Les derniers jours ont été effarants : la présidente du groupe LFI, deuxième parti d’opposition, est convoquée par la police, le rédacteur en Chef du Télégramme dénonce les pressions exercées sur ses journalistes, la directrice de France Inter justifie la censure, puis licencie un journaliste aux mauvaises fréquentations, et les présidents de la Banque de France et du Conseil Constitutionnel se permettent des prises de position très politiques. Sous Macron, l’oligarchie est de plus en plus en roue libre.
Quand l’extrême centre refuse toute alternative
Il y a quelques jours, Attac a ainsi publié une tribune très largement signée par des personnalités, associations, syndicats ou partis de gauche, dénonçant une « démocratie bâillonnée », les « atteintes à la liberté d’expression et de manifestation » par la répression et l’intimidation. Dans le même temps, le rédacteur en chef du Télégramme dénonçait sur X les cinq auditions en un an de journalistes de ses équipes. Le processus est d’autant plus sournois qu’il repose sur des lois de circonstances, dont la nature illibérale n’avait pas toujours été bien appréhendée. Pire, une dynamique autoritaire semble de plus en plus à l’œuvre de la part de la macronie, prompte à adopter les mesures les plus coercitives, jusqu’à l’absurde bureaucratique lors de la crise sanitaire. Il y a bien un fond autoritaire et illibéral dans cet extrême-centre politique, que les difficultés sondagières et électorales renforcent plutôt que remettent en cause.
D’ailleurs, c’est sans doute ce même fond qui est à l’œuvre sur France Inter, qui dit promouvoir la diversité, sauf du point de vue idéologique évidemment. Sur France 5, la directrice de la station a défendu le choix « de ne pas donner la parole à des personnes qui contesteraient le fait même du réchauffement climatique ». Bien sûr, ce point semble établi, mais quand Sonia Devillers renchérit en disant « qu’on a pris les mêmes précautions pendant le Covid, évidemment », cela devient bien plus critiquable car tout était beaucoup trop neuf pour prétendre détenir la vérité. Et surtout, plus globalement, le réchauffement climatique est l’arbre un peu trop commode qui cache une forêt de censure bien plus large et beaucoup plus idéologique, de toutes les opinions déviantes au sens de France Inter. C’est ainsi que Jean-François Achilli semble avoir été remercié parce qu’il a échangé avec Bardella sans que les échanges avec des personnalités de gauche ou macroniste semblent poser le moindre problème à la direction de la station…
Ces derniers jours, nous avons également eu droit aux leçons très politique de hauts fonctionnaires qui sont largement sortis du rôle qui devrait être le leur. Le gouverneur de la Banque de France s’est permis de donner sa feuille de route économique, reprenant les recettes austéritaires des années 1970 et 1980, qui ont fait tant de mal aux pays européens depuis des décennies, alors qu’il devrait se contenter de gérer les sujets purement monétaires. De même, Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel, s’est permis de se positionner en rempart contre le RN, discours révoltant alors qu’il est si complaisant avec le pouvoir, dont il a validé les incohérences sur la crise sanitaire, ou dont il a appliqué les souhaits en censurantla loi immigration. Arnaud Montebourg avait bien raison de critiquer le rôle du Conseil d’Etat dans l’affaiblissement du pays, soulignant le rôle de plus en plus toxique de ces institutions.
Pour couronner le tout, Macron et l’UE semblent vouloir réaliser une nouvelle avancée institutionnelle. Bien sûr, il ne faut pas se faire d’illusion sur les changements institutionnels possibles : toute fiscalité sur les plus riches ou passage à une majorité qualifiée pour la fiscalité sont de doux rêves entretenus par la gauche que le veto institutionnel de parasites fiscaux notoires (3 des 5 premiers sont dans l’UE selon Gabriel Zucman) bloque à jamais. Mais dans certains domaines (défense, diplomatie…), des changements pourraient être décidés, notamment dans des domaines défavorables à la France, étant donné que nos élites sont toujours prêtes à solder notre souveraineté sur l’autel du veau d’or européen. La macronie semble même prête à intégrer notre dissuasion nucléaire dans le pot commun européen ! Il faut noter que des personnalités de tout bord ont pris position pour un référendum en cas de nouveau texte.
Plus globalement, ce qui est frappant, c’est à quel point l’intolérance de l’extrême centre se manifeste de plus en plus ouvertement. Entre des technocrates qui dictent toujours la même ligne politique, pourtant en échec depuis des décennies, sortant de leur mandat, des grands médias toujours plus hermétiques à toute pensée contestataire et des politiques qui font reculer les libertés publiques, une réaction s’impose.
Si nous ouvrons un élémentaire manuel d'histoire nous pourrons constater que les dictatures deviennent de plus en plus répressives à mesure qu'elles perdent pied.....Bien entendu on essaie d'utiliser les bouées de sauvetage...Fabius est excellent dans ce rôle;mais on peut aussi trouver un substitut,les "Socialistes" en proposent un ,déjà tête de liste aux européennes et les médias aident à l'introniser...Le roi abdiquera-t-il ou désignera-t-il son successeur comme le faisait le haut clergé par résignation????Suspense!!!!!
RépondreSupprimerExtreme centre = oxymore. Lisez "la politique de l'oxymore".
