samedi 8 juin 2024

Sonia Devillers : toute la subjectivité de France Inter

Radio France a un sacré culot d’avoir remis en question l’étude publiée de l’institut Thomas More, qui pointait l’occultation des personnalités de droite et le biais idéologique majeur de ce qui devrait être un service public et qui n’est qu’au service d’un certain public. La campagne des européennes confirme ce biais, comme le montrent les interviews de Marion Maréchal et Raphaël Glucksman par Sonia Devillers.

 


Missionnaire hollando-macroniste

 

Il faut vraiment écouter les interviews de deux des principales têtes de liste par Sonia Devillers. A défaut d’être surprenant (je me suis infligé France Inter pendant 5 ans pour pouvoir juger sur pièces), le différentiel de traitement est colossal et illustre parfaitement le biais dénoncé par l’Institut Thomas More. D’un côté, Raphaël Glucksman est accueilli par un rappel de ses nombreux faits d’arme, plus valorisants les uns que les autres pour la journaliste-militante, qui semble davantage chercher à le mettre en valeur qu’à faire un vrai travail de questionnement. La question la plus difficile qu’elle lui posera sera sur le risque d’augmentation du prix des panneaux solaires si nous taxons les importations chinoises… Une question qu’aurait pu poser Dominique Seux, là encore si typique de la ligne oligarchiste de France Inter. En posant une question à la droite du candidat, elle ne risquait pas d’apporter un questionnement social.

 

Changement complet d’ambiance pour l’interview de Marion Maréchal : Sonia Devillers passe de Fan de à l’interrogatoire policier. Elle exploite les tweets polémiques de la tête de liste de Reconquête pour finir par qualifier de délit et non d’opinion ce que la candidate dit, avant de sortir le missile prévu en amont en lui demandant quelle est la différence entre la politique familiale qu’elle défend avec celle que prônait le Maréchal Pétain. Naturellement, Raphaël Glucksman n’a pas eu droit, lui, à la moindre question sur son passage en Géorgie... Une séquence ahurissante. Bien sûr, la quête de buzz trumpiste de Marion Maréchal ne me semble pas du tout à la hauteur des enjeux d’une élection, et ce faisant, elle entretient la dégradation du débat politique. Mais Sonia Devillers est totalement ridicule quand elle évoque un délit. Et cela montre à nouveau les pulsions autoritaires de ce centre-gauche dont l’humour est si étroit d’esprit, et toujours prompt à faire reculer une liberté d’expression dont elle est devenue un ennemi.

 

La question sur la politique familiale est ridicule tant d’autres dirigeants ont mené de telles politiques. C’est vraiment une illustration bas de plafond du reductio ad hitlerum, cette comparaison avec le nazisme ou les régimes qui le soutenaient pour déconsidérer un adversaire, plutôt que de débattre du fond. Une posture morale qui n’a rien à voir avec le journalisme mais relève d’un militantisme un peu extrême et basique, qui préfère la moralisation plutôt que le questionnement de fond. Outre le fait qu’il est probable que Marion Maréchal ne sache pas précisément quelle était la politique familiale de Vichy, sa contre-attaque était assez habile et montrait bien le ridicule de la question de Sonia Devillers, évangéliste malhabile qui continue de se déconsidérer, ainsi que sa station. Et pourtant je n’apprécie pas Reconquête, étant en désaccord complet sur son programme économique et social et n’appréciant guère les outrances de ses chefs, qui ont réussi à largement dépasser par la droite le Rassemblement National.

 

Malheureusement, ce n’est qu’un exemple qui illustre le biais idéologique global de France Inter, où il n’y a pas de diversité idéologique. Seules les positions comprises entre Hollande et Macron semblent acceptables sur ces antennes, alors qu’elles ne reflètent qu’une petite minorité des Français. Pire encore que le choix biaisé d’intervenants pointé par l’institut Thomas More, il y a l’uniformité des « journalistes-militants » qui ont presque tous la même opinion, synthèse d’hollando-macronisme, comme Sonia Devillers. Toute l’information, les chroniques et les interviews passent par ce même filtre. Bien sûr, il y a quelques nuances, Dominique Seux se plaçant à la droite de cet arc, mais il est extraordinairement significatif que sur l’économpie, Radio France penche dans ce sens. Sur les antennes, un ordre idéologique règne, sur l’économie, l’UE, la société, et aucune voix dissonnante ou presque n’a sa place, depuis la fin de la pastille « En toute subjectivité », qui apportait une aération intellectuelle, avec Alexandre Devecchio.

