samedi 11 janvier 2025

Automobile : l’UE coule son industrie et enrichit Tesla

C’est une information qui a fini par atteindre les grands rmédias. Les règles délirantes de l’UE menacent d’infliger 15 milliards d’euros d’amendes aux constructeurs pour non respect des objectifs d’émission de CO2, alors même qu’ils traversent une grave crise. En conséquence, Tesla devrait à nouveau toucher le jackpot en se groupant à d’autres constructeurs. Une nouvelle folie du machin européen.


 

Pénaliser son industrie pour favoriser les nouveaux

 

Dans le monde complètement détaché de la réalité de l’UE, le schéma des amendes en fonction du niveau d’émission des véhicules vendus devait paraître très intelligent. De fait, il donne une prime aux constructeurs les plus avancés en leur permettant de se grouper à des constructeurs moins avancés pour faire une moyenne qui permet d’éviter, ou limiter, les amendes. Ainsi, c’est une forme de prime aux mieux-disants qui peuvent vendre des droits à polluer à ceux qui tardent à convertir les européens à l’électrique, pénalisés pour leur lenteur. D’abord, il n’y a que des technocrates ignorant les réalités du marché pour penser que des objectifs d’émission peuvent être fixés dans des bureaux, alors qu’ils dépendent surtout des choix des clients, alors même qu’ils fixent d’autres règles qui poussent les émissions à la hausse…

 

Ce faisant, l’UE se prend pour l’URSS. Même quelqu’un favorable à l’intervention de l’État, comme moi, trouve que ce n’est pas le rôle de la puissance publique de fixer de telles règles. Autant je suis favorable à des règles qui favorisent certains comportements (taxes spécifiques à un produit, bonus ou malus), autant je suis assez défavorable à des règles affectant les entreprises en fonction des choix des clients. C’est d’autant plus aberrant que cela favorise très fortement les nouveaux constructeurs (les chinois ou Tesla) au détriment des constructeurs établis, le plus souvent européens. En effet, les nouveaux constructeurs, en se positionnant exclusivement, ou fortement, sur les véhicules électriques, respectent tellement les règles qu’ils peuvent ensuite vendre aux autres un groupement pour réduire leurs amendes.

 

Point trop ignoré, que je pointais en 2020, une part importante des profits de Tesla vient justement de ces crédits réglementaires d’émission. Alors, ils représentaient la quasi-totalité des bénéfices de l’entreprise, lui permettant de passer la crise de la montée en régime de la production de la Model 3. De 2009 à 2023, Tesla a empoché 9 milliards de dollars, dont 1,79 en 2023. Et l’année 2024 a permis une nouvelle moisson record de crédits règlementaires puisqu’au 3ème trimestre 2024, et donc sur trois-quarts seulement de l’année, Tesla avait déjà empoché 2,07 milliards de crédits. Ces crédits représentent un tiers des profits avant impôt de Tesla cette année et ils pourraient approcher les 3 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année, comme le révèleront les comptes qui seront dévoilés à la fin du mois. J’y reviendrai.

 

Les règles de l’UE imposent donc aux constructeurs européens de subventionner Tesla (et probablement les constructeurs chinois) pour échapper à des amendes. Non seulement l’UE laisse entrer bien trop facilement les voitures fabriquées ailleurs, au contraire des pays producteurs asiatiques ou des États-Unis, mais elle créé un fatras réglementaire invraisemblable, qui explique pour grande partie l’envolée des prix des voitures des dernières années. Ainsi, elle provoque notre désindustrialisation en rendant moins compétitif la production en Europe, et en réduisant la demande par renchérissement de l’offre. Et pour couronner le tout, ce magma de règles délirantes aboutit à contraindre les constructeurs européens à subventionner des concurrents comme Tesla pour échapper à des amendes arbitraires et absurdes…

 

Pas étonnant que le patron d’Airbus ait menacé l’UE d’un effondrement industriel dans l’aérien si nos technocrates fous et les dirigeants qui construisent et acceptent ces règles appliquent à l’aérien ce qui a été fait dans l’automobile. Ce faisant, il est clair aujourd’hui que l’UE (et les dirigeants qui acceptent ses règles) agissent contre les intérêts des pays européens. Il est temps d’en partir.

