Il n’a pas démérité les sifflets dirigés contre lui lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Les deux derniers mois constituent une nouvelle séquence politique où le résident de l’Elysée a étalé son arbitraire à un niveau peu commun, dans le seul souci de ses intérêts. Voilà en effet un homme qui a accéléré au délà du raisonnable l’agenda politique avant de décréter unilatéralement une trêve.
L’enfant roi dans toute sa splendeur
Quel ridicule aussi d’évoquer le caractère prétendument gaulliste de l’appel au peuple qu’est la dissolution, comme l’a fait Darmanin, quand Macron se comporte de manière si peu gaulliste après ! Il est évident qu’après un tel revers, le Général aurait démissionné, lui. La dissolution était un coup politique peu glorieux, entre réaction d’orgueil et calcul dont il refuse pour l’instant d’assumer les conséquences, cinq longues semaines après le second tour, alors même qu’il a laissé moins de temps aux Français pour se décider. Là encore, il est clair que s’il devait y avoir dissolution, elle devait avoir lieu à la rentrée, après les JO, pour permettre un débat clair, en laissant un peu plus de temps pour organiser un débat si important. Mais ce président n’aime pas la démocratie. Au passif de ses mandats, restera son refus du débat et ses basses manœuvres pour l’éviter le plus possible, y compris en saturant l’espace médiatique.
C’est ce qu’il avait fait lors des Gilets Jaunes, avec ces pseudo-débats, qui étaient surtout l’occasion de monologues à la Chavez, où les autres interventions étaient surtout des prétextes pour permettre à Macron de parler, dans une asymétrie de la parole qui n’avait rien du débat. De même, en 2022, pour sa réélection, il a fui le débat autant que possible, utilisant de la manière la plus cynique la guerre en Ukraine pour éviter les questions sur son bilan. Macron est le spécialiste des campagnes tronquées, bien aidé par des journalistes sélectionnés pour leur complaisance, qui oublient toujours de le questionner sur les questions qui fâchent, du niveau réel du chômage bien plus élevé que les sondages qui nous servent désormais de baromètre, à la très préoccupante explosion de la violence et de l’insécurité dans notre pays. Macron est tout aussi vindicatif et sûr de lui en apparence que fuyant à l’égard de la démocratie.
Bien sûr, la conclusion de cette élection législative est complexe. Le premier bloc structuré, le NFP a obtenu à peine plus de 30% des sièges et un peu moins de 30% des voix, ce qui ne lui donne pas vraiment les moyens de gouverner alors qu’il refuse tout rapprochement avec le camp présidentiel. Les injonctions à la nomination d’un Premier ministre issu de ses rangs se révèlent d’autant plus présomptueuses que ce bloc avait dénoncé la majorité relative pourtant bien plus confortable obtenue par le président en 2022. Même s’il ne repose pas sur une alliance en bonne et due forme, la configuration actuelle de l’Assemblée fait que c’est plutôt le bloc Renaissance-LR qui est en position de gouverner, avec ou sans alliance formelle. Après tout, ils se sont désistés l’un pour l’autre au second tour des législatives, se sont entendus pour réélire Yaël Braun-Pivet et sont assez proches intellectuellement et programmatiquement.
Macron pouvait parfaitement nommer Xavier Bertrand rapidement pour prendre en compte le vote des Français. Ce dernier avait fait acte de candidature et il incarne une ligne LR-Macron compatible. Si la trop grande proximité des JO ne permettait pas de changer l’équipe gouvernementale avant, alors, il ne fallait pas dissoudre en juin… Et voir le président en appeler à un rassemblement allant du PS à LR au nom des choix du second tour est assez ridicule : cela revient à vouloir imposer à des personnes opposées à la dissolution d’assumer les conséquences de son choix solitaire et jupitérien, dont il se lave les mains en repoussant encore une fois les décisions difficiles. Que fait-il, lui, pour sortir notre pays de la crise politique qu’il a lui-même déclenché ? N’est-il pas effarant que son agenda ne semble pas affecter par cette crise, entre sommets internationaux et participation en touriste aux Jeux Olympiques.
