Il y a déjà six longues semaines que nous avons voté pour le second tour des élections législatives. Las, le roi de la procrastination a encore frappé, préférant son bon plaisir (Jeux Olympiques, et vacances à Brégançon) au travail pour former un nouveau gouvernement. Pourtant, des discussions et des choix budgétaires extraordinairement importants sont à l’agenda, de manière urgente.
Un immense hiatus démocratique
Las, le parasite de l’Elysée semble avoir préféré passer du bon temps dans le Sud et s’afficher avec les sportifs Français, sans faire avancer la résolution de la crise qu’il a déclenchée. A minima, dès le 12 août, il aurait pu enclencher des discussions avec les partis représentés à l’Assemblée pour identifier rapidement une coalition ou un accord pour trouver un nouveau gouvernement. Mais l’escargot de l’Élysée a renvoyé au 23 août la consultation des chefs des groupes parlementaires et des partis, douze jours après la fin des JO… Alors que nous ne serons qu’à cinq jours du début des Jeux Paralympiques, on peut craindre qu’une autre trêve olympique intervienne peu après, déplaçant le remplacement si nécessaire de l’équipe gouvernementale après le 8 septembre, plus de 2 mois après notre vote !
Pourtant, ce n’est pas comme si le contexte permettait de procrastiner. La commission européenne vient d’ouvrir une procédure contre notre pays pour nos déficits et les délais pour la construction du budget 2025 commencent à être très contraints, au point que l’équipe défaite a pris la liberté d’enclencher sa construction. Mais s’agit-il vraiment des affaires courantes ? Les choix budgétaires sont trop importants pour être faits par une équipe désavouée trois fois dans les urnes par les Français cette année. Il est impératif que le prochain budget (même s’il n’est guère différent), soit construit par une équipe issue de la nouvelle composition de l’Assemblée Nationale. Le retard qu’impose le locataire de l’Elysée est inadmissible démocratiquement dans un tel contexte. Bien sûr, il n’y a plus de majorité évidente, la rupture du PS avec le NPF semblant hautement improbable à court terme, mais il est plus que temps de conclure.
Il est clair depuis de longues semaines que le camp macroniste et LR forment le premier groupe compatible à l’Assemblée. Macron aurait pu nommer Barnier ou Bertrand à Matignon avant les Jeux, ou au pire, cette semaine, pour tourner la page de la dissolution et avancer les discussions budgétaires. Libre à eux d’essayer d’embarquer le PS, ou une partie du PS, dans leur accord, mais ne rien faire, comme aujourd’hui n’est pas acceptable. Bien sûr, la direction prise ne sera guère différente de celle que le camp présidentiel aurait pris de toutes les façons. Mais le choix de dissoudre, à ce moment précis, imposait de nommer rapidement une autre équipe pour préparer les discussions importantes que notre pays aura dans les prochaines semaines. De manière curieuse, je ne vois pas ce que Macron y gagne, à part montrer qu’il est un « maître des horloges » capricieux et incapable de prendre des décisions rapidement.
La triste comédie des élections législatives s’étire décidément trop longtemps après les scrutins. Après les postures dérisoires de la campagne, nous avons les postures ridicules du NFP, qui fait comme s’il avait clairement gagné les élections, et celles du président, qui tergiverse alors que le champ des possibles lui est extrêmement limité et clair. De nouveaux révélateurs de son caractère détestable.
Les photos que vous publiez sont impressionnantes
RépondreSupprimerUn président qui se rêve en nouveau DeGaulle, mais qui fait penser plutôt à Berlusconi, les milliards en moins.
E.Macron doit suivre les règles de nomination d’un nouveau premier ministre telles qu’elles sont prévues dans la constitution - mais strictement rien de plus. Est-ce que la constitution prévoit un délai de nomination ? Non.
RépondreSupprimerDe plus le NFP veut imposer la nomination de L.Castets et le RN est énervé parce que l’Elysee l’a invité à la réunion des chefs de partis. Mais en réalité, E.Macron peut faire ce qu’il veut à ces sujets, même si cela ne plaît pas du tout aux commentateurs politiques…
Je ne suis pas du tout d’accord pour dire que les élections européennes étaient un échec total pour les macronistes. Après tout, leur objectif principal n’était pas d’obtenir la confiance ou le soutien d’une majorité d’électeurs en France mais d’assurer que la coalition entre les chrétiens démocrates, les sociaux démocrates et les libéraux puisse garder la majorité au parlement européen et qu’Ursula soit réélu. Résultat :objectif pleinement atteint.
RépondreSupprimerC'est ce qui s"appelle "travailler pour le Roi de Prusse" ;-)
SupprimerOn peut comparer la situation à celle de la Belgique, pays où dès le lendemain des élections législatives (qui étaient organisées en même temps que les européennes) le roi à nommé le président du parti ayant remporté les plus de siège informateur. "L'informateur est un responsable politique expérimenté, qui rassemble des informations auprès des différents partis quant à leurs points de vue et souhaits concernant la formation d'un nouveau gouvernement. Il vérifie comment une majorité peut être dégagée et avec quels partenaires. Il en fait rapport au Roi et conseille ce dernier quant à la désignation d'un formateur. " Le Roi peut désigner directement un formateur " Le formateur a pour mission la formation d'un gouvernement. Lorsqu'il y parvient, il devient généralement le Premier ministre du nouveau gouvernement."
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