lundi 24 juin 2024

Attal, Bardella, Mélenchon : stigmatisation et moindre mal

Dimanche prochain, au terme d’une campagne ridicule par sa brièveté, nous devrons voter. Un choix devra être fait, en prenant en compte les innombrables faux-semblants des candidats. S’il est clair qu’il faut s’opposer au camp présidentiel et défaire un maximum de ses candidats, notamment les ministres, se pose ensuite la question des candidats qu’il faudrait privilégier dimanche prochain.

 


Mais qui est le moins repoussant ?

 

Ce qui est assez frappant dans cette campagne, c’est à quel point la stigmatisation des adversaires semble être l’argument numéro un des trois principaux camps. La critique des sortants, en charge depuis 7 ans, est plus que légitime : ils ont un bilan et la configuration politique actuelle est le produit de ce bilan. Que le RN et le NFP les critiquent fortement est parfaitement normal. En revanche, le fait que le camp présidentiel concentre son argumentation sur la critique catastrophiste des deux camps opposés est, a contrario, l’admission d’un bilan trop mauvais pour s’appuyer dessus. Outre l’opposition à la macronie, pourtant issue d’une de ses principales composantes, le NFP s’est largement constituée contre une « extrême-droite » en large partie fantasmée, la seule glue encore efficace pour unir de Poutou à Hollande, en passant par un ancien ministre. Mais, s’il joue lui aussi la carte de la stigmatisation, contre une gauche dont certaines composantes n’ont pas besoin d’être caricaturées, le RN n’est pas le plus excessif ici.

 

La priorité numéro un pour moi, c’est de faire reculer le plus possible la macronie, et lui ôter toute capacité de se maintenir au pouvoir. Ce président et ses équipes sont toxiques pour notre pays. Outre une personnalité totalement détestable, qui élude les nécessaires débats démocratiques, le bilan est calamiteux : chômage de masse, déficits commerciaux et budgétaires records, gestion calamiteuse de la crise énergétique ou de la hausse de l’inflation, avec les OATi, ou le refus de sortir du mécanisme européen de fixation des prix de l’électricité, des réformes de l’éducation calamiteuses et une poursuite de l’effondrement de la notre système éducatif, une explosion de l’insécurité, un système de santé à court de moyens comme l’indique la remontée de la mortalité infantile, un effacement diplomatique de notre pays par le comportement enfantin et arrogant de notre président. Pour couronner le tout, la macronie, c’est une arrogance maximale, et le recours aux postures les plus grossières pour tenter de se défendre.

 

Bref, la première priorité pour moi, c’est l’élimination démocratique de tous les élus rattachés, de près ou de le loin, à Macron, qu’ils soient membres de Renaissance ou des partis alliés, ou candidats PS ou LR de circonscriptions où il n’y a aucun candidat de la minorité présidentielle opposé à eux, sans afficher officiellement le soutien du camp du président. En l’absence de candidat défendant le Frexit dans la plupart des circonscriptions, tous ces candidats macronistes, de près ou de loin, doivent être battus. C’est particulièrement vrai pour les figures du camp présidentiel : j’espère que Darmanin, ce ministre de l’intérieur tout aussi autoritaire avec ses opposants, et incapable de faire quoique ce soit contre l’explosion de la violence, mordra la poussière, tout comme Gabriel Attal ou Elisabeth Borne. Et dans leur cas, je ne serais guère regardant à l’égard de leur opposant le mieux placé, du moment qu’il permet de sanctionner cet exécutif détestable de la manière la plus forte et marquante possible.

 

Bien sûr, il y a des points positifs dans le programme du NFP, qui remet à l’ordre du jour la nécessaire redistribution, l’investissement dans le service public ou la hausse du SMIC. Malheureusement, le NFP pose bien des problèmes. D’abord, le virage fiscal proposé va un peu trop loin pour moi. Et on peut se demander si cela est vraiment réaliste dans une UE sans frontières pour les mouvements de capitaux et les biens. L’argent peut partir facilement, et l’augmentation de la demande provoquée par la hausse des salaires risque de creuser le déficit commercial, en l’absence de politique protectionniste forte ou d’une politique monétaire nationale. Bref, l’appartenance à l’UE est largement contradictoire avec son programme et cela pose d’autant plus problème qu’une large partie du NFP (PS et Verts) est UE-béate et sans doute prête à le sacrifier au nom de l’europe… Comment croire une seconde que le programme du NFP serait mis en place par le parti de Hollande, son candidat en Corrèze ? Il y a un vrai risque qu’après les législatives, les élus du PS finissent par s’allier avec la macronie pour former une grande coalition.

