Bien sûr, les embouteillages ne sont pas un sujet particulièrement intéressant, un marronnier des médias les jours de départ ou de retour de vacances. Mais nous avons assisté à un curieux phénomène il y a une semaine avec le non traitement des énormes embouteillages du week-end de l’Ascension, sous l’effet d’un couvre-feu maintenu à 19h et de la première étape du déconfinement.
Le retour de l’Absurdistan
Malgré les embouteillages de mercredi et jeudi, les technocrates qui nous dirigent avaient fait passer le message samedi qu’aucune dérogation spécifique n’était annoncée et que « techniquement, toute personne dehors après le couvre-feu sans justificatif prend le risque de recevoir une contravention de 135 euros ». Plutôt respectueux des règles en place, les Français se sont donc organisés en conséquence, avançant leur départ dimanche parfois tôt dans la matinée pour pouvoir rentrer chez eux avant le début du couvre-feu. Mais la limitation à seulement treize heures du créneau de circulation a créé des embouteillages monstres dans le pays, avec plus de 1017 kilomètres de bouchons au pic de la journé à 16 heures, selon Bison Futé, qui a qualifié la situation de « très exceptionnelle ».
Les rares articles publiés évoquent des situations effarantes : 7 heures pour rejoindre le pont à Oléron ! Le couvre-feu a imposé une concentration des mouvements routiers totalement incompatible avec le fait que nous étions si nombreux sur la route. A posteriori, il était évident que maintenir le couvre-feu dimanche pour la circulation routière était totalement inadapté. Il fallait le lever complètement pour éviter que tant de personnes restent bloquées pendant des heures dans leur voiture. Mais a priori aussi, il aurait dû être évident que la situation serait calamiteuse, après les avertissements de mercredi et jeudi. A minima, le gouvernement aurait dû annoncer vendredi une exception au couvre-feu dimanche pour étaler les flux et éviter le chaos qui a régné pendant toute la journée.
Mais ce qui est extrêmement étonnant, c’est que la plupart des média ont très largement ignoré cette information, totalement passée sous silence ou évacuée rapidement. Dans le journal de 20 heures de TF1, ne sont évoqués en quelques secondes que des bouchons pour les retours de Normandie, avec un visuel du péage de Saint Arnoult… Une simple recherche sur Internet démontre que l’information a été ignorée par la plupart des média nationaux. Certes, l’actualité était assez chargée, mais cela n’aurait dû que réduire la place consacrée à une telle actualité car, au regard du passé, l’ampleur des embouteillages justifiait une couverture médiatique significative. Cette séquence donne presque l’impression qu’il aurait été décidé de limiter le plus possible la couverture de ces bouchons.
Alors qu’une nouvelle étape du déconfinement approchait, cela ne servait guère la communication de l’exécutif, qui se veut professionnel et positif. Voilà pourquoi il faudra se souvenir de ce fiasco routier, rappel utile de l’Absurdistan autoritaire macroniste et du pouvoir que peuvent avoir les médias pour occulter des faits, même si rien ne prouve que cela était véritablement volontaire…
C'est un sujet beaucoup plus profond et qui va bien au-delà de la macronie ou de la crise sanitaire.
RépondreSupprimerles embouteillages sont le symptôme d'un pays où il y a des concentrations géographiques et temporelles excessives. Une incapacité à prendre en compte la complexité, une tendance à imprimer les mêmes rythmes et les mêmes horaires à tout le monde.
En temps ordinaire, les embouteillages sont la conséquences des horaires de bureau et des routines archaïques.