lundi 8 novembre 2021

Ne l’appelons plus jamais néolibéralisme : c’est un oligarchisme !

Le dit néolibéralisme est un ennemi complexe. Vilipendé par une grande partie de la classe politique, y compris par les partis de gouvernement pour certaines de ses dérives (inégalités, délocalisations, désertion fiscale, spéculation financière), rien ne semble pouvoir l’arrêter. En effet, par-delà les critiques, presque tous les gouvernements occidentaux poursuivent les politiques dites néolibérales en pilotage automatique. Ne faut-il pas alors se poser la question des failles de notre critique ?

 


Un nom trompeur qui biaise le débat public

 

La faille majeure qui me semble apparaître de plus en plus clairement, c’est tout simplement le nom donné à cette idéologie qui inspire l’action de nos dirigeants depuis quatre décennies. Même s’il y a toute une histoire des idées qui a abouti à ce nom, qu’évoque David Cayla dans son dernier livre « Populisme et néolibéralisme », il pose de sérieux problèmes, comme l’économiste le souligne. Même si cette pensée est postérieure, et dérive en partie du libéralisme, ce qui pourrait justifier son appellation, les deux composants de ce mot peuvent être contestés. D’abord, son caractère nouveau est tous les jours qui passent plus inadapté. C’est une pensée du milieu du 20ème siècle, qui s’est imposée à partir de 1979 et la victoire de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. C’est une pensée étrangère à bien des défis du monde moderne, d’un point de vue social, environnemental, économique ou politique.

 

Mais surtout, comme le pointe David Cayla dans Marianne, « le libéralisme classique d’une part, et le néolibéralisme d’autre part, n’ont pas grand-chose en commun. Le premier développe une théorie de l’émancipation individuelle là où le second entend soumettre les individus à l’économie ». Mais ce faisant, pourquoi accordons-nous encore à cette idéologie le nom de libéralisme ? D’ailleurs, le modèles de la nouvelle économie, Uber, est justement un modèle économique où l’entreprise cherche à prendre une position totalement dominante, à la fois vis-à-vis de ceux qui fournissent les services qu’elle vend, que pour ses clients, de manière à gagner un pouvoir de marché tel qu’elle pourrait augmenter du jour au lendemain ses prix ou ses commissions, jusqu’à générer des profits colossaux.

 

Parallèlement, David Cayla a raison de pointer que le néolibéralisme n’exclut pas l’intervention de l’Etat, qui doit assurer le prétendu bon fonctionnement des marchés. Je nuancerai en soulignant que cette intervention de l’Etat est limitée et contrainte, par un nombre grandissant de règles. Dans le monde dit néolibéral, l’imposition des plus riches et des multinationales doit toujours baisser, et les Etats doivent fermer les yeux sur leur désertion fiscale massive, rappelée par les Pandora Papers. Autre point cardinal : le laisser-passer des biens, des capitaux et des personnes a pour seul but de faciliter la maximisation des profits. Du fait du laisser-passer, des politiques dites de compétitivité s’imposent, entre baisse de la fiscalité des entreprises, baisse des droits des salariés, et montée des droits des multinationales, qui peuvent poursuivre les Etats s’ils veulent changer le cadre réglementaire des marchés où elles opèrent.

 

On constate également un grand laisser-faire des opérations de fusions et acquisitions, malgré les conséquences sociales ou sur la souveraineté économique des pays. Pourtant, en favorisant la concentration, elles sont fondamentalement contradictoires avec la philosophie libérale. Mais les intérêts des actionnaires, qui dictent souvent ces opérations, passent avant tous les autres dans ce monde dit néolibéral qui ne sert que l’oligarchie en réalité. Enfin si les néolibéraux défendent toujours le recul de la présence de l’Etat dans l’économie, par la privatisation de services publics, qui ne devraient pas avoir vocation à être vendus, comme les aéroports ou les autoroutes, les crises récentes ont fait évoluer leur doctrine. La crise financière de 2008, celle de la zone euro, et la crise sanitaire, ont poussé les dits néolibéraux à appuyer l’intervention de l’Etat, entre déficits massifs et achats d’actifs par la banque centrale.