RépondreSupprimerEt sans oublier ce macarthysme ahurissant face aux étudiants de sciences-po... Le nouveau mot à la mode qu'ils sortent : le wokisme, qui n'existe pas en France, avec tous les crétins de Cnews et autres chaînes poubelles qui suivent.
RépondreSupprimerMacarthyisme c'est maintenant empêcher une minorité d'étudiants fanatisés d'imposer sa loi dans une université financée par l'ensemble des contribuables ? Quant au "wokisme qui n'existe pas en France" écoutez le dernier échange entre François-Xavier Bellamy et Nacira Guénif, enseignante à Paris 8 qui est venue distiller la haine de la France à Sciences Po
SupprimerLe traité de Lisbonne a été voté par le Congrès, rien de plus normal. Un vote du Congrès a au moins la même valeur qu’un référendum.
RépondreSupprimerLe RN reste un parti d’extrême droite, très très loin de ce qui est acceptable.
RépondreSupprimerQue le président du Conseil constitutionnel et le président de la Banque de France se positionnent contre l’extrême droite égoïste, raciste et xénophobe est le moins qu’on puisse attendre d’eux. Ce serait scandaleux s’ils ne le feraient pas.
RépondreSupprimerLaurent Herblay
SupprimerLe Conseil Constitutionnel doit faire respecter la Constitution. Il n’a en aucun cas à jouer un rôle politique : c’est un malheureusement une dérive importée des USA de le voir de plus en plus faire de la politique, en fonction des allégeances de ses membres. Le Conseil Constitutionnel est allé beaucoup trop loin en censurant des pseudos cavaliers législatifs qui n’en étaient pas.
SupprimerL’égoïsme, c’est la macronie, qui ne pense qu’à travers les intérêts des 1%, le racisme (social), c’est le terrain de la macronie tout comme la xénophobie pour tout ce qui ne vient pas des élites métropolitaines.
L’égoïsme ce sont ceux qui refusent l’accueil des réfugiés et c’est une honte absolue….
SupprimerD’une manière générale, il serait mieux de ne plus faire de référendum du tout.
RépondreSupprimerLa France ferait mieux de s’aligner sur les pays de l’UE qui ont une fiscalité plus performante au lieu de les critiquer.
RépondreSupprimerLa censure de la loi sur l’immigration était évidente. Elle était en contradiction flagrante avec la constitution et les valeurs chrétiennes de l’occident.
RépondreSupprimerN'importe quoi, déjà ils n'ont pas été censurés parce qu'en "contradiction flagrante" mais comme "cavalier législatifs" ce qui est loin d'être évident, et dans la plupart des pays occidentaux les lois sur l'immigration sont bien plus strictes qu'en France
SupprimerJ'ajoute que plusieurs de ces dispositions, comme les restrictions au regroupement familial existaient déjà avant notamment sous De Gaulle, donc dire que elles sont en contradiction flagrante avec la constitution c'est du grand n'importe quoi
SupprimerHeureusement que personne ne vous ecoute et que l'immigration continue.
SupprimerJolis commentaires anti-démocratiques sous cet article. J'adore surtout "Un vote du Congrès a au moins la même valeur qu’un référendum"... Mwouhahaha! Ben dis donc, les trolls de Bruxelles ont du se faire pourrir par leur employeur : "les gars vous vous sortez les doigts du xxx et vous allez me pourrir tous les blogs souverainistes, execution". On peut quand meme espérer que la branlée du 9 juin prochain les calmera un peu, mais d'ici là bon courage au "taulier", et tout mon soutien.
RépondreSupprimerLe resultat du 9 Juin n'a pas tellement d'importance: les commissares europeens sont de toute facon choisi par les gouvernments en place, independamment du resultat.
SupprimerVous ne connaissez pas la constitution francaise: Elle peut etre modifie soit par un vote du Congres soit par referendum. Personnellement, je pense qu'ils vaut mieux enlever cette deuxieme option.
RépondreSupprimerTout à fait, et supprimons meme les elections : ca coute cher, les citoyens n'y participent plus, et puis de toute façon ça sert à rien, il n'y a qu'une politique possible. L'oligarchie c'est l'avenir!
SupprimerLes deputes et les senateurs sont democratiquement elus et leur role est de prendre toutes les decisions. Aucun besoin de demander l'avis des gueux sur chaque sujet.
RépondreSupprimerAucun besoin de demander l'avis des gueux tout court : les élites sont là pour ça. Hélas, les députés sont encore élus par les gueux, ce qui peut produire des erreurs et des angoisses. Salauds de pauvres. Pour les sénateurs, c'est beaucoup mieux, heureusement, car on est de facto quelque part entre le suffrage censitaire, le népotisme, et la cooptation.
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Ve ou Vi e république le problème est faux. De Gaulle père de la ve avait une passion pour la souveraineté de son pays...Donc la constitution ne posait aucun problème ...Or nos derniers présidents et pas seulement Macron ne travaillent que pour nous dissoudre dans ce qu'on appelle encore l"Europe" qui en fait n'est qu'un protectorat U.S...Donc quelle que soit la constitution nous vivrons dans une fausse situation ou nous aurons un gouvernement sous tutelle...On arrive à des décisions délirantes comme par exemple la fermeture d'une centrale nucléaire,ou l'approbation de la destruction d'un Gazoduc qui nous fournissait un gaz à bon prix...Alors pourquoi vivre sur des illusions de changement de constitution, restaurons d'abord notre souveraineté!!!!!!
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