dimanche 21 mai 2023

Réindustrialisation : la nouvelle arnaque de Macron

C’est le thème de communication du président des deux dernières semaines, entre interviews, déplacements sur le terrain, sommet avec les investisseurs et annonces triomphalistes. Mais si la plupart des médias ont relayé la propagande de l’exécutif docilement, la réalité, comme souvent avec Macron, n’a rien à voir avec la fable communiquée, quel que soit l’angle d’analyse pris.

 


Entre Orwell et Pravda

 

Mais comment les média peuvent relayer les éléments de langage de la présidence, sans les remettre en perspective par des faits pourtant basiques ? Service du pouvoir, incompétence : aucune des explications n’est vraiment rassurante… Car la réalité n’a vraiment rien à voir avec le conte sur papier glacé raconté depuis Versailles lundi. Un simple fait devrait disqualifier tout le discours de la majorité sur la réindustrialisation : notre déficit commercial sur les produits industriels, qui a battu un nouveau record en 2022, à 78,5 milliards d’euros, quatre fois plus qu’il y a 10 ans ! Pire, pour qui prend la peine d’étudier les statistiques, ce déficit a doublé en 3 ans, puisqu’il a augmenté de 15 milliards en 2022, après avoir augmenté de 7 en 2021 et 21 en 2020. Comment peut-on parler de réindustrialisation alors que notre déficit est passé de 35 à 78 milliards d’euros de 2019 à 2022 ? En fait, la situation s’aggrave…

 

D’ailleurs, la construction automobile en France a atteint un plus bas depuis 60 ans en 2022 ! Et, assez logiquement sur l’emploi, la situation n’est pas brillante non plus. La France comptait près de 5 millions d’emplois industriels dans les années 1970. Nous sommes tombés depuis à 2,7 millions, et ce chiffre semble être un plancher depuis quelques années. Cependant, avec la légère augmentation de la population active, cela revient à une légère baisse de la part des emplois industriels dans la population active, comme l’avait pointé Aurélie Trouvé. D’ailleurs, sur le front de l’emploi, les annonces faites à l’issue du sommet sont très modestes : à peine huit mille emplois, sur plusieurs années, 0,3% du total… Nous sommes dans l’épaisseur du trait. Pourtant, on imagine que ce total ratisse assez large, et ne comporte pas seulement les nouvelles discussions issues du sommet. Une réindustrialisation taille XXS.

 

Et c’est bien le problème de toutes ces annonces, comme l’a très timidement pointé Gilles Bouleau face à Macron lundi soir : chaque projet génère peut d’emplois en France, une trentaine en moyenne, bien moins qu’en Allemagne et en Grande-Bretagne. Martial You, sur RTL pointaint il y a peu que les projets espagnols génèrent dix fois plus d’emplois. Voilà pourquoi la macronie ne rapporte que le nombre de projets pour raconter que nous serions les plus attractifs… Si nous comptions en nombre d’emplois créés, la position de la France serait beaucoup moins glorieuse. Comme toujours, la macronie manipule les statistiques grossièrement pour isoler le chiffre qui lui est le plus favorable, au mépris d’une représentation juste de la réalité. Pire, cette comptabilité omet les faillites, en forte augmentation.

 

Pire, ce faisant, les commentateurs à la mémoire courte, ou biaisés, oublient de mentionner la poursuite des soldes de nos actifs industriels, lourd passif du ministre Macron (Alcatel, Alstom, Technip), qui continue malheureusement malgré le discours sur la souveraineté et la réindustrialisation. Mais pourquoi la France a laissé filer Exxelia cette année, une pépite industrielle qui fournit Dassault, Airbus et Boeing ? En effet, nous savons trop bien que la prise de contrôle par des intérêts étrangers peut être le prélude à une délocalisation des activités. Voilà un autre point que Gilles Bouleau aurait dû mentionner. Idem sur le coût exorbitant des baisses de taxes destinées à améliorer notre compétitivité depuis 10 ans (autour de 100 milliards par an), qui n’a eu aucun effet positif sur notre balance commerciale…

 

Il n’y aura pas de réindustrialisation sans protectionnisme et politique industrielle, impossibles dans l’UE. Et si quelques usines ouvrent, il n’y a pas de véritable réindustrialisation, ni même de véritable politique mise en place pour le faire depuis dix ans. Il y a juste un exercice effarant de communication relayé trop servilement par la plupart des médias. Rappel utile que rien de ce que dit Macron ne peut être cru.


20 commentaires:

  1. Un jour il faudra bien se poser une question sur ce désastre économique:est-il dû à l'incompétence ou à une sorte de sabordage dans la continuité de celui de 1939-1940???????