 

Plus globalement, les néolibéraux, conscients des limites du marché, s’en remettent à l’Etat pour « accompagner et organiser le marché en tant qu’institution régulatrice de l’économie », comme le dit David Cayla. L’Etat « gagne » le rôle de protéger le système néolibéral, bien que ce système le pousse à toujours moins protéger socialement les citoyens. Et ce n’est pas le seul paradoxe, puisque cette immixion de l’Etat dans l’économie devient alors la preuve que nous ne serions pas tant que cela dans un système néolibéral, comme Léa Salamé l’avait signifié à Natacha Polony sur France Inter. En effet, qualifier de néolibéralisme le système économique actuel introduit d’innombrables biais défavorables à sa critique, et contribue à perpétuer ce système en compliquant sa critique et la formulation d’une alternative rassembleuse. Et parce qu’il serait nouveau et libéral, le système économique actuel renvoie implicitement ses adversaires à une forme d’archaïsme et l’illibéralisme, ce qui est n’est guère attrayant.

 

Pire encore, ceci est totalement faux tant cette pensée est datée et se révèle de moins en moins libérale. Si le néolibéralisme est une forme de libéralisme pour les 1% et les multinationales, qui ont en effet une grande liberté pour agir face à des consommateurs qu’ils peuvent asservir, des prestataires plus ou moins ubérisés, ou des Etats dont l’action se résume à se rendre attractif pour eux ou à les sauver des crises, ce n’est pas un libéralisme pour la grande majorité. On pourrait parler d’oligo-libéralisme, un libéralisme qui ne profite qu’à une petite oligarchie. Mais parce que les libertés ne progressent pas pour la majorité, il vaut sans doute mieux oublier le terme libéralisme pour qualifier cette idéologie. Je propose donc de renommer l’idéologie dominante oligarchisme, un système qui fait des intérêts des multinationales et des 1% les plus riches la seule boussole de l’action publique, parce que c’est bien ce dont il s’agit.

 

Ce terme présente plusieurs intérêts. Outre une bien plus grande cohérence de fond, il agit comme un révélateur de la nature profonde du système actuel. Bien sûr, il y a plusieurs formes d’oligarchisme. La plupart des régimes autoritaires sont des oligarchismes qui servent essentiellement une petite élite. Mais des régimes démocratiques peuvent parfaitement être oligarchistes, comme nous le voyons dans la plupart des pays dits occidentaux, où les politiques suivies ne profitent qu’à une petite minorité. Assez logiquement, on ne peut que constater également que les régimes oligarchistes tendent de plus en plus à restreindre la démocratie pour limiter le plus possible les remises en question de leur position.

 

Mais ce qui démontre aussi le fait que nous sommes dans un système oligarchiste, c’est sans doute le fait que les opposants les plus marqués au système actuel sont qualifiés de populistes. Ne faut-il pas être profondément oligarchiste pour faire du qualificatif populiste l’insulte politique suprême ? On peut aussi y voir une forme de « populophobie », pour reprendre le terme de Guillaume Bigot, un profond mépris de classe, qui consiste à dénier toute forme de réflexion sérieuse sur notre direction politique à un petit peuple qui serait incapable de comprendre tous les enjeux, que seule une petite élite saisirait, celle qui a voté massivement pour Maastricht en 1992, le TCE en 2005 ou Macron en 2017.

 

Bien sûr, le terme a représenté un courant politique aux Etats-Unis il y a un siècle, mais il est frappant de constater que son usage global s’est imposé finalement assez récemment, pour (dis)qualifier ceux qui s’opposent le plus fortement au dit néolibéralisme. Le terme populiste est extraordinairement ambigu, comme l’avait très bien décortiqué Vincent Coussedière dans son « éloge du populisme ». Dans la bouche de ceux qui l’usent pour disqualifier leurs adversaires, in fine, il est utilisé pour qualifier des politiques démagogiques qui en appelleraient au peuple contre les élites. David Cayla y voit étonnement un « rejet du pluralisme de l’offre politique » alors que ce rejet est plus fort dans le camp oligarchiste. D’ailleurs, en France, LFI et le RN, souvent qualifiés de populistes, ne rejettent pas le pluralisme politique.