10 commentaires:

  1. N’importe quoi! Le problème essentiel est que les constructeurs européens ont complètement raté la transition technologique vers l’électrique. Dans ce domaine comme dans d’autres il faut être Schumpeterien. D’ailleurs rien empêche les travailleurs français d’aller travailler en Chine chez un constructeur chinois pour un salaire chinois. C’est quoi le problème ?

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    1. Reponse à l'anonyme 11janvier 19h15
      Dans un marché libre, les constructeurs électriques devraient être en libre concurrence avec les thermiques, et c'est le consommateur qui choisit. Le gouvernement ne doit pas intervenir dans l'économie, justement pour éviter des situation comme l'actuelle où des interventions erronées et contreproductives endommagent fortement l'économie.
      Pour ceux qui ne l'ont jamais lu, Schumpeter pensait que la mort d'une industrie est décidée par les consommateurs, et pas par les tristes natures d'une commission de non-élus.
      Quant aux mythiques "salaires chinois", avec une médiane de 1553€ à Taiwan et de 1647€ à Shanghai ils ne sont pas à des années lumière de la médiane française à 2000€
      Reste à savoir qui paiera les retraites françaises quand tous les travailleurs français seront partis en Chine.

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    2. Taiwan ne fait pas partie de la Chine, vous n'êtes pas au courant?

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    3. Si Taiwan ne fais pas partie de la Chine, il fait partie de quel pays, et qui reconnaît ce pays ?
      On peut toujours vivre dans son monde imaginaire, mais après il y a la réalité et de temps à autre il faut en tenir compte.
      D'autre côté votre remarque est marginale, car à Shanghai les salaires sont encore plus élevés

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    4. Vous êtes déjà allé à Taïwan? Vous aviez l’impression que ce pays est dirigé par Pékin ?

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    5. Ah si c'est pour cela en Corse on n' a pas l'impression que Paris dirige quoi que ce soit, et pourtant la Corse fait partie de la France. Et je ne vous parle même pas des DOM TOM

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    6. Quelle bêtise !

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  2. 9 milliards de dollars en 15 ans ? Mais pour Tesla c’est de l’argent de poche comparé à sa valorisation boursière. Vous racontez n’importe quoi comme d’habitude !

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  3. @ Anonyme 19h15

    Raté la transition technologique. Jugement toujours aussi lapidaire à ce que je vois. Ils ont été plus rapides que les constructeurs étatsuniens ou japonais, et ils ne s’en sortent pas si mal. Le problème, c’est la Chine, marché ultra-vérouillé, avec des autorités qui ont fait le pari de l’électrique, en mode dirigiste, donnant à leurs constructeurs une avance sur cette technologie. 70% des véhicules électriques vendus dans le monde l’ont été en Chine en 2024 : https://www.automobile-propre.com/articles/ventes-de-voitures-electriques-record-historique-en-novembre-2024-avec-18-million-dunites-ecoulees/

    Pour le coup, évoquer Schumpeter est ridicule avec que les interventions publiques sont légions dans tous les pays, et influencent, pour le meilleur, ou pour le pire, le marché, devenu excessivement encadré.

    N’hésitez pas à partir en Chine si cela vous chante, mais exhortez les autres, cela me fait penser à une citation d’Hannah Arendt : « la mort de l’empathie humaine est l’un des premiers signes et le plus révélateur d’une culture sur le point de sombrer dans la barbarie »…

    @ Anonyme 19h18

    Mélanger le compte d’exploitation et la capitalisation boursière, c’est vraiment ridicule… Le lien est d’autant plus ténu avec Tesla.

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  4. Détruire l'industrie européenne pour enrichir les multinationales américaines n'est ce pas là le but de la "construction européenne"? Souvenons nous des "vaccins" contre le COVID homologués par Bruxelles. Tous américains!

    Antoine

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