 

En outre, plusieurs points du programme du NFP posent problème. Comme trop souvent, la question de l’insécurité semble taboue, malgré l’explosion des violences depuis 2017 (+63% de coups et blessures volontaires). De même la politique migratoire est proprement délirante, avec une ouverture plus grande des frontières complètement délétère dans la situation actuelle de chômage de masse, de violence et d’assimilation en panne. Plus globalement, je suis totalement opposé à la créolisation communautariste portée par une grande majorité du NFP. Et pour couronner le tout, comment vouloir prendre le risque de confier à Jean-Luc Mélenchon et ses affidés les clés de Matignon et du gouvernement ? Le comportement du patron de LFI ne donne pas envie de lui donner la moindre responsabilité. Ses nouvelles saillies de la campagne (indulgent avec Hollande, mais pas avec Garrido, Corbières et Simmonet, ou sa sortie affirmant que Panot et Bompard étaient davantage prêts que Blum en 1936, bêtement repris par la première) démontre un problème de comportement pas moins préoccupant qu’avec Macron…

 

Si Ruffin était le patron du NFP, la question pourrait se poser, mais là, il est en marge. Au premier tour, ma boussole sera l’efficacité contre Macron : choisir le candidat qui a le plus de chance de mettre en échec la minorité présidentielle. Bien sûr, il faudra choisir un moindre mal, mais la priorité, c’est tourner la page Macron, vite, et fort. Aujourd’hui, le pire c’est lui, et le mettre en échec est ce qui est responsable.

24 commentaires:

  1. Les candidats macronistes peuvent être battus mais Ursula et le Conseil Constitutionnel resteront, donc rien d’important ne changera et c’est très bien ainsi!

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    1. Ursula n'a absolument aucun pouvoir sur la France, il faut quand même imprimer ça dans votre tête, en fait vous validez la position paranoïaque des souverainistes qui pensent que c'est la commission UE qui dirige tout et c'est donc elle qui est responsable de la situation en France

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    2. Elle n'a aucune pouvoir sur l'Italie non plus? Comme se fait-il alors que Meloni est devenue tres sage chaque fois qu'elle rencontre Ursula?

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    3. Au contraire Meloni est en guerre ouverte en ce moment contre Von der Leyen, puis l'Italie c'est pas la France, la France a la bombe nucléaire et un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. Je sais que ça vous ronge de l'intérieur vu la haine que vous avez contre la France mais il va falloir l'accepter.

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    4. La France ferait beaucoup mieux de ne pas avoir de siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU mais d'etre mieux organisee en interne. Mais les priorites du pays et de ces citoyens ne sont manifestement pas les bons...

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    5. Meloni n'a pas voté contre la reconduction d'Ursula, elle s'est abstenue sachant parfaitement que cela permettrait un 2ieme mandat d'Ursula.

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    6. Et donc? De toute façon on en a rien à foutre que "Ursula" soit élue ou pas, elle ne peut pas faire grand chose contre la France et elle en a pas l'intention et vous vous feriez beaucoup mieux a soigner votre haine maladive de la France et des français car la France va continuer a garder son siège de membre permanente à l'ONU e la bombe nucléaire, ce n'est pas en y renonçant que les choses vont s'améliorer en interne, bien au contraire. Que Ursula s'occupe de la place de l'UE dans le monde qui est en recul économique, démographique et stratégique

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  2. Quand on voit les résultats phantastiques de l’assimilation à la française, le communautarisme n’est certainement pas un mauvais choix. Ceux qui y sont opposés n’auront qu’à s’adapter.

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    1. Mais ce n'est pas le choix des français car LFI n'est absolument pas en mesure de l'emporter donc c'est à vous des vous adapter

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    2. Le choix des francais n'est pas forcement pertinent / intelligent comme nous l'avons encore vu avec les resultats d'hier...

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    3. Peu importe c'est à vous de vous adapter, la France est une démocratie si ça ne vous plaît pas personne ne vous retient ici

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    4. Heureusement qu'il y a Ursula, le Conseil Constitutionnel et le Condeil d'Etat pour limiter tres serieusement ce qu'un gouvernement RN pourrait faire.

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    5. Le Conseil Constitutionnel et le Président français oui mais "Ursula" ne peut en aucun cas limiter ce qu'un gouvernement RN pourrait faire, elle n'a pas réussi avec Orban. D'un point de vue institutionnel elle n'a strictement aucun pouvoir sur la France et heureusement d'ailleurs

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  3. @LH:
    Le barrage au RN est effectivement aujourd'hui la seule chose qui unisse une Gauche à zéro électeur populaire. Mais la base de la constitution du NFP est d'abord une nécessité comptable: séparés, les partis de Gauche ont des scores groupusculaires. Et c'est facilité par des électeurs "de Gauche" qui, lassés des débats Macron/MLP, en sont au stade où ils sont prêts à avaler la grosse couleuvre Mélenchon. Sauf que le spectacle donné en campagne par cette Gauche unie de force est si déplorable qu'il aurait peut-être été mieux qu'ils partent séparés et laissent les urnes décider des "survivants".