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    1. J'ajouterais à votre comparaison au sabordage de 1940,le soutien à un régime pro-nazi(s'il pouvait y avoir un doute pensez au compagnon de Zelinski au Canada),à une répression féroce contre toute manifestation,et à la collaboration des dirigeants de tous les partis(Pensez à Roussel)comme en 1940.

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  2. "Il n’y aura pas de réindustrialisation sans protectionnisme"
    Bonjour
    le protectionnisme ne pourrait contribuer à la réindustrialisation que si les consommateurs avaient le potentiel d'acheter plus cher en France ce qu'ils achètent actuellement aux producteurs étrangers.
    Ce n'est pas le cas, aujourd'hui en France. Car le taux d'épargne en France n'est d'après les données OCDE 2022 (lien https://data.oecd.org/fr/natincome/taux-d-epargne.htm) que 4,9% du PIB.
    Les consommateurs ne peuvent donc mobiliser qu'un maigre 4,9% supplémentaire pour soutenir l'industrie nationale.
    Or, la différence des prix entre une produit étranger et un produit français équivalent (qu'il s'agît d'un électroménager, d'une voiture ou d'un costume) est largement supérieure à 5%.
    De plus, beaucoup de lignes de produit sont simplement introuvables en France, du fait d'un manque de compétences en conception, industrialisation, fabrication etc
    Alors un éventuel protectionnisme ne porterait qu'à une hausse généralisée de prix, inflation, et fermeture en riposte des rares débouchées commerciales pour l'export français.
    A proscrire

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    1. @Anonyme21 mai 2023 à 14:57
      Entre le libre échange intégrale fanatique et la Corée du Nord il y a des possibilités (que l'on pourrait aussi appelé politique - chose vide de sens dans le monde du TINA). Le protectionnisme peut se concentrer sur des secteurs stratégiques à développer en commençant par ceux où il reste encore une petite capacité de production. Recréer un appareil productif demandera du temps.

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    2. Bonjour
      merci pour votre réponse
      Vous serez d'accord que interdire (ou surtaxer) des biens étrangers provoquera une riposte.
      Donc vous perdrez exactement ces marchés où la France réussit encore à vendre et être compétitive, et cela pour soutenir des secteurs où elle ne l'est pas.

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    3. La riposte n'aurait de sens que pour les pays où l'on a un excédent commercial, au vu de notre déficit ça ne doit pas concerner la majorité des pays.

      La richesse d'un pays est corrélé à sa production industrielle. On entretient une illusion grâce à la planche à billets mais celà ne durera pas éternellement..

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    4. "La riposte n'aurait de sens que pour les pays où l'on a un excédent commercial"
      Bonjour
      du moment que vous bloquez les importations avec votre protectionnisme, vous aurez un excédent commercial avec tout pays (auquel vous appliquez le protectionnisme).

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  3. Allemagne, Espagne sans protectionnisme s'en tirent bien mieux. Votre protectionnisme aura un retour de manivelle, les pays où la France exporte un peu fermeront leur marché aux entreprises françaises.

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    1. Si des boites françaises se font dépecer de ce qui reste d'intéressant(brevets, quelques personnes, matériel de production et R&D) par des rachats de sociétés étrangères qui ensuite mettent la clé sous la porte. Les responsables ne sont pas l'UE ou le gouvernement, mais les directions françaises squattées par des cadres sup français, des nuls, magouilleurs et incompétents.

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  4. Il est étrange de penser que les dogmes libre échangistes ayant permis les délocalisations vont amener des effets inverses soudainement.

    Quels sont les exemples de pays s'étant industrialisé en appliquant la religion libre échangiste?

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    1. peut-être l'Angleterre au XIX siècle, ou plus récemment la Suisse, ou Singapour...

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    2. @Anonyme23 mai 2023 à 20:21
      Pourquoi mettre des ... au lieu des mots auxquels vous pensez? Pratique courante chez les partisans du mépris de classe En Marche.

      PS L'Angleterre commence la révolution industriel à la fin du XVIIIe et applique le libre échange QUAND elle a une avance sur le reste du monde.

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    3. "L'Angleterre commence la révolution industriel à la fin du XVIIIe et applique le libre échange QUAND elle a une avance sur le reste du monde."
      Bonjour
      si certains biens firent l'objet de mesures protectionnistes, toutes contre-productives et fortement critiquées par les économistes de l'époque, comme Adam Smith, la grande Bretagne fut depuis le XVIII siècle le pays européen de loin le moins protectionniste, et ce fut exactement cette politique de libre échange qui lui permit de développer son industrie.

