna sont à remettre en perspective avec des livraisons qui semblent bien plus faibles. L’examen de ces données remet sérieusement en cause la psychose autour du vaccin AstraZeneca, qui semble même moins dangereux !
En somme, la communication des cas de thrombose de vaccinés à l’AstraZeneca, tel ces neuf cas du 16 avril, ou ces deux du 8 mai, semble nourrir une psychose déraisonnée. Pourquoi n’y-a-t-il pas le même traitement pour les cas Pfizer ou Moderna ? Il semble qu’en France, et dans l’UE sans doute, AstraZeneca paie sans doute le prix fort d’avoir été une cheville ouvrière du succès de la stratégie vaccinale britannique. Les dirigeants de l’UE font du laboratoire un bouc-émissaire pour faire diversion sur leurs erreurs, notamment Macron, qui a exprimé ses doutes sur les vaccins jusque début décembre. Depuis des mois, l’exécutif ne cesse de remettre en cause son efficacité, au point de susciter une curiosité inégale à l’égard de possibles effets secondaires des vaccins. Mais ce faisant, bien des doses restent inutilisées, ralentissant une campagne de vaccination qui n’en avait pas besoin.
En outre, une étude de l’université d’Oxford a conclu que le risque de thrombose était 8 fois plus important pour les personnes qui ont attrapé le coronavirus que pour ceux qui avaient été vaccinés avec le vaccin AstraZeneca. En somme, ce vaccin semble même apporter une grande protection contre les thromboses qui favorisées par le virus. Bien sûr, des scientiques étudient les mécanismes qui pourraient expliquer le lien entre les vaccins et les thromboses, mais bien des données quantitatives actuelles semblent infirmer la psychose à l’égard du vaccin AstraZeneca. En outre, le redressement impressionnant de la situation outre-Manche, où il joue un rôle clé, tant en nombre de cas qu’en nombre de morts, plaide à nouveau en faveur de ce vaccin, développé avec l’université d’Oxford. Enfin, il est plus pratique à conserver et à administrer, avec un délai plus long entre les deux doses, et coûte moins cher !
Cette plongée, forcément incomplète, dans les données relatives aux risques de thrombose suscités par le vaccin AstraZeneca démonte complètement la psychose sur ce vaccin. Bien au contraire, j’ai l’impression qu’il est potentiellement plus sûr que les vaccins à ARN messager et que cette psychose n’a aucun sens, si ce n’est que notre époque est malheureusement propice à ces emballements déraisonnés. Mon tour venu de me vacciner, ma préférence irait aujourd’hui à AstraZeneca.
Le lien entre les thromboses et le vaccin AstraZeneca n'est plus contesté. Les thromboses provoquées par les vaccins sont atypiques.
RépondreSupprimerMais il n'y a pas que les thromboses, il faut regarder l'ensemble des effets secondaires, et là il est évident que AstraZeneca est plus nocif.
Les comparaisons entre vaccins en valeurs absolues n'ont aucune signification : il faut regarder les pourcentages de cas avec effets indésirables par rapport aux nombres d'injections. Pfizer étant le vaccin le plus utilisé, il est normal que le nombre de cas en valeur absolue soit plus élevé.
Mais surtout, ce qui joue contre AstraZeneca, c'est que ce vaccin est moins efficace que Pfizer et Moderna, en particulier contre les variants. Puisque les gens ont maintenant le choix, il est donc naturel qu'ils aillent vers la qualité et délaissent AstraZeneca et Johnson & Johnson.
Une étude de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) au 15 avril 2021 a comparé 3 vaccins : Pfizer, Moderna et AstraZeneca :
RépondreSupprimer11.735.000 injections avec Pfizer avec 14.988 cas d'effets secondaires (soit 0,13%)
1.223.000 injections avec Moderna avec 1019 cas (soit 0,08%)
3.263.000 injections avec AstraZeneca avec 11.206 cas (soit 0,34%)
https://ansm.sante.fr/actualites/point-de-situation-sur-la-surveillance-des-vaccins-contre-la-covid-19-periode-du-09-04-2021-au-15-04-2021
https://www.liberation.fr/societe/sante/vaccination-le-dangereux-discours-de-nicolas-dupont-aignan-20210509_6EHU7CB5VVFVRNKXNSVWFFKDDQ/?fbclid=IwAR0Tb8uAAHM430dZVBM-VWL0ntXmhWpcfrPfGLpDRFgEqPupUrDAd1eWggg
RépondreSupprimerGood to see some sense here. AstraZeneca is hated by the other vaccine manufacturers because it's sold at cost and unfortunately by certain sections of the European establishment because of Brexit.
RépondreSupprimer@ Moi
RépondreSupprimerMerci pour ces sources qui vont compléter mon analyse du sujet. L’article du Monde vers lequel il y a des liens comporte des liens vers de nombreuses publications scentifiques intéressantes.
Le AstraZeneca est moins efficace au global, mais (nettement) plus efficace pour les formes sévères, ce qui est le plus important (morts + réas / hospitalisations).
Sur les proportions, c’est juste, mais la proportion de l’UE des vaccins n’est pas extrapolable aux injections globales. De ce que j’ai lu, il semble qu’AstraZeneca est proche de Pfizer en nombre de doses injectées, ce qui signifierait que pour les thromboses, AstraZeneca serait plus sûr que le Pfizer.
@ Unknown
Merci