 

L’association entre « populisme » et « démagogie » ou « autoritarisme » tient-elle encore ?  Pourquoi le peuple seul pourrait céder à la démagogie et à l’autoritarisme ? La crise sanitaire a bien montré comment le pouvoir actuel, pourtant l’opposé du populisme, qu’il ne cesse de dénoncer, pouvait céder à ces deux tentations. L’exécutif a été profondément démagogue en déniant une utilité au masque quand la France en manquait plutôt que d’expliquer qu’il préférait en limiter l’usage à ceux pour qui il était le plus utile. Pour justifier le second confinement, Macron a annoncé un risque de 400 000 morts totalement extravagant. Et en matière d’autoritarisme, son mandat présente un lourd bilan, entre sa gestion solitaire, non transparente et très restrictive des libertés publiques de la crise sanitaire, ou sa gestion des manifestations des gilets jaunes, dénoncée par de nombreuses associations internationales.

 

Ne sommes-nous pas arrivés à un point où il est clair que les politiques malhabilement qualifiées de néolibérales ne sont que des politiques qui servent une petite élite, qui croit à la théorie pourtant infirmée du ruissellement, un oligarchisme, qui s’oppose à des politiques « populistes » qui serviraient le peuple ? Et si, comme l’affirmait Jean-Claude Michéa, le populisme, c’était au final un « combat pour la liberté et l’égalité mené au nom des vertus populaires » ?

 

Voici ce que j’ai développé dans mon livre « Le néolibéralisme est un oligarchisme », aux éditions Librinova, dont j’ai ajusté la couverture pour le rendre plus clair, et que le FigaroVox, dans un entretien, et Front Populaire, dans une vidéo, m’ont permis de présenter. Qu’ils en soient remerciés.

18 commentaires:

  1. @LH:

    Posté ici faute de mieux. Le problème n'est pas tant que Montebourg ait pompé une idée à EZ et MLP concernant un problème bien réel mais que ça révèle la nullité géopolitique des trois. Tenter de taper au portefeuille sur la population pour faire pression sur les gouvernements qui ne rapatrient pas leurs ressortissants est une logique proche de l'embargo: or on peut haïr le HAMAS et le régime iranien tout en constatant l'échec des politiques de type embargo qui ne les ont pas fait chuter. L'autre point que les trois oublient, c'est la volonté chinoise d'entrisme chinoise au Maghreb. Il n'est pas dit que la Chine ne sortirait pas le chéquier pour s'attirer la sympathie des pays concernés. Mauvaise réponse à une bonne question. Mais Montebourg aurait dû le savoir vu qu'il a piqué l'idée au FN. Entre gaucho-angélisme et solutions gadget zemmouro-frontistes personne ne parle sérieusement de l'immigration.

    Quant au débat LR d'hier, minable: entre volonté de courir après Zemmour et propositions économiques correspondant à ce que la Droite dit depuis 40 ans. Et puis dire que Macron a échoué faute de Thatchérisme et de Merkélisme: ils ont manqué l'épisode Gilets Jaunes ou quoi? Zemmour et Marine ont dû boire du petit lait devant leur écran.

    JZ

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  2. "Macron a annoncé un risque de 400 000 morts totalement extravagant."

    Pas du tout, si les mesures nécessaires n'avaient pas été prises, ce chiffre n'a rien d'extravagant, une pandémie c'est une exponentielle.

    Quant au populisme, c'est une démagogie dans le sens où un peuple unifié sur tous les sujets, ça n'existe nulle part. Il faut toujours être méfiant vis à vis des gens qui parlent au nom des autres et particulièrement quand ils prétendent parler au nom du peuple dont ils seraient les porte paroles auto proclamés. La population, quelque soit les niveaux de richesse de ses classes sociales a toujours des désaccord inter-classe et intra-classe.

