lundi 16 décembre 2024

Wauquiez, Retailleau, Lisnard la jouent comme Sarkozy…

Les LR pourront-ils sortir de la crise ouverte en 2022 ? Déjà, trois petits cavaliers semblent se préparer pour 2027 : face à l’activisme de David Lisnard, Laurent Wauquiez a à peine quitté son exil régional pour revenir à l’Assemblée que Bruno Retailleau semble émerger. Les trois hommes cherchent à répliquer la recette de Sarkozy en 2007. Pas sûr que les Français gobent leurs postures médiatiques.

 


La droite (des postures) dure(s)

 

Il faut dire qu’entre un Macron qui penche plus à droite qu’à gauche, et engloutit tout ce bloc central au pouvoir depuis trop longtemps, et un RN dont la progression électorale et sondagière est impressionnante, la position des LR est complexe. Placés dans cette situation politique compliquée, les LR semblent avoir le réflexe conditionné de virer à droite, tant sur les questions économiques que de société. Ils deviennent alors plus durs sur l’immigration, et plus durs économiquement, se présentant comme le parti de la rigueur budgétaire et de la politique de l’offre. Comme toujours, nous avons droit au couplet sur le fait que leurs prédécesseurs ne sont pas assez loin, mais que cette fois, ils assumeront le fait d’être de droite… Ainsi, ils tentent de se détacher de ce qu’ils ont fait avant, en prétendant qu’ils feront différemment, du fait d’un bilan au pouvoir guère reluisant. Ils auraient été empêchés d’aller aussi loin qu’ils le souhaitaient…

 

Mais cette posture a été démonétisée par un Nicolas Sarkozy qui a mis fin à la double peine et supprimé des postes de force de l’ordre, à rebours complet de son discours de candidat. Et les réactions des LR au budget proposé par Michel Barnier montrent l’écart entre les postures électorales et la réalité du pouvoir, Laurent Wauquiez se précipitant au 20 heures pour se faire créditer d’une défense du pouvoir d’achat des retraités, comme un simple syndicaliste. Bruno Retailleau communique beaucoup, reprenant le pratique sarkozyste de la présence en continu par des déclarations chocs. Malheureusement, la plupart du temps, il ne s’agit que de formules sans réflexion de fond ou mesures capables de changer la vie. Et sa critique du fait que le RN ait voté la censure de LFI était assez extravagante pour un homme venant d’un parti qui s’est de facto allié avec tout le NFP, dont LFI, au second tour des élections législatives.

 

L’ancien président du groupe LR au Sénat a su se construire une image assez forte, mais il y a fort à parier qu’il ne s’agit que d’un travail d’image, et derrière les postures trop commodes, on ne décèle pas vraiment une réflexion politique débouchant sur des actes importants. Bruno Retailleau cherche à gagner du poids politique, et y arrive, dans le néant actuel de notre vie politique, mais cela semble très creux, et il n’est pas sûr que cela le mène très loin. De même, Laurent Wauquiez peine à se créer un personnage autre que le techno ambitieux et sans scrupule. On sait que c’est un homme de pouvoir et il a conquis l’appareil de son parti, mais LR ne pèse plus si lourd. Et surtout, il sonne terriblement vide par delà les postures destinées à assurer sa popularité auprès du lectorat du Figaro, mais finalement tellement creuses qu’elles ne parviennent pas à effacer l’impression que qu’il n’est rien de plus qu’une ambition personnelle.

 

Le troisième présidentiable droitier de LR est David Lisnard. Il a trouvé un ton, martial, et une idée : la retraite par capitalisation. Mais ce qui frappe pour qui s’intéresse un minimum à ce qu’il dit ou écrit, c’est la superficialité de sa principale proposition, pourtant majeure, et dont il dit parler depuis 2018 (peu détaillée dans le projet de son micro-parti). Quand DLR défendait la sortie de l’euro, le parti faisait un travail de pédagogie autre que le maire de Cannes, avec de nombreux argumentaires, et même une vidéo de près d’une heure consacrée au sujet. Jamais il ne m’a semblé expliquer concrètement comment nous pourrions nous y prendre pour passer à un système par capitalisation. Quelle proportion ? Quel calendrier ? Comment gérer la transition, sachant que la capitalisation est un investissement pour l’avenir, et que, pour l’amorcer, il faudrait alors réduire les retraites par répartition, à moins de cotiser en double ?

 

Bref, pour 2027, avec trois clones de Sarkozy peu inspirés et qui ne semblent qu’être des ambitieux adeptes de postures de communication assez grossières et superficielles, pas sûr que LR parvienne à rebondir, surtout si Edouard Philippe représente le bloc central, face à un RN très fort. Mais au final, la disparition des LR, et du PS, serait probablement un beau service rendu à la France, tant ils ont nui à notre pays.

1 commentaire:

  1. @LH:
    LR et PS (le second à cause des caractéristiques socioculturelles de sa base électorale) sont morts de facto. Pour LR, ils avaient en 2007 un président élu avec une nette majorité. Donc ils avaient les moyens de mettre en place leur (débattable) rêve ultralibéral. La crise de 2008 n'est qu'une excuse. Si LR était sincère ses représentants diraient: on voulait réformer mais pas non plus traiter les opposants comme Macron a traité les Gilets Jaunes. Quant aux questions sécuritaires, Sarkozy est associé à la désillusion des électeurs RN. Le seul avenir de LR est de jouer le parti d'appoint de la Macronie ou celui qui rendrait par sa présence dans une coalition un gouvernement RN acceptable aux Français.

    JZ

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