samedi 21 septembre 2024

Le Maire : au revoir le sous-doué en économie

Plus de 7 ans à Bercy : voici qui en dit long sur le mépris de Macron pour la France. Bruno Le Maire aura donc piloté notre économie pendant plus d’un septennat, avant que le changement de gouvernement n’impose le retrait de celui qui ne sait ni compter, ni prévoir, incapable de d’anticiper le déficit des finances publiques de notre pays pour 2023 et 2024, faisant éclater son amateurisme, pour qui en douterait encore…

 


Un paon ultra-conformiste qui ne sait que parler

 

Bien sûr, Bruno Le Maire a tout ce qu’il faut pour rassurer ce qui reste de l’électorat macroniste. Il parle et présente plutôt bien, et rien dans son discours ne sort du couloir étroit de la pensée oligarchiste dominante. Mais sur le fond, son parcours est calamiteux. Bien sûr, le Figaro vante son bilan en matière de chômage et de compétitivité, en pointant que « les nombreuses créations d’emplois ont eu très peu d’effet sur l’activité économique. Un point que les économistes peinent à expliquer ». Sauf que ce succès ne vient que d’une manipulation statistique réalisée quand Macron était à Bercy, avec le remplacement du décompte du nombre de demandeurs d’emplois par un sondage conçu par le BIT. Le premier indique toujours 10% de taux de chômage sur la seule catégorie A, qui oublie un demi-million de chômeurs selon l’INSEE, soit près de 12% en réalité, et non les 7,5% totalement virtuels du sondage du BIT.

 

Idem sur la compétitivité : le gouvernement se vante que la France serait le pays le plus attractif d’Europe. Mais cela ne repose que sur le nombre de projets d’installation, dix fois plus petits qu’en Espagne pour le nombre d’emplois créés. En montants investis ou en nombre d’emplois créés, la France ne se distingue pas. Bref, les prétendus actifs de son bilan n’en sont pas. Restent en revanche les innombrables passifs de ce ministre qui a révélé début 2024 que le déficit 2023 était de 5,5% du PIB et non 4,9%, ce qui en dit long sur sa maitrise de nos finances publiques. N’avait-il rien appris en restant si longtemps à Bercy ? Découvrir un dérapage de 15 milliards alors que l’année était déjà écoulée, et dans un contexte économique relativement stable, révèle l’amateurisme de ce ministre, qui semble proportionnel à l’assurance de soi qu’il affiche face à des journalistes le plus souvent extraordinairement complaisants.

 

Voilà donc un homme qui faisait de la bonne gestion des finances publiques son principal cardinal qui laisse un trou de 15 milliards en 2023, et de 30 milliards en 2024. En effet, le projet de loi de finances pour cette année prévoyait un déficit de 4,4% du PIB cette année. En début d’année, ce déficit a été réévalué à 5,1%, malgré deux plans d’économie de 10 milliards chacun. Et six mois plus tard, le Trésor annonce 5,6% pour cette année et certains parlent de 6% : un dérapage de 40 milliards par rapport au budget initial ! Autant dire que les gesticulations du ministre qui dit avoir voulu tenir les 5% cette année et voulait viser 3% en 2027 ont la crédibilité des chiffres qu’il avançait sur le budget 2024 à l’automne dernier. En réalité, Bruno Le Maire a montré qu’il ne maitrise rien et ne sait pas prévoir quoique ce soit,

 

Ce n’est pas une surprise, après ses déclarations annonçant un effondrement de l’économie russe ou une fin de l’inflation bien trop anticipée. Son passif est lourd sur d’innombrables sujets. On peut rappeler son choix (totalement inutile et extraordinairement coûteux pour les finances publiques) de continuer à émettre des bons du Trésor indexés sur l’inflation. On peut aussi rappeler sa « découverte » du mécanisme aberrant de fixation des prix de l’électricité, et sa passivité coupable face à l’envolée des prix qui a fait baisser le pouvoir d’achat des Français et envoie des milliers de PME en faillite. Enfin, on peut rappeler son plan de soutien pendant le Covid, qui a épargné les propriétaires fonciers et s’est contenté d’aides de trésorerie pour les commerçants fermés, dont le remboursement en pousse trop à la faillite.

 

Malheureusement, il est à craindre que le nouveau gouvernement poursuive sa politique délétère. Car quand il dénonce les « somnambules qui dénoncent l’austérité dans une France qui redistribue sa richesse plus largement que n’importe quelle autre nation au monde », son remplaçant risque même d’amplifier sa politique, même si une petite contribution des plus aisés est mise en place, façon arbuste de justice pour cacher la forêt de maltraitance du service public et des Français.

15 commentaires:

  1. « N’avait-il rien appris en restant si longtemps à Bercy ? Découvrir un dérapage de 15 milliards alors que l’année était déjà écoulée, et dans un contexte économique relativement stable, révèle l’amateurisme de ce ministre »

    Sans doute trop occupé par l'écriture des ses romans érotiques, il n'a rien vu venir.

