C’est un des paradoxes de la présidentielle : le président sortant a probablement gagné parce qu’il était perçu comme plus compétent par ses électeurs, plus vieux et aisés que ceux de son adversaire. Pourtant, son bilan depuis 10 ans qu’il est au pouvoir est calamiteux dans quasiment tous les domaines. Ce qui amène à s’interroger sur les raisons d’une telle perception.
Un vernis de compétence bien superficiel
Mais à ce bilan économique désastreux, Macron a ajouté un bilan tout aussi désastreux sur tout le reste. L’éducation nationale allait mal. Elle va encore plus mal, avec toujours plus de démissions de professeurs et moins de candidats au CAPES, un niveau toujours en berne, et une déconstruction dangereuse du bac. Pas un service public ne semble y avoir échappé : santé, sécurité, énergie, transport ferroviaire. Tout a été abîmé et plus ou moins déconstruit pendant ce quinquennat. Et derrière les déclarations martiales de Darmanin pour donner le change, l’insécurité et l’incivilité continuent de progresser. La remise en question de nos valeurs républicaines continue logiquement sous une présidence qui trouve « beau », et non contradictoire, de se dire féministe et de porter un voile ! Plus globalement, Macron, c’est l’amplification de toutes les politiques du passé qui ont échoué sans la moindre remise en question…
Mais comment ce président a-t-il pu gagner au motif qu’il serait plus compétent que son adversaire du 24 avril ? Bien sûr, les limites de son adversaire n’y sont pas pour rien. Marine Le Pen n’a pas démontré une grande compétence économique notamment, et porter des idées anticonformistes, sans les maîtriser, et de manière hésitante, comme elle l’a fait jusqu’en 2017, pèse encore. Mais pourtant, depuis, sur ces sujets là, elle est revenue à des positions plus orthodoxes qui lui évitent largement la controverse. Et le bilan calamiteux de Macron aurait dû lui offrir un boulevard sur ce terrain même de la compétence : on sait ce qui ne marche pas, c’est la politique de Macron. Deux raisons à cela. D’abord, un vote catégoriel : sans que cela soit toujours conscient, et que cela soit la seule raison, les classes aisées et les plus âgés suivent leurs intérêts, même si le bilan et les façons de faire de Macron sont désastreuses. Mais, ce qui est paradoxal, c’est qu’une partie de ses électeurs étaient pourtant extrêmement critiques de Macron.
Il faut donc aller plus profond dans les raisons de ceux qui ont voté pour lui, tout en étant pourtant très critiques. En fait on peut se demander si la force de Macron, c’est qu’il parvient à minimiser son incompétence par une incroyable arrogance, un amoncellement de mensonges (comme cette semaine sur EDF) et un conformisme à tout épreuve. En effet, à une époque où tout va trop vite, où la superficialité et l’émotion du moment l’emportent sur la réflexion, cette assurance détachée du réel passe d’autant plus facilement qu’elle épouse le prêt-à-penser dominant des élites depuis 40 ans, notamment auprès de personnes qui sont du bon côté de la société. Une partie semble même prendre son assertivité mal placée pour l’expression d’une expertise. Et ses mensonges passent trop souvent sans être remis en cause, comme ses divagations sur le plein emploi alors que la France est toujours en chômage de masse.
Bref, parce qu’il raconte ce qui est raconté depuis des décennies par nos dirigeants avec assurance, malgré ses mensonges et une arrogance insupportable, Macron parvient à créer un halo paradoxal de plus grande compétence que ses opposants plus radicaux, malgré son bilan désastreux. Cela explique aussi les biais sociologiques de son électorat, plus âgé et aisé. Mais il y a un autre argument majeur pour son vote, souvent par défaut : le caractère jugé extrémiste de ses opposants, ce qui m’amènera dans un second papier à me demander qui sont véritablement les plus extrémistes aujourd’hui en France ?
Son pouvoir ? La communication ..... Il aurait fait un super représentant de commerce .....
RépondreSupprimerLes médias des oligarques mettent en avant des personnalités médiocres ce qui permet au cancre µ de briller.
RépondreSupprimerMédiocres qui diront des énormités alimentant la machine (brouhaha) médiatique. Sur Thinkerview, les intervenants les plus intéressants sont rarement les plus connus.
Sans passage média, pas de notoriété et donc pas de parrainages. Les 500 signatures ne sont pas le premier verrou mais le second conséquence du verrou médiatique.
Cette année Bayrou est devenu le 3e verrou en choisissant les candidats qui auraient droit aux 500 parrainages. Bayrou ne donna aucune signature à un candidat critiquant le dogme UEpéen alors qu'il avait plus de parrainage que Poutou (qui lui sera soutenu) quand l'opération Bayrou a commencé. Au passage, le rôle de BAYROU est décrit dans quel article de la constitution?
Ensuite il y a eu le système "d'équité" pour le temps de parole. Mot dont le sens a été inversé, car dans le cas du commerce dit équitable on rémunère plus le petit producteur. Là on réduit le temps d'antenne des "petits" candidats en se basant sur leur position dans les sondages (position résultant en grande partie de leur exposition médiatique ...)
Georges Kuzmanovic (49 parrainages) a eu 29 fois moins de parrainages que la maire de notre capitale saccagée (1440). Chacun jugera de la qualité d'analyse des 2 personnes, mais surtout le premier était démocrate (souverainiste en novlangue donc interdit d'accès au média) et la seconde était une variante des candidats TINA (antithèse de la politique). Cette variante peut paraître inutile mais elle devient une (petite) réserve de voix pour le candidat du Mépris de Classe en Marche.