      Prenez le vin, que l'Angleterre n'a jamais cessé d'acheter au Portugal depuis le XII siècle: l'argent envoyé à Lisbonne créa là bas une demande solvable de produits anglais. Au contraire, le stupide protectionniste colbertiste permit certes de livrer le marché français aux producteurs nationaux, qui durent toutefois se limiter au marché français, et restèrent médiocres, sans être stimulés par la concurrence.

      Un autre exemple étaient à l'époque les Pays Bas, par lesquels circulait tout le commerce européen, et qui étaient de loin le pays le plus prospère.

      Lisez la Richesse des Nations de Adam Smith livre 5 pour avoir une vision de l'histoire économique du XVIII siècle.

      Quant à aujourd'hui la prospérité extrême des pays libre-échangistes de Suisse et Singapour, Irlande, Taiwan etc devrait vous suffire à comprendre les erreurs du protectionnisme.

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  5. REPONSE A LAURENT HERBLAY
    "Sur l’Allemagne, vous vous trompez complètement. Le pays peut être redoutablement protectionniste, à travers ses normes DIN"
    Ce n'est pas du protectionnisme, personne n'empêche une entreprise étrangère de respecter ces normes

    "son caractère plus protecteur de ses bijoux industriels, qu’il ne laisse généralement pas racheter comme dans un supermarché ainsi que nos dirigeants ont fait"

    les exemples de Chantiers de l'Atlantique défendus bec et ongle contre les italiens de Fincantieri, et de l'allemand Birkenstock acheté par LVMH contredisent totalement ce que vous écrivez

    "nous ne prendrions que très peu de risque car beaucoup de pays dépendent bien plus de nos achats que nous ne dépendons des leurs."

    j'aimerais bien connaître un seul pays sur la planète qui dépend de nos achats ...

    "Et de toutes les façons, je vous rappelle que l’Asie a parfaitement pu se développer avec une approche pragmatique mélangeant protectionnisme et ouverture, comme le Japon l’a montré, puis la Corée et les dragons",
    je vous le répète encore une fois, vu que vous n'avez pas daigné répondre à ma première remarque:
    le protectionnisme peut seulement fonctionner dans un pays qui épargne beaucoup, et qui peut donc mobiliser cette épargne pour soutenir des prix plus élevés pratiqués par les producteurs nationaux.
    En l'occurrence la Corée du Sud a un taux d'épargne de 15,7% de son PIB, contre le maigre 4,9% de l France

    "Nos politiques auraient pu à tout moment éviter le dépeçage de Pechiney, de Lafarge, d’Alstom, d’Alcatel ou de Technip",
    Ils auraient pu, mais les autres pays auraient fait pareil, en bloquant les très nombreux achats fait à l'étranger par les entreprises françaises, souvent aidées par l'état.
    A commencer par l'imbroglio Renault Nissan, ou la création de Sanofi, quand le nain français Rhone Poulenc a avalé le colosse suisse Aventis, ou encore Orange, Air France KLM etc etc

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  6. Laurent Herblay24 mai 2023 à 20:17

    @ Anonyme

    Sur les normes DIN, vos connaissances semblent limitées. Bien sûr, les entreprises étrangères peuvent les respecter, mais quand elles diffèrent des autres normes européennes, étatsuniennes ou asiatiques, cela signifie qu’il faut une série spéciale pour le marché allemand, ce qui n’a pas beaucoup de sens économique, sachant qu’au début, une entreprise étrangère ne peut convoiter qu’une petite partie du marché. Bien des marchés allemands sont protégées par des normes spécifiques qui protègent leurs PME. Voilà la réalité.

    Vos deux exemples, certes justes ne changent rien à l’équilibre global : énormément de fleurons industriels français sont passés sous contrôle étranger (Pechiney, Lafarge, Alstom, Alcatale, Technip, Essilor, et je vous épargne la myriade de PME comme Exxelia), ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne (Birkenstock, c’est quand même tout petit et d’un aspect stratégique limité).

    Petite liste de pays qui dépendent bien plus de nos achats que nous ne dépendons des leurs : l’Allemagne, l’Espagne, la Chine, les Etats-Unis, Italie, Pays-Bas, Belgique…

    C’est une question de poule et d’œuf aussi : comment avoir une forte épargne tout en ayant des échanges aussi déficitaires. La forte réduction du déficit commercial dégagera de l’argent dont une partie pourra être épargnée et investie. Soit dit en passant, l’argent ne manque pas autant que cela quand on voit les montagnes de dividendes distribués.

