Bien sûr, il y a l’Ukraine, mais il est frappant de constater le peu de couverture des évènements politiques en Roumanie. Pourtant, le second tour d’une élection présidentielle a été annulé suite au succès d’un candidat d’opposition arrivé en tête. Puis, il a vu sa candidature, qui avait encore gagné en popularité, bloquée par la Cour Constitutionnelle. Une crise politique sans précédent dans l’UE depuis longtemps.
Un deux poids deux mesures révoltant
Par principe, il est extraordinairement suspect que le pouvoir en place ait décidé d’interrompre une élection alors qu’il semblait parti pour la perdre. C’est un comportement d’autocrate, un déni de démocratie particulièrement violent. On peut y voir un écho avec la situation de la Corée du Sud, où le président avait activé la loi martiale et voulait fermer le Parlement, avant que la pression des citoyens finisse non seulement par le faire reculer, mais dans un second temps, par le faire suspendre et arrêter. Qui plus est, le refus de la participation de Georgescu à la nouvelle élection, prévue en mai, alors qu’il semblait parti pour réunir environ 40% des suffrages au premier tour, renforce l’impression de dérive totalitaire du pouvoir en place. Sa candidature avait pourtant été acceptée l’an dernier ! Le parti au pouvoir semble surtout vouloir interdire un candidat qui pourrait le battre et le renvoyer dans l’opposition.
Mais comme en Corée du Sud, ces manœuvres autoritaires devraient échouer. Déjà, le camp souverainiste s’organise, et s’unit : deux candidats se sont déclarés, de manière à ce que si un des deux venait à nouveau à être disqualifié, il en reste un. Si la Cour Constitutionnelle roumaine venait à les bannir tous les deux, cela renforcerait la crise actuelle. En outre, les campagnes TikTok incriminées pour justifier l’annulation de la présidentielle semblent avoir été financées par le parti au pouvoir originellement, ce qui semble confirmer que rien n’arrête le bloc central pour tenter de disqualifier ses adversaires et manipuler les citoyens et la démocratie dans des proportions considérables. En Roumanie, le bloc central semble bien être le bloc anti-démocratique et autoritaire, dans un écho à l’étude révélée par The Economist qui pointait que les pulsions autoritaires étaient plus fortes dans le marais politique qu’aux dites extrêmes.
Le traitement médiatique des évènements politiques en Roumanie en devient extrêmement révélateur, pour qui douterait encore des vrais penchants du bloc central. Les vrais libéraux devraient faire leur la citation parfois attribuée à Voltaire « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ». Mais aujourd’hui, ils font du Trump « bien-pensant », en caricaturant Georgescu et en refusant souvent de souligner le viol de la démocratie par le pouvoir en place, parce qu’ils en sont proches. Mais ainsi, ils révèlent un fond bien peu démocratique où ils oublient de dénoncer les abus de pouvoir commis par leur camp quand il cible le camp adverse. Depuis plus de trois mois, nos journaux télévisés devraient interviewer Georgescu et ses amis pour couvrir le coup d’état à l’œuvre en Roumanie. Ne s’agit-il pas d’un pays encore plus proche de nous que ne l’est l’Ukraine ?
La réalité, c’est sans doute doute que la Roumanie traverse une crise économique et démocratique du fait de son intégration pas si positive à l’UE, ce qui explique qu’un candidat comme Georgescu soit arrivé en tête cet automne. Mais beaucoup de média se contentent de qualificatifs réducteurs et négatifs et révèlent leurs penchants peu démocratiques en traitant comme ils le font la crise actuelle dans ce pays.
cette Europe est en marche vers le fascisme.
RépondreSupprimerCe qui arrive en Roumanie est gravissime et une enquête de la journaliste roumaine Iosefina Pascal a révélé l'implication du gouvernement français
C'est maintenant une course-poursuite entre la re-fascisation de l'Europe continentale (sur la base de l'alliance objective extrême-centre et extrême-gauche, comme on le voit parfaitement en France) et le discrédit de ces zélites zinfâmes libérales-libertaires culminant en effondrement économique et révoltes populaires.
RépondreSupprimer"The times, they are a-changing..." comme le chanta/gratta jadis un récent et surprenant Prix Nobel de Littérature...
Heureusement qu’il y a un Conseil Constitutionnel en Roumanie et en France pour limiter l’impact négatif des conneries des électeurs!
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