    JZ

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    1. D’un autre côté, quand on voit par exemple dans le reportage de F2 la semaine dernière ce que sont les électeurs populaires, je ne suis pas sûr que j’aimerais qu’il y en ait beaucoup qui votent pour moi….

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    2. @anonyme 13h25.
      Ya pire : des electeurs qui forment leur jugement a partir de reportages à la télé. C'est dire leur niveau!

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    3. @demo-soc
      Cette personne vient sur tous les billets pour cracher sa haine de la France et des français. C'est un psychopathe obsessionnel

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  4. Entièrement d'accord avec votre conclusion : le pire de tous est assurément Macron et le mettre en difficulté maximale est la priorité du moment.

    En revanche, désaccord au sujet de Mélenchon qui, pour moi, est le moins repoussant (alors que les élites "bourgeoises" et leurs relais médiatiques en ont fait un véritable épouvantail).

    Au sujet de Blum, désolé, mais c'est encore JLM qui a raison : en 1936, le dirigeant de la SFIO n'était nullement préparé à gouverner. Qui plus est, il démissionna au bout d'un an (suite à l'opposition, non pas des communistes, mais du ... Sénat) alors que rien ne l'y obligeait (l'opposition du Sénat aurait pu facilement être contournée) montrant ainsi son manque de caractère et de volonté politique. Qui plus est, en 1938, il vota (avec quasiment tous les députés SFIO) en faveur de la ratification des accords de Munich. Bref, entre le mythe Blum et la réalité du personnage, il y a un gouffre.

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    1. Bla, bla Mélenchon a toujours raison ...
      Déjà Mélenchon est une girouette opportuniste qui a renié toutes ses convictions pour séduire l'électorat islamiste et francophobe. Ensuite vous allez voter juste pour choquer les "bourgeois" ? Le fait que le parti de Mélenchon propose la sortie du nucléaire ne vous pose aucun problème ? Dominque Voynet qui a trahi son propre pays sur ce sujet de son propre aveux, qui va être élue grace à l'alliance avec Mélenchon ne vous pose aucun problème ? Vous êtes le parfait exemple de l'électeur hors sol qui vote en fonction du soutien à la cause palestinienne, qui se fout totalement de l'avenir de la France. D'autant plus que Mélenchon au pouvoir n'aurait aucune influence sur le conflit israélo-palestinien car la France elle même n'en a pas.

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    2. La sortie du nucleaire aurait du etre decide au plus tard apres Fukushima. Encore une tres mauvaise direction de la France!

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    3. @ Anonyme
      Au contraire l'Allemagne regrette la sortie du nucléaire et la presse allemande a révélé que cette décision désastreuse qui a conduit à l'Allemagne a être dépendante du gaz et du charbon et être le mauvais élève en matière d'émission à gaz de serre a été prise sur des mensonges et en jouant sur l'irrationnel. La France en revanche a pris la bonne décision, c'est le bon élève de l'UE en matière d'émission de gaz à effet de serre et beaucoup plus indépendante en matière énergétique par rapport à l'Allemagne privée de gaz russe. Les gens comme vous qui ont perdu et qui n'ont pas réussi à exploiter l'accident de Fukushima pour surfer sur la peur n'ont qu'à s'adapter

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  5. Evidemment voter au premier tour ,pour éliminer Macron. Mais au deuxième tour comment èviter de voter pour un va-t-en guerre qui nous mènera à coup sûr d'être dans la position de l'UKraine,c'est à dire de devenir dans un conflit les délégués des USA....C'est d'autant plus inquiétant que le Capital s'est toujours sorti de ses difficultés par la guerre et qu'en plus nous nous trouvons avec des dirigeants totalement incompétents(voir le délirant spectacle du débat Biden-Trump)

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  6. Gros fou rire en découvrant que le New York Times appelle Bidden à ne pas se représenter... tout en louant son bilan. Un peu paradoxal, non? Surtout, je pense qu'une cadidature alternative risquerait d'être un remède pire que le mal. Parce que si le Plan B était une candidature communautaruste type Ocasio Cortez mieux vaut que les Démocrates perdent avec un candidat usé. De plus, il n'est pas que le remplaçant/la remplaçante contre mieux Trump en débat.

    JZ

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