    C’est juste : bloquer certains rachats aurait bloquer le rachat d’entreprises étrangères par des entreprises françaises. Mais il faut noter qu’elles ne sont pas toujours de bonnes affaires. Certaines mauvaises affaires auraient été évitées. Cela n’aurait rien changé pour Nissan, qui a été sauvé par Renault. OK en revanche pour Orange ou Air France sans doute. Tant pis : je pense que notre intérêt serait mieux défendu par des restrictions, dans les deux sens, aux rachats d’entreprises.

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    1. reponse a Laurent Herblay
      "Bien sûr, les entreprises étrangères peuvent les respecter, mais quand elles diffèrent des autres normes européennes,"
      Il est aussi possible de réaliser un produit qui respecte à la fois les normes allemandes, autres européennes, américaines, asiatiques etc.
      C'est ce qui est fait notamment en électronique, où il n'existe pas le microprocesseur pour le seul marché allemand, ou un autre pour le seul marché coréen etc
      Et si on ne sait pas faire, on peut toujours adopter les DIN allemandes, qui ont fait largement leurs preuves

      "énormément de fleurons industriels français sont passés sous contrôle étranger (Pechiney, Lafarge, Alstom, Alcatel, Technip, Essilor,"
      Voyons, dans le cas de Pechiney, Alstom, Alcatel, Technip ces entreprises, étaient soit au bord de la faillite, soit de coûteux ennuis judiciaires suite à malversations ou corruption et elles étaient bien contente de trouver un repreneur étranger
      Dans le cas de Lafarge, ou Essilor c'est plutôt une fusion entre pairs, avec la taille du partenaire à peine plus grande.

      "(Birkenstock, c’est quand même tout petit et d’un aspect stratégique limité)."
      Birkenstock a été acheté par le même montant (4 milliards) que Pechiney, alors petit, petit...

      "Petite liste de pays qui dépendent bien plus de nos achats que nous ne dépendons des leurs : l’Allemagne, l’Espagne, la Chine, les Etats-Unis, Italie, Pays-Bas, Belgique…"
      la dépendance est réciproque: en arrêtant de faire du commerce avec ces pays, vous renoncerez à leurs biens. Un peu ce qu'ils faisaient les soviétiques, on a vu ce qu'a donné.

      "La forte réduction du déficit commercial dégagera de l’argent "
      la richesse est dans le biens, non pas dans l'argent. Et on n'améliorera pas notre situation en empêchant les français d'acheter les oranges espagnoles, le parmesan italien, les téléphones coréens ou les panneaux solaires chinois. Ce qu'il faut faire est plutôt produire pour moins cher, donc moins d'impôt.

      "Tant pis : je pense que notre intérêt serait mieux défendu par des restrictions, dans les deux sens, aux rachats d’entreprises."
      L'économie française n'a pas, n'a plus la taille pour faire cavalier seul. Commerce et fusions d'entreprises sont incontournables

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    2. Laurent Herblay29 mai 2023 à 19:00

      @ Anonyme

      Sur les normes DIN, je crois que vous n’avez jamais été confrontés au sujet… Ces normes peuvent être conçues avec les industriels allemands, de manière à compliquer la tâche des industriels étrangers qui souhaiteraient vendre en Allemagne. Et il peut y avoir des contradictions entre les normes DIN et d’autres normes plus répandues, toujours dans le but de fermer la porte aux industriels étrangers. L’excédent allemand tient beaucoup à l’excellence de leurs produits dans certains domaines, mais il tient aussi beaucoup à des pratiques que nous nous interdisons en France…

      Sur les rachats, ce que vous dites est largement faux. Technip, Péchiney ou Alstom allaient bien. Il n’y a guère qu’Alcatel qui était davantage en difficulté, du fait d’opérations capitalistiques hasardeuses. Sur Lafarge et Essilor, ce sont de fausses unions de pairs. Derrière ces discours, il y a toujours un dominant et un dominé. Il suffit de poster sur un moteur de recherche l’actualité de ces entreprises pour constater qu’il y a un camp qui était plus égal que l’autre. Ces « fusions de pairs » sont des exercices de communication pour convaincre la partie rachetée.

      Sur Pechiney et Birkenstock, notre leader industriel réalisait un chiffre d’affaires de 11 milliards en 2002, quand la marque de chaussures allemande n’en réalisait que 720 millions lors de son rachat. Certes, la valorisation est la même, mais presque 20 ans ont passé : beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les chiffres ne sont pas comparables.

