JO : l’indécente satisfaction de Darmanin

Bien sûr, je n’attends rien de ce personnage, un des pires de la macronie, dont le bilan est calamiteux, avec une augmentation colossale de l’insécurité depuis 2017. Mais le voir en couverture du JDD se félicitant du bilan des JO la même semaine où un gendarme avait été assassiné par un chauffard et une petite fille de 7 ans tuée par un autre chauffard est d’une indécence incroyable.

 

Réussir 2% et échouer sur 98%

 

Bien sûr, il semblerait que la sécurité ait été plutôt bien assurée lors des Jeux Olympiques. Mais il faut dire que le déploiement de force de l’ordre était spectaculaire. A priori, cela semble assez crédible au parisien que je suis. Mais je serais curieux d’avoir quand même une étude objective des chiffres, pour laquelle on ne peut pas compter sur les médias. Et surtout, dans un contexte où un gendarme avait été assassiné par un chauffard multi-récidiviste dont on se demande bien comment il pouvait encore se comporter de la sorte, et où une petite fille de 7 ans a perdu la vie, victime d’un autre chauffard, étaler sa satisfaction souriante en une du JDD est totalement indécent et inapproprié. Ce faisant, c’est comme une insulte pour toutes les victimes de violence dans notre pays, de plus en plus nombreuses. Présider une cérémonie d’hommage est une chose, mais se réjouire d’une situation guère réjouissante est une honte.

 

Et, pour qui prend un peu de recul, finalement, y-a-t-il seulement véritablement motif à satisfaction ? Après tout, Gérald Darmanin semble avoir réussi à améliorer la sécurité de 20% de la population au mieux pendant 10% d’une année, soit à peine 2% du bilan sécuritaire global de l’année 2024. Et pour y arriver, il a mobilisé une proportion complètement disproportionnée de nos forces de l’ordre. Le déploiement sécuritaire était probablement 2 à 3 fois la norme habituelle, a minima, par des transferts de forces de l’ordre, des décalages de vacances et l’aide de pays étrangers, pour un coût direct (les surcoûts des primes olympiques) et indirect (le manque de ressources ailleurs au même moment et partout le reste de l’année, à travers les reports de vacances) absolument colossal. Bref, le bilan, même s’il a des aspects positifs, est en grande partie artificiel, et totalement non reproductible, à l’échelle de la France sur un an.

 

Quand on a le loisir de déployer des moyens aussi disproportionnés pendant un court laps de temps, sur une petite partie territoire, il est possible d’améliorer la sécurité publique. Mais s’en réjouire alors que son bilan global est calamiteux, avec une hausse de 80% des tentatives d’homicides et de 63% des coups et blessures volontaires depuis 2017 est totalement indécent.