Cette semaine, nous avons eu droit à un nouvel épisode de #Brunodemande : non seulement il demande aux industriels de la grande consommation de baisser leurs prix, mais il demande aussi aux distributeurs de prolonger le mal-nommé trimestre anti-inflation pour y inclure les produits de la rentrée scolaire. Mais cet exercice de communication souligne une nouvelle fois toutes les erreurs du ministre.
Entre mars rouge et superprofits
En réalité, sa parole n’a plus aucune crédibilité. Lui qui disait avec force le 2 mars qu’il n’y aurait pas de mars rouge pour l’inflation pour les produits de grande consommation a été complètement contredit dans les faits. Les prix ont grimpé de 4,1% en un seul mois sur 150 des produits les plus vendus, sans doute un record depuis plus de 40 ans, poussant la hausse annuelle au delà des 15% ! Un des experts les plus médiatiques de la question, Olivier Dauvers, souligne a contrario que nous avons bien eu un « mars rouge »… En outre, il est pour le moins effarant qu’alors que le gouvernement a dégainé un pseudo « trimestre anti-inflation », ce trimestre corresponde justement au niveau d’inflation le plus élevé depuis quatre décennies ! Bien sûr, la macronie est adepte des postures orwelliennes, mais il n’y a pas besoin d’aller très loin pour comprendre pourquoi il y a un tel ressentiment contre la majorité…
Et les nouvelles annonces ne rassurent sans doute personne. La menace fiscale du ministre n’a aucune base légale. La menace d’Olivia Grégoire de « citer publiquement les marques qui ne veulent pas négocier à la baisse » est probablement un moyen de tenter de donner le change pour les citoyens, mais nous avons tous vu depuis des années que quand #Brunodemande aux multinationales, elles font ce qu’elles veulent… D’ailleurs, aucune négociation n’a démarré sur des baisses des prix, d’autant plus que les bases légales pour les redémarrer ne sont pas remplies. Autant dire que l’idée, vide, de prolongation du « trimestre anti-inflation » ne donnera rien, d’autant plus que sa première mouture n’a eu aucun impact sur l’inflation. Pour finir, vouloir agir sur le prix des produits de la rentrée maintenant est trop tardif : les négociations ont déjà été bouclées depuis des mois, comme le pointe le patron d’Intermarché…
Bref, pour ceux qui en douteraient encore, le dossier de la montée de l’inflation révèle la grande incompétence de ce gouvernement, qui navigue à vue, agit systématiquement trop tard, fait des annonces contredites par les faits quelques semaines plus tard. C’est aussi un révélateur formidable du cynisme de dirigeants prêts à raconter n’importe quoi pour servir leur agenda politique et personnel, sans sembler jamais se soucier de mener des politiques servant l’intérêt général. Tout n’est que postures, et encore, des postures façon Snapchat, à durée de vie très limitée, comme s’ils espéraient que les Français allaient oublier ce qui a été dit il y a quelques semaines et croire que les mots qu’ils prononcent sur le moment auraient une quelconque valeur. Le problème est que plus le temps passe, plus nous voyons que ces mots n’ont aucune valeur, que rien, ou presque, ne peut être cru venant de cette majorité.
Dans la réalité, la hausse des prix devrait commencer à ralentir un peu cet été, une fois digérées les hausses de tarif 2023, d’autant plus qu’aucun industriel ne pourra passer d’autres hausses, contrairement à 2022. On peut s’attendre à une lente décrue de la hausse à partir de la rentrée, jusqu’au début 2024, sous réserve de nouveaux évènements qui permettraient à la boucle prix-profits de continuer à tourner…
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RépondreSupprimerDeux remarques sur l'actu. Farrage dit que le Brexit a échoué parce que l'Etat anglais contrôlerait plus les entreprises qu'avant. Déjà ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Ensuite il feint d'oublier la composante immigration du vote. Comme il était interrogé sur une émission économique, le sujet ne fut pas débattu.
RépondreSupprimerSur la Turquie: des connaissances espéraient la chute d'Erdogan. Je leur répondais que même s'il partait cela ne changeait au centre de gravité de la vie politique turque, qu'un éventuel remplaçant ne signifierait pas un gros virage politique. Un peu comme par exemple la coalition anti-Nethanyahou n'avait pas mené une politique très différente de celle du Likoud parce que c'était le centre de gravité de l'opinion publique israélienne. Aussi déplorable qu'elle puisse être à mes yeux, la probable réélection d'Erdogan est une claque plus pour ceux et celles qui font des discours sans regarder le réel en face. D'ailleurs à ce propos pas sûr qu'une chute de Poutine accoucherait d'un Chef de l'Etat plus accomodant avec l'Occident.
JZ
@ JZ
RépondreSupprimerMerci pour ces commentaires intéressants.