Un mauvais président pour 75% des Français, plus encore que pendant les Gilets Jaunes… S’il a gardé un pied dans l’alliance minoritaire au pouvoir, les Français jugent sévèrement le président. Beaucoup de raisons à cela : une gestion calamiteuse de l’après législatives, et un bilan calamiteux illustré par le dérapage colossal du déficit public et la montée des violences, avec la mort de Philippine.
Un échec économique et sécuritaire
Difficile de comprendre l’intérêt de cette saillie, si ce n’est d’essayer d’éviter que l’on évoque à l’occasion de son départ de la place Beauvau la mort de Philippine, qui montre tragiquement que les OQTF sont toujours aussi peu exécutées en France, même pour de dangereux criminels, leur permettant de récidiver… Comme toujours, entre ce qu’il communique et ce qui est fait, il y a un grand écart. Et pour couronner le tout, en tenant un discours que ne renierait pas la gauche communautariste, Gérald Darmanin fait un autre grand écart, lui qui trouvait que Marine Le Pen s’était ramollie… Bref, il faut espérer que le bilan calamiteux du ministre de l’intérieur calme définitivement les ambitions de ce jeune coq, qui a déjà compris que pour 2027, il ne pourrait jouer que le rôle de soutien d’Edouard Philippe. La France mérite mieux que cet aventurier qui aura trouvé le moyen de rester si longtemps ministre sans poser la moindre analyse ou proposer la moindre solution à l’envolée dramatique des violences depuis l’élection de Macron.
Le fait que Bruno Le Maire semble avoir tenté jusqu’au bout de tenir une ligne rigoriste (en plaidant notamment pour des correctifs budgétaires plus durs encore que ceux annoncés), souhaitant à un moment limiter le déficit de cette année à 5% du PIB, montre à quel point il ne maitrise rien. Semaine après semaine, le déficit du budget 2024, initialement prévu à 4,4% du PIB, ne cesse de gonfler. Après avoir reconnu publiquement un chiffre de 5,1% en début d’année, puis 5,6% cet été, les rumeurs évoquent désormais un chiffre supérieur à 6% du PIB. Ce manque de visibilité, alors que les trois quarts de l’année sont écoulés, est extravagant, en absence de véritable choc qui pourrait justifier un dérapage. Cela montre que Bruno Le Maire ne comprend décidément rien à l’économie, ce qui émeut les étudiants de Lausanne, qui ironisent sur les capacités de l’ancien ministre à vouloir enseigner cette même matière…
Mais s’ils sont deux illustrations particulièrement criantes des branquignoles que Macron a placé au pouvoir, le problème est que c’est assez général. Si certains sortent des livres pour critiquer leur ancien patron, Jean-Michel Blanquer ferait mieux d’être un peu plus discret, lui à qui l’on doit une réforme calamiteuse du bac, qui a dû être aménagée dès la deuxième année en réinstallant les épreuves écrites en fin d’année scolaire et non en mars, choix profondément absurde. Mais le fond de la réforme est resté malheureusement, ainsi que la continuation de la destruction de notre système éducatif, avec la paupérisation révoltante d’une fonction enseignante qui devrait être beaucoup mieux traitée qu’elle ne l’est. Plus généralement, ce sont tous les ministres qui se sont succédés depuis 2017 dont le bilan est calamiteux, restant en pilotage automatique sur des direction pourtant en échec depuis des décennies…
Et malheureusement, il n’y a rien à espérer d’une équipe Barnier qui n’est que la prolongation du macronisme. Nous avions déjà eu des LR Premier ministre ou ministre de l’Intérieur, sans que cela n’apporte le moindre changement à la situaiton des Français. Mais espérons que l’intérêt de cette équipe sera de déconsidérer définitivement le bloc central et de pouvoir enfin tourner sa page.
Deux commentaires: 1. Macron ne peut et ne va pas se représenter en 2027. La question de savoir si les français sont content de lui ne se pose donc même et il n'a aucun besoin de s'intéresser à cette question. 2. Les français ont depuis longtemps un niveau de vie et un pouvoir d'achat très loin au-dessus de ce qu'ils méritent, notamment parce que l'Etat français leur distribue de l'argent qu'il n'a pas (à la demande explicite des électeurs français qui veulent toujours faire moins d'efforts et gagner davantage). Ceci n'est pas soutenable. Pour retablir les finances publiques il faudra donc baisser très significantivement les salaires, pensions, allocations, etc. des français, au moins pour quelques décennies.
RépondreSupprimerAnonyme 29/9 18h40
RépondreSupprimerQuand vous écrivez que les français ont un pouvoir d'achat supérieur à ce qu'il méritent, vous instituez un amalgame insupportable entre les français qui gagnent leur vie sur le marché concurrentiel (intérieur voire international) sans rien demander à personne, et les français que l'état providence biberonne grâce à la dette étatique.
Les finances publiques n'iront guère mieux en réduisant le salaire d'un ingénieur français de l'industrie privée, payé la moitié que son collègue bavarois, ou un tiers que son collègue zurichois. Egalement pour les autres emplois du privé, du simple ouvrier au trader de matières premières, tous sous-payés par rapport à l'étranger.