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  2. Ses successeurs feront certainement beaucoup mieux et vont rétablir les finances de la France en quelques années.
    En réalité, ce sont les français eux-memes qui constituent une grande partie du problème: ils veulent travailler uniquement 35 heures et partir à la retraite à 60 ans, ils refusent de faire des efforts pour être compétitifs dans la mondialisation (qui n'est pas une option ou un choix) et veulent continuer à avoir un pouvoir d'achat et un niveau de vie qui sont très loin au-dessus de ce qu'ils méritent! Qu'est-ce que vous voulet que les hommes / femmes politiques fassent dans ce cas? Des miracles comme Jesus?

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  3. @ Troll oligarchiste

    Les Français ont subi 2 réformes des retraites, une déconstruction massive du droit du travail, une baisse de leur pouvoir d’achat au nom de cette folle quête de compétitivité. Nous ne pourrons jamais être compétitifs face à la Roumanie ou la Chine, et demain l’Inde... Cette logique est mortifère.

    Et bien sûr que c’est un choix. C’est d’ailleurs le choix qui a été fait par l’Asie du Sud Est, au contraire de l’Amérique Latine ou l’Afrique : elle a fait le choix d’un développement largement protectionniste, où l’Etat a un rôle important, où la banque centrale est une administration qui obéit au politique, bien plus équilibré, et c’est cela qui lui a permis de se développer rapidement. La folie oligarchiste bride le développement des autres pays et plonge la majorité des habitants des pays dits développés dans le déclassement.

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    1. Une banque centrale qui obéit au politique est la garantie d’une politique monétaire populiste qui a pour objectif de faire plaisir au bon peuple au lieu de faire les bons choix !

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  4. 50% de déficit et les adeptes du TINA ne veulent pas changer de direction, à ce niveau c'est du fanatisme.
    La saint monnaie est surévaluée pour la France par rapport à l'Allemagne de 20%, et tant que l'on la conserve la situation empirera quelque soit l'identité des individus aux "commandes" (en guillemet car le volant est bloqué dans une seule direction).
    PS (re)regarder l'audition de Jean-Bernard LÉVY et apprécier la question d'un nouveau ministre à 1h08.

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  5. C'est à se demander si la politique lemairiste et macroniste n'est pas voulue et organisée : plomber les finances publiques est le meilleur moyen de serrer la ceinture aux Français par la suite. Leur mettre la dette devant les yeux est la méthode voulue par Macron pour les obliger à tout admettre. C'est ce qui a été fait auparavant et c'est ce qui va continuer. Manipulés ensuite par les media psalmodiant le catéchisme libéral, les Français fermeront leur bouche et certains parmi eux, les plus masochistes sans doute, en redemanderont (voir votre contradicteur plus haut).

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    1. Les finances publiques en France sont plombées parce que les différents gouvernements ont distribué beaucoup trop d’argent au bon peuple. C’est exactement ce que demandent les français, ils s’en foutent des finances publiques !

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    2. C'est bien ce que je disais ! Les masos sont parmi nous !

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    3. Vivement le serrage de ceinture des français!

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    4. "Les finances publiques en France sont plombées parce que les différents gouvernements ont distribué beaucoup trop d’argent au bon peuple"

      Surtout au bon peuple fortuné.

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    5. Non, pas du tout. Surtout aux classes populaires.

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  6. @ Anonyme 9h04

    En quoi la Fed ou la BCE semblent faire de meilleurs choix que la Banque du Japon ?

    @ Anonyme 9h17

    Merci

    @ Anonyme 10h03

    Je crois que le dérapage n’est pas volontaire car il discrédite profondément Macron et son camp. Ils ont perdu l’argument de la raison et de la bonne gestion avec cet épisode.

    @ Anonyme 11h50

    Quelle distribution ? Les professeurs, les professionnels de santé ou les forces de l’ordre, pour ne citer qu’eux, ne sont guère bien traités. Que dire de l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Tant de domaines où l’argent manque.

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    1. Des arguments comme les vôtres sont à l’origine de la situation des finances publiques françaises!

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  7. Votre gentillesse vous aveugle. Bruno Lemaire a été un trés bon ministre des finances, tout dépend du point de vue. Les riches ont vu leur fortunes s'accroitre de façon considérable, ils n'ont jamais été aussi riches et aussi peu contribué à la richesse nationale, le CAC 40 a battu des records, les dividendes de même, la dette a explosé certes mais la dette ce n'est pas de l'argent perdu pour tout le monde et c'est en plus un moyen de pression sur les états. Alors certes l’État français et la majorité des citoyens sont perdants mais ce n'est pas le souci de ce ministre capable de justifier les emprunts indexés sur l'inflation comme étant un moyen de préserver les économies des possesseurs de Livret A. Ce qui est scandaleux c'est que cet individu n'a aucun compte à rendre de son action à Bercy. Ce qui montre bien l'état de notre "démocratie".

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