Les sifflets du 26 juillet, trop peu mentionnés, étaient donc bien mérités. Macron continue à se comporter comme un enfant mal élevé, seulement préoccupé par son petit confort, qui profite de sa place sans jamais se soucier du bien commun, jouant avec les institutions et les Français. Ce n’est pas un président, c’est un mauvais joueur, irresponsable et capricieux, qui semble n’avoir rien appris depuis 2017.
E.Macron est élu jusqu’en 2027 et il doit respecter la lettre de la constitution mais n’a certainement pas besoin de tenir compte de “l’esprit de la constitution “ qui par définition n’est pas codifié. En plus, comme il ne va pas se représenter, il est tout à fait libre de pouvoir agir comme il veut sans tenir compte de l’opinion publique vu qu’il n’a pas besoin de popularité. En résumé: circulez, il n’y à rien à voir!
RépondreSupprimerLe fond du problème qui se pose est lié au fait que les "opposants" n'ont aucune envie de changer quoi que ce soit :aide à l'Ukraine pour envenimer la guerre et surtout obéir aux USA ,soutien au génocide à Gaza, aucune proposition quant aux relations avec i"Europe" absence totale d'un quelconque désir de souveraineté ,grands discours sur le racisme mais oubli de ce qui se passe en Palestine ,même ambiguité sur les libertés (laisser passer dans Paris comme en 1941 et soutien aux admirateurs de Bandéra)...finalement en espérant que les jeux redoreront un peu notre Président ,pourquoi l'ennuyer en lui imposant un nouveau premier ministre??????
SupprimerOui mais, en même temps, c'est de bonne guerre : quand ça l'arrange, Macron accélère le tempo (histoire de faire vite oublier le résultat désastreux des élections européeenes), et il le ralentit quand c'est dans son intérêt. Il reste le maître des horloges et utilise toutes les ressources (pour ne pas dire les ficelles) que lui offrent les insitutions.
RépondreSupprimerIl est en effet très probable que, placé dans la même situation politique, De Gaulle serait parti, mais De Gaulle est mort depuis longtemps et ce système taillé sur mesure qu'il nous a légué s'avère à l'usage bien peu démocratique. En particulier, il apparaît clairement que ce système permet qu'un "mauvais joueur" comme Macron exerce légalement la fonction présidentielle et le rend quasiment indéboulonnable.
@ Anonymes
RépondreSupprimerBien sûr, il fait ce qu’il veut, et je n’en attends pas grand-chose, pour ne pas dire absolument rien, mais cela n’empêche pas de le critiquer. Bien d’accord sur les opposants.
@ Marc-Antoine
C’est exactement ce que je voulais souligner : le « maître des horloges » est surtout un sale gosse capricieux.
Oui, et en plus il a été élu 2 fois Président de la République. Rappelez moi qui d’autre à réussi cela, surtout à son âge!
SupprimerJ'entends bien la critique de Macron que je partage naturellement. Mais derrière les agissements de Macron, il y a un système institutionnel qui autorise de tels comportements et qu'il faudrait a minima interroger. Ce que vous ne faites pas. Il ne suffit pas de dire que le général, en son temps, se serait comporté différemment pour dédouaner un système dysfonctionnel.
Supprimer"Oui, et en plus il a été élu 2 fois Président de la République. Rappelez moi qui d’autre à réussi cela, surtout à son âge!"
RépondreSupprimerEssayez plutôt de réfléchir aux forces qui l'ont choisi et qui l'ont fait élire, par la puissance de leurs réseaux et de leurs capitaux, pour en faire leur pantin.
Et qui sont maintenant en train d'en chercher un autre.
Depuis longtemps les élus ne sont plus des cerveaux, mais des images.
Ceux qui ont fait élire et réélire E.Macron, ce sont les français.
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