vendredi 22 avril 2022

Dimanche, refusons l’injonction de l’oligarchie !

Le 24 avril, la France sera face à un choix important : persévérer dans le pire des politiques oligarchistes, dont les représentants sont passés de 65 à 34% des voix au premier tour en 10 ans, avec le président le plus détestable de la Cinquième République, ou voter pour la paria des élites, la représentante de l’extrême-droite. Toutes les élites, ou presque, jusqu’à la CGT, ont pris position pour le président sortant, exprimant un intérêt de classe si transparent qu’il justifie plus que jamais ma position.

 


Le candidat du Medef, de Hollande et de Sarkozy

 

Bien sûr, l’alternative à Macron est loin d’être parfaite. J’en ai d’ailleurs beaucoup parlé sur ce blog. Mais, comme je l’ai expliqué dimanche dernier, quelque soit les angles par lesquels je prends mon analyse, j’arrive toujours à la conclusion que c’est à un second mandat de Macron qu’il faut faire barrage. Le fait que des artistes, des sportifs, des présidents sortants, le Medef, le patron de la CFDT ou la CGT appellent à voter pour le président sortant n’est en aucun cas une boussole morale. C’est une boussole qui indique leurs intérêts, montrant a fortiori que l’autre choix les sert moins… Une autre raison de prendre le bulletin opposé à leurs indications. Que les élites votent Macron n’est qu’une réalité sociologique. Non seulement il mène une politique qui sert leurs intérêts, mais il ne craint pas de le vanter.

 

Est-il vraiment étonnant que les premiers de cordée du sport, de la culture ou de l’économie soutiennent celui qui baissent leurs impôts et en fait des être supérieurs, au contraire des autres, qui ne « seraient rien » ? Macron, c’est bien le candidat des 1%, auxquels ils font presque tous partie. Mieux, face à Le Pen, ils peuvent publiquement appeler à voter pour lui, au nom d’une prétendue morale. Ainsi, il devient moral de soutenir la retraite à 65 ans, le RSA sous condition de travail avec un salaire nettement inférieur au SMIC, la demande de travaux supplémentaire pour les professeurs pour justifier une augmentation sans doute insuffisante, un régime qui réprime les manifestations comme rarement une démocratie le fait, à la gestion ultra autoritaire de la crise sanitaire, un régime de coquins violents sans morale.

 

Et que dire du chef lui-même, qui a encore montré à quel point il est détestable mercredi. Jamais un candidat ne s’était aussi mal tenu pendant un débat, comme un sale gosse mal éduqué et arrogant, incapable de se retenir devant les Français. Ce n’est pas seulement un manque de respect que Macron a montré face à son opposante, mais son manque profond de respect pour les Français. Pour un peu, il ferait passer Sarkozy pour un modèle de retenue, tant il était en roue libre. Et cela s’aggrave puisque les corps intermédiaires passent un peu trop facilement outre ses écarts de comportement. Son attitude était indigne d’un président de la République et est un indicateur très inquiétant de ce que pourrait être un second mandat, sans la corde de rappel d’une réélection. Macron 2, ce serait Macron 1 en pire.

 

Que dire également de l’avalanche de mensonges de ce débat. Macron a le même rapport à la vérité que Trump. Il dit ce qui lui chante (qui le sert), quelque soit les évidences contraires, avec un vrai aplomb et en tordant les faits. Ce n’est pas moins que le Conseil d’Orientation des Retraites qui dit qu’il n’y a pas besoin d’une réforme de retraite, mais Macron peut continuer à dire que c’est nécessaire, la quasi-totalité des éditorialistes lui emboîtent le pas et trop de journalistes suivent… Bref, nous sommes dans une grande machine orwellienne où la réalité ne cesse d’être tordue pour servir les intérêts d’une oligarchie sans foi ni loi. Même si le bulletin Le Pen n’est pas le meilleur, c’est celui qui est à notre disposition et les élites sont trop unanimes pour que cela n’indique pas qu’il est le bon choix.

 

Bien sûr, j’aimerais un programme plus social, une hausse du SMIC, une plus grande progressivité des impôts, une remontée de l’IS, et la fin de la désertion fiscale des multinationales, en leur imposant de facturer tout ce qu’elles vendent en France depuis la France. Bien sûr, je préfèrerais un programme bien plus radical sur l’UE, avec une sortie pure, simple et immédiate. Bien sûr, je voudrais une revalorisation massive des professions qui le méritent, notamment dans l’éducation. Mais, à cette aune, une candidate vaut quand même un peu mieux que l’autre, d’autant plus qu’élue par les classes populaires, son électorat lui imposerait de mener des politiques plus sociales. C’est le mécanisme qui a poussé les conservateurs, le parti de Thatcher, à revaloriser massivement le SMIC outre-Manche avec Boris Johnson.

