Bien sûr, il n’y avait rien à attendre de celui qui avait en même diminué les APL des étudiants et supprimer l’ISF des milliardaires. L’extrémisme antisocial de Macron s’est illustré lors de la réforme des retraites, ainsi que des trop nombreuses déconstructions du droit du travail ou des chômeurs. La proposition de réforme du RSA pourrait ajouter un nouveau passif à son bilan.
Poncifs de droite extrême
Mais derrière les postures politiciennes, il faut analyser sur le fond ce projet. La dialectique s’inscrit dans la pure lignée du néo-thatchérisme à la française : « il ne s’agit pas de faire travailler (les allocataires du RSA) sans les payer, il s’agit de leur faire récouvrir des métiers, de leur permettre de se former » a dit Borne. Encore heureux qu’on ne leur demande pas de travailler sans les payer ! Mais les allocataires qui n’accepteraient pas ces 17 à 20 heures de « découverte » par semaine, perdraient leur allocation, le président voulant « aller chercher ces bénéficiaires et les responsabiliser ». Le discours plaira sans doute au cœur de cible, âgé et aisé, de la macronie, plus prompt à incriminer les fraudes sociales que les fraudes fiscales des plus riches et des multinationales, malgré le différentiel colossal de montant des secondes. Une nouvelle étape dans la culpabilisation des plus pauvres et la déconstruction de notre modèle social, autant par inhumanité profonde et manœuvre politicienne.
Bien sûr, favoriser la réinsertion des allocataires du RSA est un objectif louable. Mais si elle est difficile aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’ils préfèrent vivre avec 600 euros par mois, c’est parce que notre pays compte plus de 11% de chômeurs et 16% de demandeurs d’emplois. Derrière les fables de l’exécutif, notre pays conserve un chômage de masse, situation malheureusement logique avec un déficit commercial abyssal, produit d’un déséquilibre entre notre production trop faible et notre consommation. Comment espérer que les plus pauvres s’intégrent alors que nous manquons si cruellement d’emplois ? Pour détourner le débat, outre de révoltantes manipulations statistiques sur le niveau du chômage, la macronie en vient à incriminer les plus pauvres et à vouloir leur imposer une activité pour laquelle ils toucheront moins que le SMIC. Moyen commode de créer une base de travailleurs à coût plus faible que le SMIC ?
Même pour Martin Hirsch, exécuteur assez zélé de la macronie, « transformer un allocataire en une main d’œuvre sans droit est une régression sociale », à quoi Borne a répliqué « il fait semblant de ne pas comprendre », dans un mélange de complexe de supériorité et de biais antisocial. Et dire que certains relaient le mythe d’une Première ministre venue de la gauche… En réalité, elle a tout de la droite la plus réactionnaire et extrême socialement. Heureusement, certains médias, comme le Canard Enchainé, montent au créneau pour s’opposer à ce nouveau projet antisocial de la majorité. Il faut espérer que LR, même par pure posture, refuse de servir la soupe indigeste de l’exécutif et vienne mettre des bâtons dans les roues de ce funeste projet. Malheureusement, les dits républicains n’y semblent pas prêts.
En tout cas, cette réforme a le mérite de rappeler le caractère profondément antisocial de la macronie, qui dépasse largement LR dans ce domaine, osant ce que la droite dite de gouvernement n’ose pas toujours faire. La réalité aujourd’hui, c’est que l’exécutif est l’extrême-droite économique : aucune autre formation ne pousse aussi loin l’agenda de recul de l’état social et de privilèges de l’oligarchie.
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RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerl'évolution de la politique française est l'évolution classique, vue plusieurs fois dans l'histoire du monde, de tout gouvernement socialiste.
Aucun gouvernement européen ne contrôle et dirige l'économie à hauteur de ce que fait l'état français : le résultat en est la Bérézina de l'économie française, avec une manufacture glissée sous le niveau de l'Italie et une agriculture qui exporte moins que l'Allemagne ou les Pays bas (!). Si le Général avait su cela!
Face à ses échecs tout gouvernement socialiste de l'histoire mondial a toujours réagi en virant vers l'autoritarisme, et le contrôle de plus en plus stricte de l'activité économique. Comme le disait Mussolini, "tout dans l'état, rien contre l'état, rien en dehors de l'état".
Et tout le monde au travail!