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    1. Le fantasme d'unification intégrale d'un peuple ne mérite plus le nom de populisme, c'est du totalitarisme, qui admet l'idée que la guerre civile est la condition nécessaire de l'identité organique parfaite de la communauté ethnoculturelle et de la communauté politique. Le populisme ne vise quant à lui qu'à un degré suffisant d'homogénéité au sein d'un peuple pour qu'il puisse fonctionner comme communauté solidaire regroupée autour de l'idée d'un projet partagé. Il ne recherche pas la guerre civile, il veut la prévenir. Ceux qui ne parviennent pas à faire cette distinction s'imaginent sans doute que le chrétien dreyfusard Charles Péguy et l'athée antisémite Alfred Rosenberg partageaient une vision du monde commune, sous prétexte que tous les deux croyaient à l'idée d'une communauté nationale transcendant les oppositions de classes...

      YPB

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    2. "Le populisme ne vise quant à lui qu'à un degré suffisant d'homogénéité"

      Ah ! Et vous le déterminez comment ce fameux degré ?

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    3. Comment on détermine qu'un peuple fonctionne comme communauté solidaire regroupée autour de l'idée d'un projet partagé ? C'est une donnée de l'expérience historique que Renan (qui n'est pas toujours pourtant ma tasse de thé) a fort bien résumée : le souvenir que l'on a fait de grandes choses ensemble, conjugué au désir d'en accomplir d'autres à l'avenir. Évidemment, cela inclut des hauts et des bas : l'Édit de Nantes de 1598 contre celui de Fontainebleau de 1685 ; la nuit du 4 août contre la répression de la Commune ; l'abolition de l'esclavage contre la ratonnade du 17 octobre 1961 ; la réhabilitation de Dreyfus en 1906 contre sa condamnation de 1894 ; l'armistice du 11 novembre 1918 contre l'armistice du 22 juin 1940.

      Vous n'aimez pas ceux qui prétendent parler au nom du peuple ? Alors laissez-le parler : "La patrie, c'est un lien entre Français. On est assez sectaire sur ce machin-là", dit un ouvrier dans un des documentaires du débat Debré-Duclos de 1970 (https://www.youtube.com/watch?v=DdNL3eC-bng).

      YPB

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    4. "la réhabilitation de Dreyfus en 1906 contre sa condamnation de 1894"

      Ah, c'est pas le peuple qui a fait ça. En ce moment, le "peuple" est très favorable à Zemmour qui remet en cause Dreyfus et défend Pétain.

      Début années 1930, Hitler a reçu 30% des suffrages allemands, c'était le peuple, Volk, ou pas ? Vous dites quoi là dessus ? MLP a eu plus de 30% en 2017, c'est où votre peuple introuvable ?

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  3. @ JZ

    Analyse intéressante du récent épisode Montebourg. Moi qui dénonce la logique d’embargo à Cuba ai tendance à vous suivre. Il y a d’autres mesures à prendre, mais dans l’UE, les mains et les pieds sont trop souvent liés. Bien d’accord sur le débat d’hier, soporifique tellement il était prévisible et les candidats sonnaient souvent faux, entre contradictions avec le passé et postures communicantes dérisoires. En effet, Zemmour et Le Pen n’ont pas à s’inquiéter outre mesure. Ils font du macronisme plus à droite.

    @ Troll

    Votre absence de démonstration ou de la moindre référence limite la portée de votre propos.

    Le populisme, ce n’est pas un peuple unifié sur tous les sujets. C’est juste mener des politiques dont le premier objectif est de servir l’intérêt général et non l’intérêt d’une petite oligarchie. Et les oligarchistes (nommés plus couramment néolibéraux) sont tout autant démagogiques que les dits populistes (cf Macron & cie sur les masques…)

    @ YPB

    Merci

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    1. "C’est juste mener des politiques dont le premier objectif est de servir l’intérêt général"

      Sauf que l'intérêt général est fait d'intérêts particuliers.

      C'est pas avec votre borborisme "troll" que vous convaincrez qui que ce soit, c'est juste à vomir et montre toutes les limites étroites de votre stupidité racoleuse.

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    2. Raté : l'intérêt général, c'est justement ce qui dépasse les intérêts particuliers d'une grande majorité de la population, et qui est commun à une majorité de la population.