 

Ce faisant, c’est toute l’antenne de France Inter qui officie « en toute subjectivité », comme Sonia Devillers, à rebours de ce que devrait être un service public audiovisuel, qui devrait être plus représentatif de la France, idéologiquement parlant, et ouvert au débat. Voilà pourquoi, si je défends Guillaume Meurice, je ne soutiendrai pas Radio France face au projet de regroupement avec France Télévisions. Radio France ne mérite pas d’être protégée de l’idéologie qu’elle véhicule sans cesse, meme par ceux qui s’y opposent.

9 commentaires:

  1. Si 40% des électeurs français votent pour des partis égoïstes, racistes et xénophobes, cela ne veut pas dire que le Service Public devrait considérer ces idées comme acceptables, mais doit les condamner et les combattre avec vigueur.

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  2. Laurent Herblay8 juin 2024 à 19:10

    L’égoïsme, c’est Macron, qui ne pense qu’aux intérêts des 1%, et son racisme social. Et le service public devrait être bien plus ouvert aux idées alternatives

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  3. Le racisme ce sont les gueux qui refusent de vivre dans une societe ouverte, tolerante, diverse et multiculturelle

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  4. Citez en une qui existe de nos jours que l'on puisse se faire une idée.
    "société multiculturelle" =oxymore.

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  5. Laurent Herblay9 juin 2024 à 10:42

    @ Anonyme

    Rien ne va dans votre réponse. D’abord, vous partez du principe qu’un service public de l’audiovisuel peut combattre une (grande) partie du spectre politique pour des raisons morales. C’est un raisonnement qui est celui des régimes autoritaires. Qui détermine quelles sont les lignes acceptables et celles qui doivent être combattues ? Soit dit en passant, vous ouvrez la voie à un système où l’inverse pourrait être vrai, à savoir qu’une droite nationale parvenue au pouvoir fasse la même chose que les hollando-macronistes font aujourd’hui…

    Plus globalement, vous démontrez les pulsions antidémocratiques qui agitent les tenants de la ligne Radio France. Ce sont davantage eux les extrémistes aujourd’hui que la droite nationale. Vous êtes ceux qui censurent, qui occultent, qui biaisent et qui abîment la démocratie.

    Enfin, l’égoïsme, le racisme et la xénophobie me semblent être bien davantage les traits de la macronie que du RN. L’égoïsme d’un pouvoir qui tape toujours sur les classes populaires pour donner plus aux plus riches et au monde des affaires, tout en stigmatisant les classes populaires et les chômeurs. En matière de xénophobie, la macronie est probablement championne de France, ayant démontré sa stigmatisation et sa haine des chômeurs, des pauvres, de « ceux qui ne sont rien », des non vaccinés (qu’elle emmerde…).

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  6. Super! Ursula va être réélu !

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    1. On s'en fout elle n'a pratiquement pas de pouvoirs

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  7. "Malheureusement, ce n’est qu’un exemple qui illustre le biais idéologique global de France Inter, où il n’y a pas de diversité idéologique. Seules les positions comprises entre Hollande et Macron semblent acceptables sur ces antennes, alors qu’elles ne reflètent qu’une petite minorité des Français"

    N'importe quoi, pour les opinions d'extrême gauche c'est open bar sur France inter, il n'y a qu'à voir l'émission sur l'écologie où on a droit à des militants qui vont jusqu'à expliquer que le nucléaire est une énergie patriarcale. Et au final cette émission militante anti-sciences va être maintenue !

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  8. Mais vous soutenez Meurice par rapport à quoi ? S'il y a bien une uniformité idéologique à France Inter c'est celle de ses humoristes, ils revendiquent eux même dans un extrait vidéo ne pas pratiquer le pluralisme et ce sont tous des anti-macronistes fanatiques mais plus en général ils détestent profondément la France. Donc c'est une chose le soutenir par rapport à la justice, ça peut s'entendre pour défendre la liberté d'expression et d'ailleurs il a été relaxé donc plus besoin de le défendre mais par contre le défendre par rapport au fait qu'il veut faire ce qu'il veut dans une chaîne du service public sans rendre des comptes à personne, insulter les contribuables quand ça l'arrange c'est incompréhensible de votre part, concrètement vous le "défendez" dans le sens que vous souhaitez que les prud'hommes condamnent France inter et il puisse pomper encore de l'argent public alors que s'il y en a un qui a toujours craché sur la France c'est bien lui ? https://x.com/DestinationTele/status/1781998459744145597

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