Mais les finances publiques iraient mieux avec une refonte des absurdités de l'"exception française", du millefeuille administratif (3 fois plus de communes qu'en Allemagne, qui a une population supérieure), aux associations et comités financés par l'état, aux régimes spéciaux de retraite, des intermittents du spectacle, à la gabegie des dépenses militaires en Afrique et maintenant en Ukraine, aux profs qui travaillent à mi-temps (18h), à une transition écologique aussi coûteuse qu'inutile...
Et cela commence déjà : « Oui bien sûr, il faut faire des économies mais pas chez moi…. ». En allemand, on dit : « Mitgegangen, mitgefangen, mitgehangen! » donc cela va s’appliquer à tous les français…
RépondreSupprimer@ Anonymes
RépondreSupprimerLa question se pose puisque Macron a des héritiers politiques et qu’il est possible que ces héritiers fassent partie des choix pour la suite. Complètement faux sur le niveau de vie : il suffit de voir comment sont payés nos enseignants pour se rendre compte que le niveau de vie d’une grande partie des fonctionnaires n’est pas à la hauteur de l’importance de leur mission. De même que pour les enseignants (beaucoup mieux payés en Allemagne et en Suisse), l’anonyme de 19h16 a raison de pointer que dans certains domaines, notre niveau de vie n’est pas si élevé.
Le premier poste de dépenses de l’Etat est en réalité les aides aux entreprises, destinées à nous rendre plus compétitif. C’est cela qui est complètement vain et sans fin car nous ne pourrons jamais être assez compétitif dans un monde sans frontière. Et il y a un exemple d’un pays, le Japon, qui montre que l’on peut parfaitement sortir de la logique austéritaire d’une autre manière : en protégeant son marché, ce qui évite la course sans fin au moins disant salarial et social, et en monétisant sa dette publique de manière raisonnable. La solution que vous décrivez est monstrueuse.
L’Etat donne justement des aides aux entreprises pour compenser le fait que les salariés sont trop chers. Cela a en plus l'inconvénient que les salariés ne se rendent même pas compte qu'ils sont trop chers.
SupprimerL' Anonyme de 1 oct 9h03 ne connaît tout simplement pas les rétributions des salariés des entreprises des autres pays européens, comme l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, les Pays Bas, les pays scandinaves etc etc
RépondreSupprimerEntreprises qui paient leurs salariés bien plus que les entreprises françaises et qui tirent néanmoins leur épingle du jeu.
Et ne parlons même pas des Etats Unis ou des pays du Golfe.
« Gérald Darmanin a fini sur une pirouette ridicule et sortie de nulle part en affirmant que s’il s’était appelé Moussa, il n’aurait pas été ministre, devant le nouveau ministre Othmane Nasrou, et alors que Rachida Dati, redevenue ministre, était ministre de la justice en 2007. Nouvelle posture mensongère. »
RépondreSupprimerOui, lorsqu'on s'appelle Moussa, Rachida, Yasmina ou Othmane, on peut être ministre ... à condition d'avoir prêté allégeance à Israël.
Dans le cas contraire, on pourra espérer au mieux être un simple député d'opposition, plutôt mal vu par les autorités, et rarement invité par les chaînes d'information continue.
@ Anonyme 9h03
RépondreSupprimerL’Etat donne des aides parce qu’il ouvre inconsidérément nos marchés à une concurrence à bas coût, et les entreprises ont jeu d’évoquer cette concurrence pour demander de l’aide. Si nous maitrisions nos frontières commerciales, comme le font bien des pays asiatiques, cela ne poserait pas de problème. Le riz japonais est 3 à 4 fois plus cher qu’ailleurs dans le monde pour permettre aux riziculteurs japonais de gagner leur vie, plutôt que de dépendre d’importations à bas coûts. C’est un choix de vie, pas une fatalité. Et la France pousse le laisser-passer à un degré plus fort encore que certains de nos partenaires européens.
@ Marc-Antoine
« à condition d’avoir prêté allégeance à Israël » ??? Je ne vois pas bien en quoi cela a pu avoir un quelconque lien avec la nomination de bien des ministres d’origine maghrebines. Rachida Dati, c’était un pari de Sarkozy, et je ne pense pas que cela faisait partie de l’équation, comme pour bien d’autres ministres avec de tels noms dans le passé.
Marc Antoin et Laurent Herblay
Supprimer"La relation entre la France et Israël est historique, profonde et passionnée. Elle s’inscrit dans une longue tradition d’amitié. La France a toujours été au premier rang pour défendre le droit d’Israël à exister. L’existence d’Israël n’est pas négociable, sa sécurité n’est pas discutable.
Si j’ai tenu à venir en Israël, ce n’est pas anodin : c’est une volonté très forte et assumée de ma part. J’aime Israël et les israéliens. Je partage beaucoup avec le peuple juif. C’est aussi pour cela que j’ai demandé à mon ami Richard Prasquier, président du CRIF, de m’accompagner lors de cette visite en Israël."
déclaration du ministre de la Justice Mme Dati en octobre 2008.