      Merci de démontrer à nouveau que vous n'êtes qu'un troll un peu bas de plafond.

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  4. Et l'oligarchisme des nationalistes comme Zemmour, vous en parlez ?

    La force de séduction de Zemmour tient en partie à ce qu’il ne fait rien d’autre que de prolonger et d’étendre le souhait de Renan : hériter de l’histoire de France comme d’un tout indivis permettant un culte indistinct des ancêtres. La façon dont il réactive le mensonge grossier, réfuté par les historiens, selon lequel on peut honorer à la fois de Gaulle et Pétain en les présentant comme «le glaive et le bouclier», participe d’une politique délibérée de «l’oubli» et de «l’erreur historique» que Renan jugeait nécessaires.

    https://blogs.mediapart.fr/jean-yves-pranchere/blog/051121/de-renan-zemmour-les-imposteurs-de-la-republique

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    1. Comme si les gens qui se disent attirés par Zemmour étaient attirés par sa théorie du nationalisme... Ils se sentent juste instinctivement rassurés de voir que pour une fois on ne crache pas systématiquement sur l'histoire de leur pays, en vue de présenter ses habitants comme un ramassis indistinct de criminels, d'incapables et d'exploiteurs, coupables de crime contre l'humanité s'ils ne laissent pas leurs frontières ouvertes à tous les vents. Sans le zèle provocateur des islamogauchistes, des tartuffes décoloniaux, des mondialistes hystériques et des antifascistes en carton, sur fond de terrorisme islamiste, les thèses de Zemmour n'auraient rencontré qu'un écho parfaitement marginal. Les propos de Zemmour sur la colonisation de l'Algérie lui ont certainement attiré plus de soutiens que ses délires sur Dreyfus ou sur Pétain. Zemmour est l'épouvantail dont ses adversaires ont besoin pour donner quelque crédit à l'idée que le fascisme est à nos portes. Mais à force de provocations grotesques (prétendre qu'il n'y a pas de culture française, fustiger la rafle du Vél' d'Hiv sans jamais rappeler que la France était alors un pays vaincu et occupé, réduire les 130 ans de présence française en Algérie à un vaste crime contre l'humanité et rien de plus, etc.) cela finira par être vrai.

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    2. " Ils se sentent juste instinctivement rassurés de voir que pour une fois on ne crache pas systématiquement sur l'histoire de leur pays"

      Réhabiliter Pétain c'est pas cracher de la merde ? Le colonialisme en Algérie et les enfumages par le Général Bugeau, c'est super, hein connard dégueulasse !

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    3. Tu marches pas, le troll, tu cours. C'est trop drôle. J'ai qualifié les propos de Zemmour sur Pétain de délires, mais tu as si désespérément besoin de t'inventer un réac à insulter que tu fais semblant de croire que je lui ai apporté mon soutien...

      Juste un fait : quand on laisse un fumiste comme Olivier Le Cour Grandmaison, dont tu sembles être un lecteur assidu, raconter n'importe quoi sur la colonisation de l'Algérie, il ne faut pas s'étonner qu'il y ait des répliques en sens inverse. Zemmour est le monstre réactionnaire et révisionniste que les progressistes autoproclamés ont créé de toutes pièces par leurs propres procédés de falsification historique. De vrais historiens, eux-mêmes militants anticolonialistes, avaient mis en garde il y a plus de quinze ans contre les conséquences d'une approche idéologique de l'histoire coloniale : http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/05/10/2311101.html ; https://web.archive.org/web/20090323013901/http://w3.ens-lsh.fr/colloques/france-algerie/communication.php3?id_article=209.

      Les décoloniaux ont cru pouvoir instrumentaliser l'histoire à leur profit. Le procédé se retourne aujourd'hui contre eux, parce que c'est l'exigence de rigueur dans l'enquête historiographique qui est en définitive sortie vaincue de leur démarche. De quel droit pourraient-ils exiger de leurs adversaires idéologiques qu'ils se montrent respectueux d'une éthique de la recherche qu'ils ont contribué à saper (Meynier et vidal-naquet parlent d'"entreprise de idéologique frauduleuse" à propos du bouquin de 2005 de Le Cour Grandmaison où il assimile les procédés de la conquête française à une anticipation de la politique génocidaire nazie et les enfumades des grottes algériennes à un précédent aux chambres à gaz des camps d'extermination) ?

