dimanche 10 septembre 2023

Appauvrissement des européens : le fiasco économique de l’UE

C’est une information un peu trop passée sous le radar : la grande divergence économique entre les Etats-Unis et l’Europe depuis 15 ans. Non pas que le modèle économique états-unien soit un modèle, il ne l’est pas. Mais il est de plus en clair que l’UE, loin d’apporter croissance et prospérité à ses membres, est un poids de plus en plus lourd pour nos économies, tant sont nombreux ses vices de formes.

 


L’UE, c’est l’appauvrissement, sauf pour les plus riches

 

Avant l’intégration économique européenne apportée par le marché unique mis en place en 1992, dans les années 1980, les pays européens avaient une croissance économique plus forte que les États-Unis. Depuis, la croissance est plus forte de l’autre côté de l’Atlantique, et l’écart tend à s’accroître année après année. Et les chiffres sont assez incroyables : en 2008, alors que l’euro était à un sommet, le PIB de la zone euro était proche du PIB des Etats-Unis. Aujourd’hui, le PIB des USA est 80% plus important ! Et même si une part importante de la population des États-Unis s’est appauvrie en 20 ans, dans l’UE, c’est la population de pays représentant 89% du PIB de l’UE dont le niveau de vie a baissé. Le choc est particulièrement dur pour l’Europe du Sud, dont les salaires ont baissé depuis 2008, notamment en Grèce. Pour couronner le tout, dans la plupart des pays européens, le niveau de vie des ménages en 2022 reste inférieur au niveau de vie en 2019, alors qu’il a sensiblement progressé outre-Atlantique.

 

Le pire, c’est que ces moyennes, comme la plupart des moyennes, sous-estiment l’ampleur de la crise et de la détresse économique de la population. En effet, la pointe des classes supérieures n’a pas vu cette crise. Depuis 15 ans, ses revenus continuent de progresser, fortement au sommet. Les patrons du CAC40, qui gagnaient 3,6 millions d’euros en 2008, ont touché une rémunération de 7,9 millions en 2022, et ont entrainé les cadres dirigeants, et une partie des cadres supérieurs dans leur course au sommet. En clair, ces moyennes sous-estiment le recul de pouvoir d’achat des 80 à 90% de la population, compensé, dans des statistiques moyennes par l’enrichissement d’une petite minorité. Le phénomène est aussi valable pour les États-Unis, pour lesquels j’avais publié une analyse de statistiques en libre accès d’Emmanuel Saez il y a 10 ans, mais la situation est donc encore plus critique sur notre vieux continent.

 

Et parce que l’économie est le principal motif de coopération entre les pays de l’UE, et que l’intégration économique n’a cessé de progresser, comment ne pas incriminer l’UE (et tous les dirigeants français et européens qui ont contribué à construire ce monstre institutionnel) dans le fiasco économique européen ? Car derrière quelques réussites individuelles, ce qui frappe ici c’est la marche arrière enclenchée pour des dizaines, voir des centaines de millions d’européens, pris au piège de cette construction byzantine qui ne sert que les intérêts de l’oligarchie européenne et globalisée. Les mécanismes sont multiples. D’abord, le laisser-passer des biens, capitaux et hommes. Ce faisant, les marchés européens ont été offerts aux produits et services venus du monde entier, trop souvent élaborés avec des normes sociales et environnementales bien inférieures aux nôtres, notamment venant d’Asie et d’Amérique.

 

Ceci a permis les transferts d’usines dans d’autres pays. Et l’effondrement productif a été camouflé dans les statistiques du commerce extérieur par le recul du pouvoir d’achat, et donc de la consommation, limitant la progression des importations... Et la persistance d’un flux migratoire important a permis de maintenir la pression sur les travailleurs, comme le dénonçait Jean Jaurès il y a près d’un siècle. Mais à cette machine infernale du laisser-passer, l’UE y a ajouté deux autres mécanismes redoutables. En premier lieu, une monnaie unique complètement inadaptée à une zone euro si hétérogène, imposant une politique taille unique qui ne convient à personne. Cela a produit un penchant austéritaire structurel, très clair lors de la crise sanitaire, où les plans de relance européens n’ont été que des broutilles par rapport aux plans de soutien votés par les républicains et les démocrates aux USA.

 

Autre levier de déclassement économique : la privatisation de service public qui sont des monopoles naturels, créant des rentes juteuses pour tous les investisseurs à la recherche de rentabilité et de sécurité, que ce soit avec les autoroutes ou le marché de l’énergie. Bref, c’est en menant des politiques servant les intérêts de l’olgarchie globalisée que l’UE s’appauvrit. Seul le Frexit permettra de s’en sortir.

7 commentaires:

  1. Moi je deviens plus riche chaque année et par conséquent je n’ai pas de problème avec l’UE. Le niveau de vie des classes populaires ne m’empêche pas de bien dormir la nuit.

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  2. Dans ce déferlement de catastrophes(destruction des services publics,EDF,Sncf,hôpitaux,sabordage de l'enseignement, délocalisation de grandes entreprises comme Renault ) vous oubliez un alignement honteux sur les USA qui eux n'ont qu'un but imposer le dollar r,abandon de toute souveraineté qui a pour corollaire le naufrage de la démocratie: pourquoi voter puisque les décisions sont prises ailleurs...????????.

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    1. Plutot des catastrophes pour vous. Pour moi tout va bien !

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  3. HERBLAY
    "Avant l’intégration économique européenne apportée par le marché unique mis en place en 1992, dans les années 1980, les pays européens avaient une croissance économique plus forte que les États-Unis."

    Comment peut-on écrire une chose aussi éloignée de la réalité?
    De 1983 à 1989 les USA n'ont jamais eu un taux de croissance inférieur à 3.5%, avec même un pic à 7.2% en 1984
    En revanche le taux de croissance de la France a toujours été inférieur à 3.5%, avec même 1.6% en 1983, 1984 et 1985

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    1. J'ai dit "les années 80". Cela couvre la période de 1980 à 1989 : la croissance moyenne de la France est de 2,3%, celle de l'Allemagne 2%, de l'Italie, 2,6%, de l'Espagne 2,8% et du Royaume Uni de 2,4%.
      Bizarrement, vous occultez la mauvaise période 1980-1982 aux USA, où le PIB recule 2 des 3 années

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    2. Eh bien sur la même période 1980-1989, la croissance moyenne des USA a été de 3.1%

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  4. En effet, la croissance du PIB aux USA est plus forte que celle de l'UE dans les années 1980, mais cela s'explique aussi par le fort décalage démographique entre les 2 ensembles. Sur les années 1980, le PIB par habitant des 2 ensembles croit exactement à la même vitesse : 2% / an (le PIB de l'UE croit alors de 2,4% / an et celui des USA de 3,2%). Dans les années 90 par habitant décroche dans l'UE : 1,5%/an vs 2,2%, et cela continue de s'accentuer.
    Source : https://www.oecd.org/fr/economie/croissance/2087385.pdf

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