 

Bret, dimanche, nous avons le choix : voter pour le candidat de Sarkozy, Hollande, du Medef ou des élites globalisées, dont les politiques sont une aggravation des politiques menées depuis 4 décennies, ou voter pour une candidate méprisée par les élites. A nous de répondre à leurs injonctions unanimes. La raison me dit de leur dire « non », quand mon cœur a bien envie de les emm…

17 commentaires:

  1. « Le fait que des artistes, des sportifs, des présidents sortants, le Medef, le patron de la CFDT ou la CGT appellent à voter pour le président sortant n’est en aucun cas une boussole morale. C’est une boussole qui indique leurs intérêts, montrant a fortiori que l’autre choix les sert moins… »

    Absolument ! C'est une boussole qui indique toujours le sud.

    Je vous suis totalement dans votre analyse.

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  2. Guignol !
    "Même chose quand Le Pen propose de réintroduire (à dose homéopathique) l’impôt sur la fortune financière. La mesure est largement hypocrite, puisqu’elle prévoit dans le même temps d’exonérer entièrement les résidences principales : les multimillionaires possédant un château à Saint-Cloud auront droit à une forte baisse de leur impôt sur la fortune immobilière, alors que les Français ordinaires subissent des hausses de taxe foncière."

    https://www.lemonde.fr/blog/piketty/

    MLP fière de son portrait entre ceux de Poutine et Trump.

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  3. Prétendre que Macron sera élu par les 1% les plus riches ? Je vous signale qu'il lui faut plus de 50% des votes.

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  4. Je ne peux pas être d'accord avec ce que vous écrivez.

    Macron est certes un mauvais président, mais dire qu'il est le « plus détestable de la cinquième république », c'est avoir la mémoire courte car je pourrais vous rappeler le bilan de certains présidents précédents qui sont pires que le sien [au hasard : celui de Sarkozy...]

    Lorsque vous parlez « d'intérêt de classe » à propos de la CGT ou d'autres organisations, vous sous-entendez que Marine Le Pen représenterait la classe ouvrière, ce qui est lui faire beaucoup d'honneur, et vous seriez bien en peine de justifier ce titre dont vous la gratifiez.

    En vérité, je ne vois pas quel intérêt à la CGT de soutenir Macron, si ce n'est pour faire barrage à Marine Le Pen, qui représenterait à ses yeux un danger plus grave, ce que je peux comprendre même si je ne fais pas cette analyse.

    Pour ma part, je ne ferai barrage à rien et je ne choisirai pas entre deux candidats que je réprouve également.

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    1. Donc, vous laissez la décision aux autres qui votent style je m'en lave les mains, c'est pitoyable de lâcheté et de je m'en foutisme. Tous ces abstentionnistes qui jouent aux âmes pures, c'est tellement la démonstration d'un affaissement de la conscience politique d'une grande partie des français.

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    2. @Anonyme23 avril 2022 à 16:35
      Oui, je laisse les mauvaises décisions aux autres en regrettant qu'ils ne fassent pas comme moi pour les empêcher. La lâcheté, c'est de céder aux injonctions culpabilisatrices et de voter contre ses idées avec une pince à linge sur le nez.

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  5. @ Troll de 00:58

    Et alors ? Au second tour, j’élimine le candidat le plus néfaste pour la France et les Français. Cela ne veut pas dire que le programme de la candidate pour laquelle je vais voter me convient en tout point. Mais Macron est bien pire.

    En outre, la base fiscale mobilière de l’ISF était plus importante que la base immobilière : en clair, le nouvel ISF devrait rapporter bien plus que l’IFI de Macron.

    @ Troll de 1:01

    Je dis qu’il fait une politique qui convient particulièrement aux 1% les plus riches. Cela tombe bien, une grande partie du financement de sa première campagne venait notamment des 1%. Après, une plus grande partie de la population le soutient bien sûr. J’ai écrit un livre qui explique, en partie, ce phénomène. Il y a suffisamment de Français qui s’en sortent suffisamment bien ou qui le pensent pour que cela passe (mais il n’y a pas 50% d’inscrits)

    @ Moi

    Pas d’accord sur Sarkozy, et pourtant, je le déteste également. J’étais revenu à la politique en 2007 contre lui, j’ai chroniqué tout son quinquennat sur mon premier blog, devenant blogueur associé sur Marianne, pas vraiment un hebdo favorable à Sarkozy. En quoi Sarkozy serait pire que Macron. Si je reprends les dimensions développées dimanche dernier, Macron me paraît malheureusement pire. Sarkozy avait plus de retenue que Macron, même s’il a marqué la première fracture dans le relâchement du comportement présidentiel, que j’ai dénoncé alors. Macron est allé beaucoup plus loin. Et sur le fond, son bilan sur 10 ans est calamiteux dans tous les domaines : il est allé plus loin que Sarkozy dans bien des domaines…

    Je pense que les classes populaires a moins à perdre avec Le Pen qu’avec Macron, que l’on regarde le bilan de Macron (déconstruction du droit du travail, évolution du SMIC, accords de libre-échange), ou son programme (retraite, RSA, UE). Le Pen serait probablement comme Boris Johnson

    Après, je peux comprendre votre position (c’était la mienne il y a 5 ans), mais je pense que demain, il n’y a pas photo sur le choix, de mon point de vue (cf papier de dimanche)