      Les escrocs intellectuels dont tu te repais sottement sont la raison pour laquelle des défenseurs bornés de la colonisation comme Zemmour existent. De quoi te plains-tu à son propos ? Sans des réacs dans son genre, tu ne pourrais te draper dans les oripeaux de l'éthique anticolonialiste et antifasciste. Tu as besoin de lui pour jouer sur la scène de ton petit théâtre progressiste.

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    4. "Olivier Le Cour Grandmaison, dont tu sembles être un lecteur assidu,"

      Ah bah non, je ne le connissais même, c'est dire si tes hypothèses sont débiles. Le colonialisme français a fait des tueries en Afrique, Madagascar, c'est incontestable, sans même parler du trafic d'esclaves, tout cela est largement documenté, même si ça te fait bien chier ta gueule de petit franchouillard merdique en quête de narcissisme nationaliste pourri.

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    5. Hé hé hé... Merci de faire savoir que tu ne connais rien des débats historiographiques sur la question. Je te prenais pour un crétin, mais c'était encore te surestimer. Mea culpa, cela ne m'arrivera plus.

      Non, duclown, rien n'est solidement documenté, contrairement à ce que tu t'imagines. Ne joue pas à l'historien que tu n'es pas. La démographie historique de l'Algérie au XIXe siècle est un continent encore largement inexploré. Alors y estimer le bilan humain de la colonisation sur des bases sérieuses, ce n'est pas pour demain. Autres exemple : les estimations des pertes de l'insurrection de Madagascar de 1947 vont d'une quinzaine de milliers de victimes (décompte au cas par cas de l'administration) à 200 000 (chiffres délirants du gouvernement malgache actuel). Dénoncer la traite négrière occidentale ? Pourquoi pas, mais à condition de ne pas faire silence sur la traite pratiquée par le monde musulman, qui l'a précédée de plusieurs siècles et lui a survécu au XIXe siècle. C'est pourtant ce silence qu'a recommandé Taubira en 2006, pour ne pas traumatiser les jeunes Arabes (traumatiser les enfants Européens ne lui pose pas problème par contre). Ta tartufferie s'en accommode apparemment fort bien. Ce sont les hypocrites de ton espèce qui font les Zemmour. Avec lui, tu as un adversaire à ton niveau d'intelligence et de moralité.

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  5. Quant à "l'histoire" de France, il y a des tas de falsificateurs, un exemple :
    https://twitter.com/AgeMoyen/status/1458445240486989830

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    1. Oui et alors ? Parce que Rochedy fait de l'histoire idéologisée à droite, la vérité est forcément dans le camp de ses adversaires ? Rochedy est comme Zemmour. Il n'existe dans le paysage politique que parce que le camp adverse a prétendu imposer une vision de l'histoire complètement biaisée, y compris par la falsification systématique de données factuelles pourtant aisément vérifiables. Rochedy multiplie les erreurs ? Rien de nouveau sur le soleil. Au début du XXe siècle, le radical-socialiste Aulard avait reproché à Taine de nombreuses erreurs factuelles dans son histoire "conservatrice" de la Révolution française. Après vérification par un archiviste rigoureux, Augustin Cochin, la moitié des prétendues erreurs de Taine étaient en fait des bourdes d'Aulard lui-même. Un siècle plus tard, Catherine Coquery-Vidrovitch subissait la même mésaventure en tentant de réfuter un livre de Daniel Lefeuvre contre la repentance décoloniale. Les réactionnaires sont des falsificateurs de l'histoire ? Sans doute, mais les progressistes autoproclamés les ont accompagnés, sinon précédés, dans cette entreprise. Ce n'est qu'un retour de bâton.

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  6. Oui, l’oligarchisme de Zemmour sur les questions économiques, je le souligne.

    Merci à l’anonyme de 17h21 de souligner les contradictions de celui de 15h28

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