      Vous faites semblant de ne pas comprendre, preuve de la faiblesse de votre argumentation. Il ne s’agit pas d’arrêter de commercer avec certains pays, mais d’adopter un protectionnisme ciblé, sur certains secteurs. C’est ce que font bien des pays asiatiques depuis des décennies (protégeant leur agriculture ou leur production automobile) tout en continuant à commercer avec les pays qui produisent pourtant des substituts. Le commerce mondial, ce sont des nuances de gris, à part l’UE qui choisit de presque tout laisser passer.

      Je n’ai jamais parlé d’oranges ou de parmesan. Il faut protéger les secteurs où nous avons déjà une production solide, qui a perdu des parts de marché du fait d’une concurrence déloyale (automobile, certains secteurs agricoles). Sur l’électronique et l’électroménager, il est évident que tout devrait être organisé progressivement pour être capable de prendre le relais localement.

      Encore une fois, il y a mille possibilités entre le cavalier seul (que je ne défends pas) et le laisser faire dogmatique et absolu de l’UE et de ses zélateurs.

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    3. REPONSE A LAURENT HERBLAY
      "Technip, Péchiney ou Alstom allaient bien"
      Voyons voir.
      Technip : selon Wikipedia "En mars 2016, Technip fait partie des entreprises internationales soupçonnées d'être impliquées dans une affaire de corruption massive en Irak." En 2017 elle est sauvée par la fusion avec une entreprise texane, qui devra licencier plusieurs milliers de salariés pour s'acheminer vers un retour à la profitabilité

      Pechiney:
      "le canadien Alcan reprend le suisse Algroup en 2001 et tente en juillet 2003 une OPA hostile sur Pechiney. En situation financière fragile, Pechiney ne peut résister et se fait absorber pour 4 milliards d'euros"

      Quant à Alstom, nous connaissons tous les cas de corruption dans lesquels elle était impliquée, à commencer par l'un de ses présidents de division, qui a même fait de la prison aux USA.

      "Sur Lafarge et Essilor, ce sont de fausses unions de pairs. Derrière ces discours, il y a toujours un dominant et un dominé."
      En même temps c'est aussi normal que la fusion avec une entreprise un peu plus forte ne soit pas faite sur un plan de parfaite égalité.

      "Su Pechiney et Birkenstock, notre leader industriel réalisait un chiffre d’affaires de 11 milliards en 2002, quand la marque de chaussures allemande n’en réalisait que 720 millions lors de son rachat."

      Vous savez autant que moi que ce qui est important dans un rachat sont le bénéfice, la trésorerie et les perspectives. C'est pourquoi ces deux entreprises ont été achetées pour le même montant

      Il ne s’agit pas d’arrêter de commercer avec certains pays, mais d’adopter un protectionnisme ciblé, sur certains secteurs... Il faut protéger les secteurs où nous avons déjà une production solide, qui a perdu des parts de marché du fait d’une concurrence déloyale (automobile, certains secteurs agricoles)."
      Ce n'est pas une supposée concurrence déloyale qui a fait du mal à l'automobile française, mais la faiblesse de nos investissements technologiques par rapport aux concurrents. Renault investit en R&D $2.6 milliards, Toyota $11 milliards
      Je vous le répète, la France n'a plus les moyens de se battre toute seule contre les leaders.
      Il faut s'associer avec d'autres en faisant ces fusions - acquisitions que vous abhorrez, l'invincible village gaulois n'existe que dans la BD

      Quant à l'agriculture, il est pathétique de vouloir être un leader mondial de l'export, face à des pays plus étendus ou au meilleur climat.

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  7. "je cherche toujours un exemple d’achat de véhicules non fabriqués en Allemagne dans ce pays, alors que nos acheteurs publics ne voyaient pas le problème à acheter des VW et des Ford quand PSA allait mal…"

    De nombreuses voitures de marque allemande ne sont pas fabriquées en Allemagne, des VW Golf en Hollande, Seat en Espagne, Skoda en Tchéquie, de nombreux composants des voitures "Allemande" viennent d'autres pays.

    https://www.europe1.fr/economie/Vous-pensiez-acheter-allemand-Vous-roulez-francais-675160

    De toute façon, une entreprise en France dirigée par une armée mexicaine de franchouilles mafieux, de bons à rien incompétents, libéralisme ou pas se cassera tôt ou tard la figure.

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  8. Laurent Herblay29 mai 2023 à 19:02

    Je le sais. Ce n'est pas ce que je dis. Merci d'illustrer exactement ce que je dis : vous n'avez pas trouvé d'exemple de véhicules étrangers achetés par les différentes administrations allemandes...

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