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    1. En réalité, le bilan de Macron est assez maigre puisqu'il a abandonné sa réforme des retraites et que la crise des GJ puis celle du covid l'ont empêché d'en faire d'autres. Il y a certes la suppression de l'ISF et la loi travail, mais c'est bien moins que le bilan de Sarkozy :
      a) réintégration du commandement l'OTAN
      b) recul de l'âge légal de 60 à 62 ans
      c) ratification du traité de Lisbonne en bafouant le référendum de 2005
      d) le traité Merkozy (pacte budgétaire européen qui a fait replongé l'économie avec une austérité budgétaire alors que nous n'étions pas complètement sortis de la crise de 2008-2009.
      Et j'en oublie certainement.

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    2. Oui, on pourrait citer ses aussi ses réformes bidons dans l'administration, dont la calamiteuse réforme des services de renseignement (RG-DST) qui les a affaibli au moment où l'islamisme radical se développait.

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    3. Troll facho,

      "une grande partie du financement de sa première campagne venait notamment des 1%"

      Le financement de MLP vient de l'oligarchie-banques russes aux ordres de Poutine, eux c'est les 0,1% qui ont accaparé les richesses du sous sol Russe, alors ni MLP ni toi n'ont de leçon à donner sur qui finance qui.

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    4. Troll facho,
      C'est pas parce que tu finances une campagne que t'as droit à plus de bulletin de vote. Je te rappelle qu'une élection, c'est une personne-une voix, peut importe la fortune de l'électeur, son bulletin ne vaut pas plus que celui d'un smicard.

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    5. @ Moi

      Bilan assez maigre ? Pas d’accord. Déjà, il est aussi comptable du bilan, a minima économique, de Hollande. Faisons la liste en séparant bien les deux :
      - Augmentation des inégalités : suppression de l’ISF, flat tax, baisse de l’IS vs baisse des APL
      - Poursuite des politiques aberrantes de l’offre : baisse de l’IS, déconstruction du droit du travail, baisse des impôts de production, sachant qu’il poursuit une politique qui n’a aucun résultat
      - Réforme des retraites : certes, il a reculé, mais il a déjà annoncé qu’il la ferait
      - Réforme calamiteuse du lycée et du baccalauréat
      - UE : acceptation d’un plan de relance calamiteux pour notre pays (nous en garantissons 70 Mds, n’en touchons que 40 Mds, avec des contraintes !!!)
      - Libertés publiques : gestion des Gilets Jaunes (même Todd, pas vraiment un sarkozyste, pointe l’écart avec le traitement des émeutes de 2005), gestion de la crise sanitaire
      - Comportement : « ceux qui ne sont rien », l’effarante séquence avec les youtubeurs (roulade dans les jardins de l’Elysée, concours digne d’une cour de récréation…)

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  6. En page 3 de la honteuse profession de foi de Macron, on peut lire ceci : « Où en serions-nous si elle [MLP] avait eu à gérer le Covid-19 ou la guerre en Ukraine ? »

    Concernant le Covid, il est difficile de savoir si cela aurait changé quelque chose si MLP avait dû gérer la crise sanitaire, mais sur la guerre en Ukraine, on peut apporter une réponse catégorique : nous en serions exactement au même point !

    Les manœuvres diplomatiques de Macron, ses coups de fils très médiatisés à Poutine n'ont eu aucune influence sur le déroulement de la guerre. Tout ce dont la classe politique (y compris le RN !) et les médias le créditent (son volontarisme etc.) n'aura servi absolument à rien dans cette crise.

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  7. Toujours de superbes articles intéressants sur ce blog. Juste un bémol, serait il possible de supprimer Chevènement sur la photo du blog car il a défendu Macron pendant son mensonge au sujet d'Alstom à Belfort.

    Merci et continuez comme ça pour le contenu parfait.

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  8. @ Troll de 11h31

    Ce n’était même pas une banque russe à l’orgine, mais d’un autre pays d’Europe de l’Est, qui a été racheté dans un second temps par une banque russe…

    Et en France, le vote des 1%, 0,1% ou 0,01% est assez clair…

    @ Marc Antoine,

    Bien vrai : il est possible qu’elle ait refusé de s’approvisionner en vaccin par l’UE, et alors, nous aurions été dans la position de la Grande-Bretagne, avec davantage de vaccins, plus tôt. Et elle aurait probablement moins empiété sur les libertés publiques (pas d’attestation venue des délires des technos qui entourent Macron). Bien d’accord sur l’Ukraine.

    @ Unknown

    Merci, mais je garderai le Che car les désaccords actuels, qui ne sont pas nouveaux (j’en ai eu avec lui souvent, allant même jusqu’à échanger avec lui à l’université d’été du MRC en 2010/11, où j’avais été invité, sur l’euro et l’UE), comptent beaucoup moins pour moi que le rôle qu’il a eu en 1991/1993 lors de ma construction idéologique. Et je ne goutte guère la culture de l’annulation.

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  9. La Marine russe a coulé.

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