Même si près de 50% des Français ont préféré ne pas s’exprimer dimanche dernier, il est encore possible de le faire ce dimanche car notre vote aura une influence critique sur les cinq années à venir tant l’issue du scrutin est incertaine. Rien n’est joué entre une courte majorité absolue, une majorité relative pour l’exécutif ou même une Assemblée sans majorité évidente. Voilà pourquoi chaque voix comptera dimanche, notamment celles de ceux qui sont critiques de Macron, trop prompts à l’abstention. Votons !
Hâter le crépuscule du roitelet
Pour couronner le tout, après avoir refusé de prendre en compte l’étiquette NUPES et de décompter ensemble tous ses candidats, pour que les décomptes finaux du premier tour soient plus favorables à la majorité présidentielle, le Conseil d’Etat a heureusement imposé ce décompte au ministère de l’intérieur. Mais il semble que le ministère de l’intérieur ait opportunément commis quelques oublis, ce qui, après tant de malhonnêtetés, ressemble à s’y méprendre à une dernière manœuvre pour manipuler le décompte du résultat du premier tour. Darmanin ment beaucoup trop pour être crédible dans les échanges qu’il a eu sur le décompte des voix du permier tour avec la NUPES. Il faut dire que sur le terrain, la majorité est en difficulté, Jean-Michel Blanquer étant éliminé dès le premier tour, et bien d’autres membres du gouvernement ou figures de la majorité étant en difficulté, de Stanislas Guérini à Amélie de Montchalin.
Le leitmotiv de la campagne des législatives s’est limité à compter sur le rejet de Mélenchon, dans une redite probable de la campagne de la droite en 1978 et en 1981… Après avoir compté, malheureusement avec raison, sur un rejet plus fort du RN et de Marine Le Pen que de sa personne, Macron compte sur un rejet plus fort de Mélenchon que de sa personne. Mais ce calcul paresseux n’est pas sans limite car la question qui est posée à ces élections n’est pas la même : quelle configuration les Français souhaitent pour l’Assemblée ? Un sondage montre que seuls 25% des Français souhaitent une majorité absolue pour le président. 38% souhaitent une majorité relative et 32%i une majorité NUPES, même si cette option semble très improbable à partir des résultats de dimanche dernier. Dans la configuration actuelle, il y a fonc une très forte motivation à voter pour s’assurer que Macron n’aura pas de majorité absolue.
Son discours dérisoire de mercredi sur le tarmac de l’aéroport ne motivera que les 25% de Français qui lui souhaitent une majorité absolue. Tous les autres ne pourront que constater le ridicule de ce président qui finit par dire que la République ce serait lui pour appeler à faire barrage à la NUPES. Cet exécutif ne sait faire campagne que contre un méchant caricaturé, en bon extrémiste. Pourtant, la NUPES, ce sont aussi des socialistes et des écologistes, avec qui Macron a gouverné de 2012 à 2017. Et en appeler à assurer l’ordre en lui donnant une majorité absolue est totalement ridicule après le chaos du Stade de France. Le chaos, la régression sociale, la destruction des services publics, l’affaissement économique de la France, la régression démocratique, le recul des libertés, c’est Macron. Voilà pourquoi il me semble a priori nécessaire dimanche de voter contre tout candidat de la majorité présidentielle.
Bien sûr, ceux qui seront en face ne seront pas forcément beaucoup mieux. Mais aujourd’hui, le pire, c’est bien Macron et ses bras cassés arrogants ! Une majorité absolue pour lui, ce serait la poursuite de politiques aussi détestables qu’inefficaces avec le confort et l’irresponsabilité qui viennent avec. Bien sûr, avec une majorité relative, la direction restera probablement la même, que ce soit avec le soutien partiel du PS ou des Républicains. Mais au moins, cela freinera une partie des projets de Macron, et surtout, cela lui imposera un dialogue, un échange, des compromis, bref un fonctionnement moins monarchique, ce qui ne serait pas une petite amélioration avec ce président qui refuse le dialogue, la moindre contradiction ou le simple fait de rendre des comptes. La configuration de l’Assemblée peut lui imposer un fonctionnement plus démocratique, à condition qu’il ait le moins possible de députés élus dimanche.
Voilà pourquoi, même s’il n’y a aucun bulletin qui nous plait, et de loin, comme pour le second tour des présidentielles, il faut se demander ce qui vaut mieux pour la France. Et comme le 24 avril, il me semble très préférable de faire un barrage complet aux candidats de la majorité présidentielle pour leur donner, ainsi qu’à Macron, le moins de force possible pour les cinq prochaines années.
Entièrement d'accord avec votre analyse.
RépondreSupprimer2022 ou la mort du quinquennat VGE/Jospin? Pour le premier le but était de "moderniser" la vie politique (très drôle). Pour le second il s'agissait d'éviter les cohabitations en faisant du scrutin législatif une simple validation du scrutin présidentiel. Mais pourquoi alors ne pas voter le même jour? Bilan: comme en 1988 en pire. Le seul effet tangible du quinquennat, c'est une accélération du temps politique ayant permis l'émergence d'un personnage comme Sarkozy. Pas glorieux.
RépondreSupprimerJZ